La cérémonie d’aération des trésors,
célébrée chaque année les 6 et 7 avril, représente, avec Oéshiki, en
automne, l’une des deux plus importantes cérémonies de la Nichiren Shôshû.
Afin de léguer à la postérité les nombreux précieux trésors transmis dans
notre école pendant 750 ans depuis Nichiren Daishônin, les soins nécessaires
à leur conservation, l’évacuation de l’humidité, l’éviction d’insectes,
leurs sont prodigués, en présence de nombreux participants, permettant ainsi
à ces derniers, de décupler leur foi.
Le déroulement de l’aération des trésors se
déroule de la manière suivante :
Le 6 avril, au cours du premier rite,
Gokai-hi, rencontre avec le Dai Gohonzon, pendant la récitation du Daimoku
suivant la lecture du Sutra. le Grand Patriarche procède au rite du
« nettoyage de la suie » du Dai Gohonzon, à laide de feuilles de papier. Le
soir, à la lueur de braseros éclairant l’allée principale du temple, le
Grand patriarche, suivit de nombreux moines, se dirige vers le sanctuaire
Miédo, prend place sur la chaire haute, installée au centre du sanctuaire
intérieur et procède à un sermon sur le Gosho. A près lui, un moine dispense
une conférence initiatique, concluant la première journée des cérémonies.
Le 7 avril, seconde journée, débute à 2h30
du matin par Ushitora Gongyô, pratiqué dans le Kyakuden, sous la direction
du Grand Patriarche priant pour la réalisation de la vaste propagation,
imité en cela par les moines et les pratiquants présents. A 7h du matin, le
Grand Patriarche célèbre le rite de Okô, expression de la reconnaissance
envers la bienfaisance de Nikkô Shônin dans le Mieido. Puis, à 9h, dans le
Kyakuden, commence enfin la cérémonie d’aération des trésors proprement
dite.
Avant cela, les précieux trésors sont
emmenés du Pavillon
des
trésors au Kyakuden. Alors, un des Sôdai du temple principal, coupe les
sceaux fermant l’une des arches, de laquelle sont extraits les « reliques
vivantes » de Nichiren Daishônin, ainsi que les trois accessoires qu’il
utilisa lors de la prière pour la pluie, disposés sur la table de pratique
centrale.
Ensuite, à l’appel du Grand Patriarche et de
l’Administrateur général, des Gohonzon inscrits par Nichiren Daishônin, à
commencer par le Shishi denju Gohonzon, par Nikkô Shônin, Nichimoku Shônin
et les Grands Patriarches successifs, sont accrochés dans le sanctuaire
intérieur. Pour terminer, le grand « Ozagawari Gohonzon », ou Gohonzon de la
transmission du siège, inscrit par Nikkô Shônin au moment de la fondation du
Taisekiji et destiné à Nichimoku Shônin est accroché au centre du sanctuaire
extérieur. Alors, commencent la lecture du sutra et la récitation du
Daimoku.
A la fin de l’aération des Gohonzon,
commence le rite du retournement des
rouleaux. Ce rite consiste à éventer les Ecrits de Nichiren Daishônin, les
lettres de Nikkô Shônin et Nichimoku Shônin. Après la lecture du sutra, le
Grand Patriarche, assis sur la chaire haute, procède à la lecture de l’Ecrit
de transmission de Minobu, à l’Ecrit de transmission d’Ikegami, puis au
testament de Nikkô Shônin, écrit de passation de Nikkô Shônin à Nichimoku
Shônin.
Ensuite, de nombreux Gosho de Nichiren
Daishônin, dont « la célébration du printemps » sont éventés.
De plus, le poids de 750 d’histoire et de
tradition apparaît évident à travers le déploiement de la retranscription
faite par Nikkô Shônin du Traité sur la Sérénité du pays par l’établissement
de la rectitude, des lettres adressées aux disciples, ainsi que des lettres
de Nikkô Shônin et de Nichimoku Shônin.
Les Gosho et lettres ainsi
déployés et montrés aux participants, sont ensuite éventés par des moines
qui, tout en les déroulant, agitent leur éventail et les enroulent dans le
sens contraire. Afin de ne pas endommager ces précieux trésors
irremplaçables, ils portent des gants blancs et sont emprunts de beaucoup
d’attentions minutieuses
Après l’extinction de Nichiren
Daishônin, cinq des six moines aînés, dont Nisshô et Nichirô, pensant que
les Gosho de Nichiren Daishônin écrits à l’aide de kana, caractère chinois
simplifiés, étaient des lettres de remerciements vis-à-vis d’offrandes et
destinées à guider des sots. Pour eux, les conserver pouvait constituer un
risque de honte pour Nichiren Daishônin dans le futur. Aussi les
brûlèrent-ils. Cette attitude montre que ces anciens, non pourvus de la
transmission vitale, n’avaient pas compris que Nichiren Daishônin était le
Bouddha apte à sauver tous les êtres et que, par voie de conséquence, toutes
les paroles qu’il prononça, tous les écrits qu’il laissa représentent la
parole d’or du Bouddha, de précieux sutra. A l’opposé, Nikkô Shônin alla de
tous côtés pour regrouper les Gosho éparpillés, pour les retranscrire et
établir une liste des plus importants. Sans lui, le vénérable enseignement
de Nichiren Daishônin aurait disparu.
Les Maîtres successifs,
héritiers de l’esprit de Nikkô Shônin de pérenniser le Dharma, apportèrent
leur protection physique et les pratiquants leur protection extérieure.
C’est grâce à eux qu’aujourd’hui, nous pouvons voir ces précieux saints
enseignements. A travers la cérémonie d’Aération des trésors, nous devons
pendre en considération la transmission du flambeau au sein de notre école
qui a su transmettre sans la moindre erreur le Dharma de Nichiren Daishônin
et, ainsi, apprendre le grand esprit de protection du bon Dharma. Cet esprit
prend toute sa signification lorsque, avec foi en ce grand Dharma blanc
absolu et unique, nous plantons fermement nos racines dans la société et
promettons de faire progresser la vaste propagation.