LE BOUDDHISME

DE L'ECOLE FUJI

 

Dernière mise à jour

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04/01/2010 10:04

 

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Foi, Pratique, Etude

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Sommaire

  1. Le Juzu
  2. Daimoku
    1. Le dharma de l’esprit
      1. Soi et le monde extérieur (non dualité du support et du principal)
      2. Présence mutuelle des dix mondes
      3. Développement de la nature du Bouddha (Fusion parfaite de la sagesse et de l’objet)
    2.  Le dharma de la forme

      1. Contrôle des cinq faits

      2. Contrôle de la respiration

      3. Contrôle du corps

    3. Non dualité de la forme et de l'esprit
  3. Les rites de la Nichiren Shôshû
    1. Gongyô
      1. Gongyô fondement de la foi
      2. Lecture des chapitres des « Moyens » et « Durée de la vie »
      3. Pratique principale et pratique auxiliaire
      4. Attitude mentale et physique lors du Gongyô
      5. Les Gongyô du matin et du soir
      6. Signification des cinq assises
        1. Première assise : offrande aux multiples cieux (shoten kuyô)
        2. Deuxième assise : offrande au Honzon
        3. Troisième assise : offrande aux trois maîtres
        4. Quatrième assise : prière pour la vaste propagation et autres prières
        5. Cinquième assise : Transfert
      7. Les grands bienfaits du Dharma merveilleux
      8. Bienfaits apparents et bienfaits inapparents
      9. Transfert du bien aux ancêtres
    2. Le service au Gohonzon
      1. Le service au Gohonzon s’effectue du fond du coeur
      2. Les trois ustensiles
      3. L’eau
      4. Le shikimi
      5. Encens et bougies
      6. Le riz offert au Bouddha
      7. Avec les Gongyô quotidien
    3. L’entrée dans la foi
      1. Nettoyer les offenses au Dharma
      2. La remise du précepte (Gojukai – 御授戒)
      3. Cérémonie de recommandation au précepte (Kankai shiki – 勧誡戒)
      4. Remise du Gohonzon
         
  4. Les tobas
  5. Pour surmonter les obstacles et les démons des difficultés

  6. Obon


Le Juzu

Lorsque nous pratiquons Gongyô nous utilisons un Juzu. Cependant, peu connaissent la signification exacte de cet instrument de pratique.

L'origine du juzu est inconnue. Toutefois, il est cité pour la première fois dans un Sutra dans lequel. Shakyamuni s'adressant au roi Virudhaka lui dit: "Si vous désirez trouver une solution à, vos souffrances, reliez ensemble cent huit perles de bois et portez les sur vous, sans jamais vous en départir. Pratiquez en pensant au Bouddha, au Dharma et au Moine".

Le Grand Patriarche Nichiin Shônin écrit, dans un traité intitulé « Le surplis et le juzu » : "Dans notre école, le Juzu représente les trois trésors du Bouddha, du Dharma et du Moine. Les cent huit perles représentent le trésor du Dharma. La nature de l'esprit des êtres est comme un joyau. Celui-ci est recouvert par les trois voies sans commencement des passions, des actes et de la souffrance. C'est parce que l'on rencontre le grand Dharma de la doctrine originelle, qu'on le reçoit et le garde que, naturellement, le joyau des trois vertus et les trois voies sont identiques. C'est pourquoi, les cent huit perles représentent cent huit Dharma merveilleux. Les passions également sont au nombre de cent huit. Les maux ainsi que les remèdes se chiffrent donc à cent huit".

Le « Sutra sur la comparaison des œuvres et vertus du juzu » énonce quatre sortes de juzu différents, dont les perles sont au nombre de cent huit, de cinquante quatre, de vingt sept ou de quatorze. Le « Traité sur les trois vêtements sacerdotaux de cette école », de Nichikan Shônin stipule : "Les cent huit perles représentent les cent huit passions. On ne doit pas se séparer du juzu, ne serait-ce qu'un instant".

Il est dit que si, lors de la pratique, on suspend ce juzu à ses doigts et le tient dans le creux de la main, le grand bienfait de voir ses passions recouvertes et cachées par l'éveil sera obtenu. A droite et à gauche du juzu, se trouvent deux perles plus grosses, appelées le père et la mère. Les cent huit perles, reliées pour former un anneau, représentent les cent huit passions, au milieu desquelles quatre perles plus petites représentent les vertus des quatre grands bodhisattvas.

La manière de porter le juzu est la suivante. On accroche autour du majeur de la main gauche, le côté ayant deux pompons. On tord les deux rangées de perles de manière à les croiser et on accroche, au majeur de la main droite, le côté ayant trois pompons. Il est dit que le fait de tordre et de croiser les deux rangées de perles permet de ne pas laisser échapper les biens spirituels. Le juzu que l'on tient ainsi dans le creux de ses mains ne doit pas être frotté. Il doit être tenu calmement entre ses mains jointes, lorsque nous faisons face au Gohonzon.

Dans le « Sutra du Juzu » il est dit : "Considérez le juzu comme le Bouddha". Le juzu doit être traité comme le Gohonzon. Certains le posent directement sur le sol ou laissent les petits enfants le porter à leur bouche. Ce sont là des erreurs commises par des personnes ne connaissant pas la véritable signification du juzu. Il convient d'avoir la bonne attitude de ranger soigneusement le juzu dans les petits réticules ou les fukusa prévus à cette intention et, lorsqu'on sort, de ne pas s'en séparer : Dans notre école, les juzu utilisés ont tous fait l'objet, au préalable, de l'offrande d'ouverture des yeux, devant le Gohonzon, soit au Temple principal par le Grand Patriarche, soit dans les temples paroissiaux. C'est parce que cette offrande a été effectuée par le Souverain du Dharma ou par les moines, que le juzu prend sa signification et détient des œuvres et vertus.


[1] Nichiin Shônin : 1687-1769. 31e Grand Patriarche de l’école Nichiren Shôshû. Il entra dès son plus jeune âge dans les ordres. Il était d'une constitution physique très robuste. Il aimait l'étude et pouvait lire jour et nuit. Il devint le 37e professeur principal de l'école des moines de Hosokusa. En 1738, il devint le 10e supérieur de l'étude de la Nichiren Shôshû. Le 13 novembre 1740, âgé de 33 ans, il reçut la transmission du 30e Grand Patriarche, Nitchû Shônin.

[2] L'offrande de l'ouverture des yeux (j.kaigen kuyo) : c'est une cérémonie dont le sens est d'ouvrir les yeux des statues ou images de Bouddha nouvellement sculptées ou dessinées pour en faire des Bouddha vivant. Cette cérémonie tire son origine de l'éveil des plantes et des arbres décrit dam !e « Sutra du Lotus ».

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Daimoku

La signification de la récitation du Daimoku

Vénérable Meijin Hosokawa

Le soi est le monde des dharmas

Lorsque nous manquons d’entrain, que nous avons une déficience physique, que nous nous sentons inquiets, que nos idées ne sont pas claires, nous nous asseyons devant le Gohonzon et, calmement joignons les mains.

Nous inspirons alors profondément avec la colonne vertébrale, conscients d’être la substance du Dharma merveilleux. Nous inspirons jusqu’aux reins et nous confions notre expiration au Daimoku. Nous expirons de manière naturelle, sans penser à quelque chose en particulier.

 Certaines personnes parlent de leur ressenti de la récitation du Daimoku, lorsque, pour la première fois, elles récitent le Daimoku : "Lorsque, les paumes jointes, j’inspire l’air jusque dans la colonne vertébrale, je ressens une plénitude physique". Je ressens aussi que mon cœur se purifie".

 De nombreuses personnes disent ne pas parvenir à respirer par la colonne vertébrale en récitant le Daimoku pour la première fois. Toutefois, celles qui y parviennent se sentent pleines de vie. Leur physionomie se transforme, leur dos se redresse. Pourquoi ?

 Je pense que c’est parce que leur corps et leur cœur, habituellement dispersés, se rejoignent. Lorsque l’on récite Nam Myôhôrengekyô en ayant la conviction d’être la substance du Dharma merveilleux, en ayant foi dans l’identité de soi et du Dharma merveilleux, notre corps ressent alors la plénitude. Il est régénéré à partir des cellules, à commencer par celles de la moelle épinière. Les fonctions physiologiques de notre corps entier sont stimulées.

Même les personnes âgées, lorsqu’elles récitent le Daimoku de cette manière, rajeunissent.

 Les mouvements de notre corps sont ordonnés par les nerfs crâniens et sont transmis au corps entier par l’intermédiaire de notre moelle épinière.

Le Daimoku n’est pas une simple méthode de respiration profonde. On comprend immédiatement que la répétition de la respiration par la colonne vertébrale permet de repartir avec un renouvellement d’ardeur. Notre corps et notre esprit sont remis en ordre.

 La stimulation de nos fonctions physiologiques se manifeste par notre aspect (nyoze sô). Notre visage est éclatant. Elle devient notre nature (nyoze shô) et les fonctions physiologiques deviennent alors harmonieuses. Notre substance (nyoze tai) se dote d’énergie ; la force apparaît.

 La foi dénuée de compréhension (ushin muge)

Même sans en comprendre la signification profonde, il est nécessaire de réciter le Daimoku matin et soir. Même si l’on ne dispose que de très peu de temps, cinq minutes, ou dix minutes avant d’aller au travail, avant d’aller faire les courses, il est toujours possible de recevoir les bienfaits invisibles du Dharma merveilleux.

Même si l’on fait des efforts intellectuels pour comprendre, c’est impossible. Si l’on tente de comprendre de manière intellectuelle, on ne comprendra toujours que ce que l’on aura compris. Or, ce que l’on comprend avec sa tête n’est que peu de chose.

Ecoutons notre cœur lorsqu’il est apaisé. Nous comprenons alors la vanité pour un homme, de faire uniquement ce qu’il aura compris, lui, un individu sur la terre, elle-même corps céleste minuscule, grain de poussière flottant dans l’immense univers.

Réciter respectueusement le Daimoku avec la seule notion de foi, même sans le comprendre intellectuellement, en respirant avec notre colonne vertébrale, avec notre corps, substance du Dharma merveilleux, est un acte nous faisant communiquer avec le cœur de l’univers.

 Tout un chacun aspire au fond de son cœur ou au fond de son subconscient, à quelque chose d’immense et éternel.

La poésie, les légendes, la religion représentent des moyens permettant aux hommes ordinaires d’avoir accès à l’inaccessible éternité.

 Plutôt que se coucher fatigué, plutôt que se confier à notre esprit troublé, plutôt que de se laisser attirer par ses attachements, commençons d’abord à avoir une foi absolue au Gohonzon, le maître de notre cœur et récitons le Dharma merveilleux avec notre corps et notre esprit. Respirons avec la colonne vertébrale.

 En un mot, les œuvres et vertus de la récitation du Daimoku consistent en l’obtention des vertus des quatre bodhisattvas.

§  Bodhisattva Pratique-supérieure (j. Jôgyô bosatsu) : esprit d’aller sans cesse de l’avant

§  Bodhisattva Pratique-sans limites (Muhengyô bosatsu) : esprit de ne s’attacher à rien

§  Bodhisattva Pratique-pure (Jôgyô bosatsu) : pureté du cœur

§  Bodhisattva Pratique-stable (Anryûgyô bosatsu) : esprit serein, quoi qu’il arrive

 Ne serait-ce pas une bonne chose, si notre vie était toujours positive ?

Ne serait-ce pas une bonne chose, si notre vie était débarrassée des attachements ?

Ne serait-ce pas une bonne chose, si notre vie était pure ?

Ne serait-ce pas une bonne chose, si notre vie était toujours sereine quoi qu’il advienne ?

Si nous étions pénétré des vertus des quatre bodhisattvas, nous présenterions alors l’aspect de la bouddhéité.

Si nous étions pénétré des vertus des quatre bodhisattvas, les effets, naturellement le seraient aussi, comme l’ombre suit le corps.

 La récitation du Daimoku s’effectue sans penser à la quantité d’œuvres et vertus engendrées.

 

Signification et importance de la récitation du Daimoku

 Sommaire

1.       Le dharma de l’esprit

a.       Soi et le monde extérieur (non dualité du support et du principal)

b.       Présence mutuelle des dix mondes

c.       Développement de la nature du Bouddha (Fusion parfaite de la sagesse et de l’objet)

2.       Le dharma de la forme

a.       Contrôle des cinq faits

b.       Contrôle de la respiration

c.       Contrôle du corps

3.       Non dualité de la forme et de l’esprit

 Dans le Traité sur les rites de cette école, Nichikan Shônin écrit :

"L’intention fondamentale de l’enseignement du grand éveillé vénéré du monde est de faire pratiquer l’ascèse à tous les êtres. L’ascèse se subdivise en deux : la pratique principale et la pratique auxiliaire. (…) La pratique principale est Nam Myôhôrengekyô, but unique de la venue en ce monde des Bouddhas dans les trois phases, essence des vingt-huit chapitres du Sutra du Lotus, grand Dharma enfoui au profond des phrases, fusion parfaite de la sagesse et de son objet, dont la nature originelle est difficile à concevoir, substance du corps du sans commencement qui reçoit et emploie pour lui-même, une pensée trois mille en sa réalité".

La pratique principale de notre école est donc la récitation du Daimoku.

Cette pratique consiste à réciter Nam Myôhôrengekyô, avec la foi absolue dans le Gohonzon englobant les trois grands Dharmas ésotériques et en rassemblant tout son corps en une pensée.

Cette pratique, à travers laquelle, avec la seule pensée de la foi, nous nous dirigeons vers le ressenti du Dharma merveilleux du passé infini au degré de dénomination, représente l’unique pratique principale permettant de devenir Bouddha aux êtres de la Fin du Dharma.

La substance de ce Daimoku au cinq, sept idéogrammes est vénérable au plus haut point, inouï dans les époques précédentes.

Je ne vais pas ici traiter cette précieuse substance, mais me contenter de développer la notion d’œuvres et vertus inhérentes à la récitation du Daimoku.

Ce que je vais écrire ici diffère plus ou moins de la rhétorique traditionnelle, dans la mesure où j’aborde la signification de la récitation du Daimoku sous divers aspects, en changeant l’angle de vision.

J’aborderai des points importants : pourquoi réciter Daimoku ? Qu’est que la récitation du Daimoku ? Qu’advient-il lorsqu’on récite Daimoku (la condition étant de lire soigneusement et d’y croire profondément).

1.       Le dharma de l’esprit

a.       Soi et le monde extérieur (non dualité du support et du principal)

Lorsqu’on regarde le ciel nocturne quand il est pur et dégagé, on voit d’innombrables étoiles.

Divers corps célestes existent dans ce vaste univers. L’être humain est, lui aussi, une partie de la structure de l’univers. Lorsqu’on observe à partir de soi-même, on comprend que nous sommes entourés d’espaces infinis et d’innombrables corps. C’est ce qu’on nomme le monde extérieur. Toute forme d’existence autre que soi-même constitue notre monde extérieur.

Les tuyaux nous reliant au monde extérieurs sont les organes sensoriels : la vue, l’ouie, l’odorat, le goût, le toucher, plus l’esprit. Lorsque ces six racines font l’objet d’une prise de conscience, elles le sont par les six consciences.

Notre monde extérieur nous pénètre par le biais de cette porte représentée par les organes sensoriels.

Notre relation avec le monde extérieur peut prendre les deux formes suivantes :

①.   Nous existons à l’intérieur du monde (en tant qu’une partie de ce monde)

②.   Le monde existe à l’intérieur de nous (en tant que sujet de cognition).

La première forme de soi est le soi en tant qu’objet de la cognition

La seconde forme de soi est le soi en tant que sujet de la cognition.

La première façon de concevoir le soi est compréhensible par un enfant.

La seconde se manifeste en tant qu’état de vie de pratiquant.

Lorsqu’on parvient à cet état de vie, à cette vérité de la pratique, notre vision de la vie se transforme complètement.

Cette différence se traduit dans le fait que le soi n’est plus influencé par le monde extérieur et se transforme en soi doté d’une attitude volontaire vis-à-vis du monde extérieur.

b.       Présence mutuelle des dix mondes

Concrètement, de quelle manière le soi et le monde extérieur sont-ils reliés ?

La connaissance du monde extérieur passe entièrement par nos organes sensoriels.

Ce qui signifie que le monde extérieur connu par l’être humain n’est pas le monde extérieur en tant que tel. En fait, ce monde extérieur n’est que ce qui est reflété par ses sens.

Ce reflet varie d’un individu à l’autre. En fait, il diffère de la vérité.

Dans la Réponse au Nyûdô Soya, Nichiren Daishônin écrit :

"Les mots de ce sutra sont tous des Bouddha au corps vivant. Toutefois, avec nos yeux de chair, on voit des mots. Par exemple, un esprit affamé voit la rivière Gange en tant que feu. Les hommes y voient de l’eau. Les êtres célestes y voient de l’hydromel. L’au est unique, pourtant, elle diffère en fonction de la rétribution des effets. Les mots de ce sutra sont invisibles aux aveugles. Ils sont perçus comme des mots par les hommes. Les deux véhicules y voient la vacuité et les bodhisattvas d’infinies doctrines. Les Bouddhas, eux, voient le vénéré Shakya de la couleur de l’or dans chaque idéogramme".

Le bouddhisme enseigne "l’absence de nature propre" (j. mujishô), prêchant ainsi que : "tout phénomène naît en fonction de causes et de conditions et est dépourvu de nature propre déterminée".

A l’inverse, le Traité sur le véritable aspect des dharmas, enseigne : "toutes les existences, tous les phénomènes expriment, tels quels, le véritable aspect".

Or, lorsqu’il appréhende les phénomènes du monde extérieur, l’être humain fait appel à sa mémoire du passé pour comparer et juger. Il ne peut faire autrement que de mesurer, évaluer à l’aide de ses propres règles. Il regarde tout avec ses lunettes teintées.

L’homme est incapable de voir les relations des événements tels qu’ils sont. Ils donne alors un jugement excessif ou insuffisant, parce qu’il fait intervenir ses sentiments.

Alors, il commet l’erreur de juger, d’attribuer une valeur aux événements et aux phénomènes, qui, au départ sont dépourvus de nature propre, en les ajustant à lui.

La psychologie utilise le mot " projection". C’est évaluer les autres au même niveau que soi. En fait, c’est voir les autres avec nos propres règles et nos propres critères.

Par exemple, il ne vient pas à l’esprit des non fumeurs, de présenter un cendrier à leurs invités fumeurs.

Un homme qui n’a jamais été malade, ne comprend pas bien le sentiment des personnes souffrant de maladie. Un homme ne comprend pas les sentiments d’une femme. Un adulte ne comprend pas les enfants.

Ainsi, un être humain ne peut pas faire autrement que de faire des jugements de valeurs sur les autres, à partir de ses propres valeurs. Le monde extérieur reflète fortement notre propre cœur.

Certains disent : "le monde est sombre, il ne me convient pas". En fait ce n’est pas le monde qui est sombre. Ces personnes voient le monde sombre parce que leur propre cœur est sombre.

Par ailleurs, la pluie qui tombe éveille divers sentiments. La pluie, en elle-même, n’est ni bonne ni mauvaise. Elle tombe en fonction d’une loi naturelle Toutefois, selon le moment, les personne regardant la pluie tomber trouvent qu’elle est malvenue, d’autre se sentent calmés. On parle également de bonne pluie.

La pluie en elle-même ne possède aucun caractère. Que la pluie soit bonne ou mauvaise dépend uniquement du sentiment des hommes.

En d’autres termes, si l’on changeait la manière avec laquelle nous situons notre cœur, le monde changerait.

Si le cœur change, tout change.

Le Sutra de l’Ornementation fleurie enseigne avec justesse :

"Le cœur est semblable à un peintre habile".

La clef du bonheur ou du malheur de l’être humain ne se situe absolument pas à l’extérieur.

Elle se situe uniquement dans la manière d’être de notre cœur. "Le monte entier se trouve à l’intérieur de notre cœur. Tous les phénomènes du monde sont le reflet de notre propre cœur".

Lorsqu’on prend conscience de ce principe, on se trouve alors à la porte d’entrée du Dharma du Bouddha. Si l’on comprend parfaitement ce principe, notre regard sur le monde change complètement. Afin de changer le monde qui nous entoure, il faut d’abord changer son propre cœur. Or, il n’est pas si difficile de s’en apercevoir.

Le problème est de savoir dans quel sens changer notre cœur.

En fait, cette démarche consiste à renforcer notre cœur, de manière à ce qu’il devienne inébranlable, paisible, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve. Pour cela, il faut développer et faire se manifester notre nature du Bouddha.

Mais avant cela, il convient d’expliquer le mécanisme par lequel si notre cœur change, ce que nous voyons, ce que nous entendons, tout, change.

"Tout phénomène naît en fonction de causes et de conditions et est dépourvu de nature propre déterminée".

Du point de vue du principe de la présence mutuelle des dix mondes, chacun des dix mondes est immanent. En fonction de toutes sortes de conditions momentanées, les mondes se manifestent l’un après l’autre, en tant que nature, en réponse à ces conditions. On peut donc voir là l’absence d’une nature fixe.

On peut donc dire que l’absence de nature propre représente le revers de la présence mutuelle des dix mondes.

 Tous les phénomènes du monde émettent toutes les ondes des dix mondes. Ces ondes sont syntonisées au niveau des dix mondes des êtres humains les recevant.

Toutefois,  le cœur des hommes varie au contact de conditions. Un même phénomène sera apprécié différemment selon le moment. Par exemple, si l’on souhaitait voir plus de valeur dans le monde qu’en l’instant présent, il faudrait élever le niveau de ses dix mondes. On regarderait  alors le monde à partir de ce nouvel état de vie.

Pour y parvenir, il faut polir notre cœur afin d’y faire jaillir, autant que faire se peut, le plus possible le monde du Bouddha.

 c.       Développement de la nature du Bouddha (Fusion parfaite de la sagesse et de l’objet)

Répétée, une action devient habitude. Une habitude qui perdure devient vertu. Cette vertu, imprégnant notre corps, devient notre nature. L’acte devenu nature se transmettra dans le futur à nos descendants.

L’être humain possède deux caractéristiques antinomiques : "l’adaptabilité et la constance".

L’homme s’adapte au monde extérieur pour se protéger.

Sans la capacité à s’adapter, l’homme ne pourrait pas vivre. A force de volonté répétée et d’entraînements récurrents, il peut s’adapter à tout.

Notons que nous laissons dormir, sans les utiliser, huit fois plus de capacités que celles que nous utilisons au quotidien.

Au sein de ces capacités endormies, il y a la nature du Bouddha, élément particulièrement important. La foi a pour objet de réveiller et développer notre nature du Bouddha.

A force d’entraîner de manière répétitive notre nature du Bouddha, elle se manifeste plus facilement. Elle devient alors habitude, caractère et est intégrée, transmise à nos descendants.

(Alors, développer sa nature du Bouddha c’est…)

Par exemple, un homme n’ayant jamais nagé ne peut venir en aide à un autre qui se noie, même s’il éveille en lui un cœur compatissant et qu’il voudrait le sauver. Cependant, s’il avait l’habitude de s’entraîner régulièrement à la natation, au moment opportun, il serait capable de nager en toute circonstance et de venir en aide à autrui.

De la même manière, si on ne s’entraîne pas régulièrement à faire se manifester notre nature du Bouddha, elle ne sortira pas, même quand cela est nécessaire.

La meilleure manière de développer notre nature du Bouddha consiste à nouer le plus possible de liens avec le Bouddha.

S’asseoir le plus souvent possible, le plus longtemps possible, devant le vénérable Gohonzon et réciter à voix haute Nam Myôhôrengekyô avec la foi de désirer de tout notre cœur voir le Bouddha, s’est appeler la nature du Bouddha. C’est appeler le Bouddha. Appelant ainsi la nature du Bouddha du Gohonzon, notre propre nature du Bouddha est appelée et éveillée.

 Dans L’éveil des néophytes dans la Fleur du Dharma, Nichiren Daishônin écrit :

"Lorsque vous vénérez comme Honzon le Myôhôrengekyô présent en votre cœur et appelez par Nam Myôhôrengekyô la nature du Bouddha présente en votre cœur, ce qui se manifeste alors est appelé le Bouddha.

Par exemple, si un oiseau dans une cage chante, les oiseaux volant dans le ciel, ainsi appelés, se rassemblent. Lorsque les oiseaux volant dans le ciel se rassemblent, l’oiseau dans la cage veut alors sortir.

Si vous appelez de votre bouche le Dharma merveilleux, la nature du Bouddha, présente en votre cœur, est aussi appelée et apparaît".

Lorsque nous nouons le lien avec le monde du Bouddha du Gohonzon, notre nature du Bouddha commence à s’ouvrir.

Par exemple, les hommes et les femmes ont la capacité de donner naissance à des enfants. Toutefois, sans l’union des deux, ils ne peuvent recevoir le trésor de l’enfant.

De même, nous possédons en nous la nature du Bouddha. Toutefois, si nous ne nouons pas le lien avec le Gohonzon, avec le Bouddha originel, par le biais de la récitation du Daimoku, la nature du Bouddha ne verra pas le jour.

A contrario, même sans connaître les mécanismes de la génétique, mais que le lien de l’union existe, alors, l’enfant naîtra.

De la même manière, même sans savoir si la nature du Bouddha existe ou non, si nous nouons le lien avec le Gohonzon par la récitation du Daimoku, notre nature du Bouddha jaillit d’elle-même.

Le développement de notre nature du Bouddha se lie immédiatement à notre manière de penser et à notre bonheur ou notre malheur.

En effet, la nature du Bouddha est la sagesse du Bouddha et la rigueur et compassion du Bouddha.

Le Gohonzon étant la substance de l’Ainsi-venant de kuon ganjo, au corps de rétribution qui, librement reçoit et emploie, lorsque nous pratiquons la récitation du Daimoku, nous entrons en contact avec la sagesse et la rigueur et compassion du Bouddha. Alors, la sagesse et la rigueur et compassion jaillissent à leur tour dans notre propre cœur.

Si l’on continue la récitation du Daimoku, la sagesse et la rigueur et compassion sont continuellement appelées.

Si ce phénomène devient une habitude, la sagesse et la rigueur et compassion se manifestent plus facilement.

A force, il devient notre manière de pensée, notre vertu, notre caractère.

Ainsi, nous pouvons recevoir les bienfaits de la sagesse du Bouddha, ainsi que sa rigueur et compassion. Nous pouvons dès lors vivre en ce monde libre et l’esprit ouvert, tel que l’affirme la parole d’or de Nichiren Daishônin :

"Lorsque le ciel est dégagé la terre est claire. Celui qui connaît la fleur du Dharma s’éveille aux lois du monde".

Nous avons donc compris que la croisée des chemins entre notre bonheur et notre malheur se situe dans notre cœur et que forger ce cœur, il n’est d’autre moyen que la récitation du Daimoku.

Nous verrons ensuite ce qu’il advient lorsque l’on pratique la récitation du Daimoku, principalement, du point de vue physiologique du Dharma de la forme (la matière).

2.       Le Dharma de la forme

a.       Contrôle des cinq faits

Le quatrième fascicule du Grand arrêt et examen stipule : "contrôlez les cinq faits", à titre d’un des moyens préalables à l’arrêt et examen.

"Quatrièmement, contrôler les cinq faits signifie contrôler ses repas, contrôler son sommeil, contrôler son corps, contrôler sa respiration et contrôler son esprit. Tel que l’exemple donné précédemment, si la terre ne peut retenir l’eau, on ne peut alors lui confier la fonction de récipient. Si les cinq faits ne sont pas contrôlés, on ne peut dès lors pas pénétrer dans la concentration".

Zhiyi, le grand maître du Tendai, préconise ainsi "le contrôle des cinq faits : la nourriture, le sommeil, le corps, la respiration et l’esprit" à titre d’étape préparatoire à l’ascèse.

On peut transposer ces cinq faits de la pratique de l’arrêt et examen à la pratique du Daimoku.

En fait, hormis la nourriture et le sommeil, le corps, la respiration et l’esprit sont harmonisés par la pratique du Daimoku.

Abordons à présent les deux faits de la "respiration et du corps", autrement dit, considérons le Daimoku du point de vue du Dharma de la forme.

Notre santé physique et spirituelle représente le fondement notre vie quotidienne, la base de notre bonheur.

Pour cette raison, nous procédons à des analyses sanguines. L’état de santé de notre corps se révèle en effet dans notre sang. On dit que quelqu’un qui a le sang en bon état contracte difficilement les maladies.

Par exemple, même en cas d’épidémie de grippe, certaines personnes n’attrapent jamais cette maladie.

Par contre, celles qui l’attrapent facilement, l’attrapent même en été. La cause de la grippe se situe alors moins dans les virus que dans la constitution physique.

Cette constitution physique est en fait la constitution sanguine. Si le sang devient sain, la capacité de guérison spontané joue et l’on guéri naturellement. Il convient donc d’assainir son sang pour être en bonne santé.

Lorsque le sang est souillé, sa qualité diminue et sa circulation se dégrade. Les personnes qui ont une "mauvaise circulation sanguine" ont le sang épais, concentré.

La qualité du sang se détermine par notre respiration et notre alimentation.

La circulation sanguine dépend des stimuli envers notre peau, nos muscles nos os.

Considérer les choses de cette façon revient à dire que trois des cinq affaires de Zhiyi "alimentation, corps et respiration" se retrouvent dans la qualité du sang, dans la circulation sanguine, alors que l’esprit correspond à ce qu’aujourd’hui on nomme la médecine psychique.

A ce titre, on peut dire que la médecine moderne vient étayer la véracité des thèses du grand Maître du Tendai.

A partir de là, il s’avère que la respiration et l’attitude (corps) accompagnant notre pratique du Daimoku possèdent un lien direct avec notre santé. En effet, notre respiration joue sur la qualité de notre sang, alors que notre attitude joue sur sa circulation.

Si la qualité de notre sang et sa circulation sont corrigées, les saletés de notre sang disparaissent alors rapidement.

b.       Contrôle de la respiration

Notre souplesse physique et spirituelle est le baromètre de notre santé.

Lorsque notre corps et notre esprit sont détendus, nous vivons alors de la manière la plus saine qui soit.

A l’inverse, la tension physique et spirituelle est facilement à l’origine des blessures et des maladies.

Le moment où l’être humain est le plus détendu est quand il rit.

Un dicton énonce : "le bonheur pénètre par la porte du rire". Il existe en fait des groupes d’entraînement au rire, même des religions du rire.

On comprend également que "rire" est bon physiologiquement.

La particularité de la respiration au moment du rire est qu’il s’agit de "l’expiration".

Personne ne rit en inspirant. En principe, on rit en expectorant notre souffle. Le corps possède des nerfs autonomes mettant en action les fonctions corporelles.

En gros, il existe le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique.

Généralement, le système nerveux sympathique renforce la capacité d’activité de nos organes.

Quant au système nerveux parasympathique, il sert à reposer les organes fatigués de leurs activités.

Du point de vue de la respiration, lorsqu’on expire, le système nerveux parasympathique travaille et la tension artérielle diminue, l’oxygène contenu dans notre sang augmente, le taux de gaz carbonique diminue, les stimulations des mouvements des vaisseaux sanguins se régulent.

A l’inverse, lors de l’inspiration, c’et le système nerveux sympathique qui entre en jeux. Les pulsations cardiaques sont alors renforcées.

L’expiration est le mode de respiration principal au moment du rire. Les nerfs parasympathiques travaillent, relâchant la tension de nos muscles. Notre sang s’alcalinise, assouplissant notre corps et notre esprit.

Voilà pourquoi rire est bon pour la santé.

A l’inverse du rire, il y a les pleurs. Lorsqu’on pleure, notre corps sanglote, l’inspiration devient alors le mode respiratoire principal. Les nerfs sympathiques entrant alors en jeu, notre corps et notre esprit se durcissent.

Comme la respiration du rire, la récitation du Daimoku possède également des fonctions physiologiques.

Au cours de la récitation, de longues expirations se répètent. Lorsque l’air de os poumons a été entièrement évacué, nous inspirons et l’air nous pénètre d’un seul coup, naturellement. Aussi, c’et l’expiration qui est le mode respiratoire principal. De ce fait, le système nerveux parasympathique relaxe notre corps et notre esprit. Certains disent que la libération des entraves et des tensions physiques et spirituelles représente la libération du Bouddha. Même si ce n’est pas vrai, ce n’est quand même pas tout à fait faux.

La libération du Bouddha, s’est s’émanciper des tensions et des entraves de la vie. Dans ce sens, cette libération est une bonne chose. A partir de ce principe, on peut dire qu’une récitation du Daimoku trop rapide s’accompagne de stress et d’excitation. Du point de vue du Bouddha, ce Daimoku est sans saveur.

Expirer lentement jusqu’à épuisement du souffle, puis inspirer d’un coup, naturellement, fait que l’oxygène inspiré améliore la qualité de notre sang. Le souffle expiré évacue les trois poisons, le souffle inspiré introduit la vie pure. La foi existe dans cette respiration par le biais de laquelle on transforme la vie des trois poisons en vie pure. On dit : "la vie se situe dans la respiration ; la respiration se situe en un instant".

Même dans cette seule affaire de la respiration accompagnant la récitation du Daimoku,  de grandes œuvres et vertus sont présentes.

c.       Contrôle du corps

Notre posture au cours de la récitation du Daimoku influe sur notre circulation sanguine.

On nous dit : "faites Gongyô et récitez le Daimoku en regardant le caractère Myô". Le Gohonzon est toujours enchâssés à une hauteur située au dessus de nos yeux. Lorsqu’on fixe le caractère "Myô", naturellement, notre dos se redresse, corrigeant ainsi notre posture.

Dans une bonne posture, tous nos muscles se sentent confortables et évacuent la fatigue. La fatigue provient d’une charge trop importante sur uniquement une partie de nos muscles. On dit que la posture à genoux est la meilleure. Par contre, l’assise en tailleurs est mauvaise.

A la longue, la fatigue s’évacue. Si elle perdure sans pouvoir recouvrer ses forces, on tombe alors malade.

Une bonne posture est la situation d’équilibre entre nos muscles et nos os. Que ce soit à genoux par terre ou en plaçant un petit siège entre les jambes, c’est lorsque notre tête est placée juste au dessus de notre torse.

Si notre posture est correcte, nos muscles ne subissent pas de charge déraisonnable. La circulation sanguine s’améliore. La force étant place sur l’abdomen, le sang n’est pas bloqué. Et circule dans tout le corps. Pratiquer le Daimoku de cette manière revient à conserver une respiration et une attitude correctes. Grâce à la respiration et à la posture correcte, le sang s’assainit. Même en réfléchissant de la sorte à ce Dharma, on comprend qu’il est la voie vers la santé et le bonheur.

A plus forte raison, au moment où l’on y ajoute le Dharma du cœur et qu’on pratique avec la foi permettant la fusion  intime entre la sagesse et son objet (kyôchi myôgô), c’est alors l’obtention de la boddhéité. 

3.       Non dualité de la forme et de l’esprit

Le principe de la non dualité de la forme et de l’esprit du bouddhisme enseigne que le corps et l’esprit des êtres humains sont non duels, inséparables, ne sont pas des choses différentes l’une de l’autre. Elles sont exactement comme un papier buvard. Lorsqu’une tache apparaît d’un côté, elle apparaît aussitôt de l’autre côté de la feuille. On ne peut pas séparer le recto du verso d’un papier buvard. Les deux côtés forment un tout. Ils sont en non dualité.

Depuis un certain temps, on parle de la psychosomatique. Il s’avère que de nombreuses causes de pathologies, mêmes physiques, résident dans l’esprit. Tel est le domaine de recherche de cette discipline.

[Expérience effectuée dans le service de médecine psychosomatique de l’université de Kyûshû]

Nous avons sélectionné treize lycéens présentant des réactions cutanées à la laque. Nous avons bandé les yeux et leur avons passé sur leur bras des feuilles de laquier, prétendant que c’était des feuilles de marronniers et vice-versa. Cette suggestion a eu pour effet que onze des treize lycéens ont présenté des réactions allergiques vis-à-vis des feuilles de marronniers. Ceci est un bon exemple de la non dualité du corps et de l’esprit. Ce principe de la non dualité de la forme et de l’esprit, développé par le bouddhisme est attesté et utilisé dans divers domaines.

Le monde religieux penche du côté spirituel en invoquant le salut de l’âme ou de l’esprit, laissant de côté la matière, le corps, la santé, le Dharma de la forme. Il confie le corps aux médecins.

Or, il n’existe personne doté uniquement d’un corps ou uniquement d’un esprit. Si la non dualité de la forme et de l’esprit travers tout, il serait alors temps de reconsidérer certaines choses. Dans le Sutra du Lotus, on trouve les expressions "immobile en corps et en esprit" ou "sans se lasser en corps ou en esprit".

Réfléchissant d’une manière pratique, je pense qu’on peut lire "forme et esprit" en comprenant "corps et esprit". Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait pas de raison d’appeler le Dharma de Nichiren Daishônin : "Dharma de la non dualité de la forme et de l’esprit".

Le corps et l’esprit sont les deux roues d’une charrette. Ils sont la roue du corps et la roue de l’esprit. On ne peut pas dire qu’on là où l’on peut aller en une heure en utilisant les deux roues, on met deux heures pour y aller si on utilise une seule roue.

La non dualité n’est pas une simple harmonie. Elle correspond à un produit. Si par exemple, notre corps possède une force de 5 et notre esprit également, lorsque la non dualité de la forme et de l’esprit fonctionne, le résultat n’est pas 10, mais 25.

La pratique du Daimoku stimule fortement le développement de la nature du Bouddha en notre cœur et constitue le fondement de notre bonheur et, physiquement, ouvre la voie vers la santé. S’il en est ainsi, la force de synergie de la non dualité de la forme et de l’esprit s’exprime, et l’on cultive alors un état de vie de santé et de bonheur.

Monsieur Seijirô Ikemi, professeur à l’université de Kyûshû et considéré comme l’in des pionniers japonais de la médecine psychosomatique, cite des exemples de thérapies religieuses, sur la base de la non dualité de la forme et de l’esprit. Ainsi, le Dharma du Bouddha est étayé par le point de vue scientifique.

[Postscript]

J’ai exposé ici la signification de la récitation du Daimoku d’une manière différente de l’habitude. Par là, j’ai essayé d’illustrer par d’autres aspects les œuvres et vertus évoquées dans la phrase d’or du Traité sur le Honzon :

"Les deux dharmas des pratiques causales et des effets vertueux du vénéré Shakya sont tous inclus dans les cinq caractères de Myôhôrengekyô. Si nous recevons et gardons ces cinq idéogrammes, nous recevrons naturellement les œuvres et vertus de ses causes et de ses effets".

J’ai pensé que l’utilisation de la manière de penser scientifique est aussi un moyen pour propager le Dharma de Nichiren Daishônin dans les temps actuels. Le contenu est sans doute d’une dimension étriquée, mais je n’ai écris que ce que j’ai compris.

 

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Les rites de la Nichiren Shôshû

Gongyô

 Gongyô fondement de la foi

Le Gongyô représente le fondement de la foi dans la Nichiren Shôshû et la plus importante de ses ascèses. Une foi sans Gongyô est impossible.

Gongyô signifie « être diligent" (gon) dans la pratique (gyô) du bon Dharma. Il consiste en la lecture du sutra devant le Bouddha et lui offrir sa vénération.

Dans la Nichiren Shôshû, Gongyô est constitué de la lecture à haute voix des chapitres « Moyens » (Hôben pon) et « Durée de la vie de l’Ainsi-venant » (Nyorai juryô hon), respectivement deuxième et seizième chapitres du Sutra du Lotus et en la récitation de "Nam Myôhôrengekyô".

Gongyô est pratiqué deux fois par jour, le matin et le soir. Au cours de ce rite, nous exprimons notre gratitude envers la bienfaisance et les vertus des trois trésors, le Bouddha, le Dharma et le Moine, nous prions pour la réalisation du grand vœu de la vaste propagation, ainsi que pour faire l’offrande du bien aux ancêtres. La pratique quotidienne assidue du Gongyô nous permet de parvenir à l’état de vie de véritable bonheur qu’est la bouddhéité.

Lecture des chapitres des « Moyens » et « Durée de la vie »

Dans le Gosho intitulé Le flux menstruel, Nichiren Daishônin écrit :

"Bien qu’il serait vain de mettre en avant quelque chapitre du Sutra du Lotus que ce soit, les chapitres Moyens et Durée de la vie sont particulièrement excellents et louables au sein des vingt-huit chapitres. Les autres chapitres n’en sont que les  branches et les feuilles. Aussi, il convient, dans votre pratique habituelle, d’apprendre et lire la prose du chapitre Moyens et celle du chapitre Durée de la vie".

Le chapitre Moyens représente le cœur de la première partie du Sutra du Lotus (partie éphémère –j. shakumon), tandis que le chapitre Durée de la vie, lui, est le cœur de la seconde partie (partie originelle – j. honmon) et leurs significations ainsi que leurs œuvres et vertus sont remarquables.

Dans les Articles à observer après le trépas de Nikkô, ce dernier écrit également :

"Le temple des grandes pierres, y compris le sanctuaire et le cimetière seront gérés par Nichimoku qui aura à entretenir le lieu, tout en offrant Gongyô et en attendant la vaste propagation".

Par ailleurs, le vingt-sixième Grand Patriarche Nichikan Shônin écrivait dans le Traité sur les rites de notre école :

"Depuis le fondateur du temple principal, l’enseignement des rites et l’enseignement de la doctrine sont, depuis quatre cents ans, comme à l’époque de Nichiren Daishônin. Aussi, les Gongyô du matin et du soir se limitent aux deux chapitres".

Ce passage indique que Nichiren Daishônin lui-même lisait les deux chapitres quotidiennement et que, dans la Nichiren Shôshû, depuis Nikkô Shônin, ce principe n’a jamais varié.

Ces extraits nous montrent que la lecture quotidienne des chapitres « Moyens » et « Durée de la vie », ainsi que la récitation du Daimoku, représentent le Gongyô, fondement de l’ascèse de notre école.

 Pratique principale et pratique auxiliaire

Le Gongyô est constitué de la pratique principale et de la pratique auxiliaire.

La pratique principale désigne la récitation de "Nam Myôhôrengekyô", dite aussi récitation du Daimoku. A cette pratique principale, vient s’ajouter la pratique auxiliaire, représentée par la lecture à haute voix des chapitres « Moyens » et « Durée de la vie » du Sutra du Lotus. Cette pratique auxiliaire a pour fonction d’étayer la signification et les œuvres et vertus du Daimoku de la pratique principale.

Dans son Traité sur les rites de notre école, Nichikan Shônin symbolisait la relation entre la pratique principale et la pratique auxiliaire de la manière suivante :

"Elle est comme l’eau claire contribuant à l’eau de cendres, comme le sel et le vinaigre soutenant le goût des nouilles de riz. C’est pourquoi, on l’appelle pratique auxiliaire".

Autrement dit, la lecture du sutra est comme la lessive améliorant le pouvoir nettoyant de l’eau lorsqu’on fait la lessive, ou les épices mettant en valeur la saveur des aliments.

Dès lors, sans la pratique principale de la récitation du Daimoku, la pratique auxiliaire de la lecture à voix haute perd toute signification. A l’inverse, la pratique du seul Daimoku sans pratique auxiliaire, ne constitue par un véritable Gongyô.

Parmi les personnes venant de débuter la pratique, certains ne récitent que le Daimoku sans lire le sutra parce qu’ils n’ont "pas le temps" ou parce que "c’est compliqué". Or, cette attitude est erronée. En effet, comme l’enseignait Nichiren Daishônin, pratiquer le Gongyô correct, constitué de la lecture du sutra et de la récitation du Daimoku, autrement dit constitué de la pratique principale accompagné de la pratique auxiliaire est important.

 Attitude mentale et physique lors du Gongyô

Le Gongyô est une importante cérémonie au cours de laquelle nous exprimons notre gratitude envers la bienfaisance et les vertus des trois trésors et, en même temps, exposons nos prières et effectuons l’offrande du bien aux ancêtres. Il est dès lors important de l’aborder avec un esprit religieux.

Lorsque nous faisons face au Gohonzon, nous nous redressons, poitrine bombée et les mains jointes, en regardant les idéogrammes Nam Myôhôrengekyô Nichiren, inscrits au centre du Gohonzon et, plus précisément, l’idéogramme "Myô" ().

Il convient de pratiquer le Gongyô dans une tenue décente. Ce n’est pas parce qu’il fait chaud qu’on puisse se croire autorisé à faire Gongyô presque nu ou en pyjama. Cette pratique incluant la conversion d’autrui, il convient de considérer l’influence exercée sur notre entourage, en donnant de l’importance à une attitude sobre.

En ce qui concerne l’attitude mentale à l’approche du Gongyô, le 59e Grand Patriarche, Nichikô Shônin disait :

“Le Daimoku que nous récitons doit être pratiqué avec attention et assiduité. Lorsque nous récitons, nous ne devons pas avoir de pensées distraites à l’esprit. La voix émise ne doit pas être trop rapide et notre prononciation ne doit pas être bredouillée. Nous devons garder une tonalité medium et réciter calmement, résolument et de manière soutenue. Il n’existe pas un nombre préétabli de Daimoku à réciter. Le nombre dépend de nos circonstances individuelles. Du point de vue physique, nous devons joindre les deux mains et diriger le bout de nos doigts dans une direction située sous notre nez. Nos yeux regardent fixement le Gohonzon. Il est souhaitable que notre corps entier ressente une énorme vague de joie. Nous devons continuer jusqu’à ce que nous formions un tout avec le Gohonzon”.

Il s’agit là d’une directive qu’il convient de lire avec soin et attention.

Comme l’indique cette directive de Nichikô Shônin, le nombre des Daimoku n’est pas défini. Il est toutefois important d’en réciter beaucoup, de tout son cœur. Quant aux phrases du sutra, elles doivent être prononcées avec précision et, si les prières silencieuses ne sont pas formulées oralement, leur contenu doit cependant être compris et médité. Pour ces raisons, il est souhaitable de lire le livret de pratique lors du Gongyô.

 Les Gongyô du matin et du soir

Fondamentalement, le Gongyô de la Nichiren Shôshû est pratiqué le matin et le soir. Il n’est cependant pas d’heure préconisée pour le pratiquer. Chaque situation étant différente en fonction de la profession, le Gongyô doit être pratiqué en harmonie avec sa vie quotidienne, sans contrevenir à cette dernière.

Le Gongyô du matin représente le point de départ de la journée. Chacune des cinq assises doit être évidemment pratiquée sérieusement, mais, en tant qu’enfants du Bouddha désirant la vaste propagation du Dharma merveilleux, il est naturel de prier pour vivre une journée constructive et, également, de pouvoir montrer la preuve actuelle du Dharma merveilleux dans sa vie quotidienne.

Quant aux trois assises du soir, elles permettent d’exprimer notre gratitude envers les trois trésors pour leur protection accordée au cours de la journée.

Il est important de pratiquer correctement et sans interruption, comme un courant d’eau, le Gongyô du matin et du soir. Il est souhaitable d’établir le Gongyô comme habitude de la vie quotidienne, de manière à obtenir la continuité de la pratique.

Il faut toutefois éviter que cette habitude quotidienne devienne stagnation.

Le sérieux, exprimé par la phrase du sutra : "désirant de tout leur cœur voir le Bouddha, il ne ménagent ni leur corps ni leur vie (isshin yok’ken butsu, fujishaku shinmyô), doit être l’esprit fondamental avec lequel nous pratiquons Gongyô. Nichiren Daishônin écrivait à Shijô Kingo : "recevoir est facile, garder est difficile. Toutefois, devenir Bouddha réside dans le fait de garder". Ainsi, la continuité est-elle importante, car elle est la source des œuvres et vertus.

 Signification des cinq assises

Au Taisekiji, depuis Nikkô Shônin, tous les Grands Patriarches successifs ont pratiqué chaque jour Ushitora Gongyô (Gongyô entre l’heure du bœuf et celle du tigre – entre 2 et 4 heures du matin), afin de prier pour la réalisation de la vaste propagation, mission léguée par Nichiren Daishônin.

Au début, les cinq assises de Ushitora Gongyô étaient pratiquées chacune dans un lieu différent : sur une estrade à ciel ouvert, pour l’offrande aux divinités des multiples cieux, dans la salle de pratique principale, dans le sanctuaire Mieidô, dans le Kyakuden et au cimetière.  Depuis le début de la période de Edo (début du 17e siècle), toutes les assises ont été concentrées dans le Kyakuden.

 Première assise : offrande aux multiples cieux (shoten kuyô)

(Chapitre « Moyens », stances Jiga du chapitre « Durée de la vie », Daimoku étirés)

Lors de la première assise, nous offrons la saveur du Dharma aux divinités bénéfiques des multiples cieux (shoten zenjin), qui protègent jour et nuit le bon Dharma. Cette offrande s’effectue par la lecture du chapitre « Moyens » et des stances Jiga du chapitre « Durée de la vie » et des Daimoku étirés.

Le chapitre « Pratiques aisées » du Sutra du Lotus énonce :

"Les divinités de l’espace, afin d’écouter le Dharma, les[1] suivront sans cesse et les serviront. (…) Sans cesse pour le Dharma, jour et nuit, les divinités célestes les protégeront et les défendront, leur permettant de remplir de joie tous ceux qui les écouteront".

Nichiren Daishônin, pour sa part, écrivait dans la Missive à Messire Hei no Saemon Yoritsuna :

Le véhicule unique du Sutra de la Fleur du lotus du Dharma merveilleux (j. Myôhôrengekyô) constitue le principe ultime du véritable éveil de tous les Bouddhas et la nourriture fortifiant les divinités bénéfiques des multiples cieux".

En dégustant la saveur du bon Dharma, c’est-à-dire Nam Myôhôrengekyô enfoui au profond des phrases du Sutra du Lotus, les divinités protectrices voient leur majesté se développer et leurs pouvoirs de protection du territoire et des êtres se renforcent. Pour cette raison, lors de la première assise, nous prodiguons la saveur du Dharma aux divinités bienfaitrice et prions pour accroître leur capacité de protection.

 Deuxième assise : offrande au Honzon

(Chapitre « Moyens », prose et stances Jiga du chapitre « Durée de la vie », Daimoku étirés)

Au cours de la deuxième assise, nous louons les immenses œuvres et vertus du Dai Gohonzon du Kaidan de la doctrine originelle, substance du Bouddha originel du passé infini hors le temps et lui exprimons notre gratitude pour sa bienfaisance.

Troisième assise : offrande aux trois maîtres

(Chapitre « Moyens », stances Jiga du chapitre « Durée de la vie », Daimoku étirés)

Dans la troisième assise, nous louons notre Fondateur Nichiren Daishônin, Bouddha originel de la Fin du Dharma, doté des trois vertus de souverain, maître et parents et lui exprimons notre gratitude.

Nous exprimons ensuite notre gratitude envers la bienfaisance des second et troisième fondateurs, Nikkô Shônin et Nichimoku Shônin, puis au quatrième et cinquième Souverains du Dharma, Nichidô Shônin et Nichigyô Shônin, ainsi qu’à tous les Grands Patriarches successifs.

 Quatrième assise : prière pour la vaste propagation et autres prières

(Chapitre « Moyens », stances Jiga du chapitre « Durée de la vie », Daimoku étirés)

Dans cette quatrième assise, nous prions d’abord pour la réalisation de la vaste propagation.

Depuis Nikkô Shônin, tous les Souverains du Dharma successifs ont pratiqué tous les jours Ushitora Gongyô, en prière pour la réalisation de la vaste propagation (j. kôsen rufu).

Nous mêmes, lors de cette assise, prions pour la réalisation de la vaste propagation, volonté de Nichiren Daishônin, par laquelle le ciel et les quatre océans retournent au Dharma merveilleux. En même temps, nous promettons de nous dévouer à la réalisation de cette mission.

Ensuite, nous prions également pour l’effacement de nos offenses au Dharma commises depuis le sans commencement, pour l’accroissement de notre foi, pour notre sécurité et notre santé et autres prières personnelles.

 Cinquième assise : Transfert

(Chapitre « Moyens », stances Jiga du chapitre « Durée de la vie », Daimoku étirés)

Dans la cinquième assise, nous effectuons le transfert du bien aux mânes de nos ancêtres et de ceux des personnes avec qui nous avons un lien.

Le transfert du bien consiste à transférer les œuvres et vertus inhérentes à la lecture du sutra et à la récitation du Daimoku. Guider nos ancêtres vers la bouddhéité comme, leur faire connaître les souffrances de l’enfer dépend de la justesse ou de l’illégitimité de l’enseignement. Aussi, prier le Gohonzon de la doctrine originelle, grand Dharma de l’ensemencement dans l’ère finale, enfoui au profond des phrases du Sutra du Lotus pour la réalisation de l’éveil, représente l’unique offrande du bien.

Enfin, nous prions pour "que le bienfait s’étende de façon égale sur le monde des dharma et que, nous comme autrui, apaisés, retournions à la lumière sereine".

Le Gongyô s’achève alors, par la récitation des trois derniers Daimoku.

Cette dernière prière est l’expression de notre souhait de voir tous les êtres, sensitifs comme non sensitifs, être baignés par les œuvres et vertus de Nam Myôhôrengekyô, deviennent tous de manière égale Bouddha et retournent à la terre de la lumière sereine[2].

De la première à la quatrième assise, chaque lecture est suivie de la récitation des Daimoku étirés. La récitation d’un Daimoku étiré équivaut à la récitation de nombreux Daimoku. Les Daimoku étiré ont en outre le sens de remplir le ciel et les quatre océans, l’ensemble des mondes des Dharmas des œuvres et vertus de la récitation du Daimoku et, simultanément, du point de vue de la conversion d’autrui par shakubuku, d’attirer l’intégralité des neuf mondes vers les grandes œuvres et vertus du Dharma merveilleux et leur faire bénéficier de ses bienfaits. Les Daimoku étirés sont récités pour ces raisons. Il n’y a cependant pas de définition de la longueur de ces Daimoku.

Enfin le Gongyô du soir est pratiqué sans les première et quatrième assises.

 Les grands bienfaits du Dharma merveilleux

En raison du principe de la présence mutuelle des dix mondes, la vie est dotée d’une diversité de mondes fonctionnant dès la rencontre avec une condition. Par exemple, l’eau remplissant un verre est incolore, transparente, pourtant, en fonction de l’éclairage ambiant, elle peut présenter diverses couleurs changeantes. De la même manière notre vie se transforme en fonction des diverses conditions de notre entourage.

Au sein des dix mondes, le monde du Bouddha est le plus vénérable et représente la fonction d’un état de vie de bonheur absolu. Il n’est d’autre possibilité, afin de faire jaillir cette vie, que de pratiquer la lecture du sutra et la récitation du Daimoku devant le Gohonzon, but ultime de la venue en ce monde de Nichiren Daishônin. Gongyô n’est ni un moyen pour exposer ses vœux au Gohonzon comme on le fait dans les religions aspirant au salut par des pouvoirs extérieur, ni une austérité telle que celles des religions aspirant au salut par les forces personnelles de leurs adeptes. L’important est l’union, la fusion de notre foi avec le Gohonzon, objet de notre foi. C’est uniquement ainsi que la vie du Bouddha peut jaillir dans notre cœur d’hommes ordinaires. Alors, la joie emplit notre vie quotidienne, vécue avec courage.

Dans L’éveil des néophytes par la Fleur du Dharma, Nichiren Daishônin écrit :

"Vénérer Myôhôrengekyô présent dans votre cœur en tant que Honzon, appeler par Nam Myôhôrengekyô la nature du Bouddha présente dans votre cœur ; ce qui apparaît alors est le Bouddha. Par exemple, si l’oiseau dans la cage chante, les oiseaux volant dans le ciel, appelés, se rassemblent. Lorsque les oiseaux de l’extérieur se rassemblent, l’oiseau dans la cage veut alors sortir. Lorsqu’on appelle le Dharma merveilleux de sa bouche, la nature du Bouddha, présente dans notre corps, immanquablement se manifeste ".

Il écrit également dans le Dialogue du saint et du sot :

"Si vous récitez uniquement Nam Myôhôrengekyô, alors, quel faute resterait non effacée ? Quel bonheur manquerait-il d’arriver ? C’et vrai, c’et profond, il faut le croire et le recevoir.

Pour sa part, Nichikan Shônin, louant les œuvres et vertus du Dai Gohonzon, écrivait dans son Exégèse du Traité sur le Honzon :

"Si l’on a foi en ce Gohonzon et récite Nam Myôhôrengekyô, aucune prière resterait non exaucée, aucun crime demeurerait non effacé, aucun bonheur ne manquerait d’arriver, le principe ne saurait rester sans apparaître".

Ainsi, lorsque nous pratiquons Gongyô face au Gohonzon, notre force de la foi et notre force de la pratique appellent le pouvoir du Bouddha et le pouvoir du Dharma du Gohonzon. Les quatre pouvoirs sont alors rassemblés et d’immenses bienfaits sont générés.

 Bienfaits apparents et bienfaits inapparents

Dans la Lettre aux frères, Nichiren Daishônin écrit :

"Sans les attaques du Démon, on ne saurait connaître le bon Dharma".

Pratiquer chaque matin et soir Gongyô, voie directe vers la bouddhéité n’est certes pas aisé. Partout dans ses écrits, Nichiren Daishônin souligne l’importance de maintenir une foi comparable à un cours d’eau, ne régressant pas.

Les bienfaits du Dharma sont de deux sortes : les bienfaits visibles, appelés "bienfait apparents" (j. ken yaku) et les bienfaits imperceptibles, appelés "bienfaits inapparents" (j. myô yaku).

Dans le traité intitulé Enseignement, pratique et attestation, Nichiren Daishônin indique :

"Les bienfaits reçus par les hommes des périodes de la Rectitude et de la Semblance étaient des bienfaits apparents, parce que leur relation établie depuis l’époque du Bouddha était parvenue à maturation. Dans la période de la Fin du Dharma, l’ensemencement est effectué pour la première fois. Aussi, les bienfaits sont-ils inapparents".

Les bienfaits obtenus lors du vivant du vénéré Shakya, puis dans les périodes de la Rectitude et de la Semblance étaient les bienfaits de la maturation et de la récolte, c’est-à-dire des bienfaits apparents. Par contre, les bienfaits de la période de la Fin du Dharma sont inapparents, en raison du fait que le Dharma merveilleux de l’ensemencement de la cause originelle, cause fondamentale de la bouddhéité est ensemencé pour la première fois dans le cœur des hommes.

Cependant, nombreux ont expérimenté la guérison de maladies ou la solution de problèmes de la vie quotidienne grâce à la pratique. On peut dire que ce phénomène est la manifestation d’une petite partie des œuvres et vertus du Gohonzon, une petite partie des bienfaits inapparents.

Toutefois, les œuvres et vertus du Gohonzon sont immenses, infinies. Aussi, le but de la foi, doit-il également être profond et élevé. Le jaillissement du monde du Bouddha indestructible depuis le fond de notre vie, comme une fontaine pure qui jaillirait indéfiniment sans tarir, établissant en nous un état de vie dans lequel nous nous élevons sans cesse, tel est le véritable bienfait inapparent, le grand bienfait d’obtenir ce qu’on ne cherchait pas.

Dans le Traité sur la transmission secrète des trois (comparaisons), Nichikan Shônin écrit :

"Le cœur ayant une foi indéfectible dans le Sutra du Lotus est appelé monde du Bouddha".

S’efforcer matin et soir à pratiquer Gongyô et établir une foi semblable à un courant d’eau, pendant trois ans, cinq ans, dix ans, permet d’ouvrir progressivement le monde du Bouddha en son cœur et de s’approcher de l’état de vie du Bouddha.

Par exemple, le développement d’un nourrisson ne peut se faire en un jour ou deux. Pourtant, a bout d’un an, de deux ans, on s’aperçoit avec étonnement de ses progrès. De la même manière, la différence extraordinaire naissant progressivement entre une personne pratiquant Gongyô avec sérieux et une autre moins assidue est indubitable.

Aujourd’hui encore, pratiquons Gongyô d’une voix sonore et de tout notre cœur et, à l’instar de cette phrase de la Transmission orale de la doctrine :

"Levons-nous chaque matin avec le Bouddha et couchons-nous chaque soir avec le Bouddha".

Nous pourrons ainsi être enveloppés de la grande rigueur et compassion du Gohonzon et établir une vie où "les êtres s’ébattent".

 Transfert du bien aux ancêtres

Le transfert du bien aux ancêtres est effectué chaque jour au cours du Gongyô. Avant même d’être un bouddhiste, il est naturel pour tout être humain de penser à ses ancêtres ou aux personnes avec qui il a un lien.

Dans le monde bouddhiste traditionnel, le mot transfert implique la lecture d’un sutra, l’offrande d’encens et la prière pour le repos des âmes des défunts. Ce sont là effectivement des pratiques du transfert. Toutefois, à l’origine, la pratique du transfert ne se limite pas à des définitions aussi étroites et populaires. Elle possède des significations autrement plus vastes et profondes, religieuses et philosophiques.

Se contenter de joindre les mains et de prier ou d’enchâsser la plaquette funéraire des défunts dans l’autel du Bouddha ne représente en rien le transfert du bien. Au contraire, si l’on effectue le transfert par le biais de religions ou doctrines erronées, on obtient l’effet inverse de celui envisagé, la souffrance accrue des ancêtres et de la personne effectuant le transfert, au lieu de les soulager et de les guider vers la bouddhéité.

Nous allons dès lors expliquer la manière correcte de pratiquer le transfert du bien aux défunts.

Transfert est la traduction du mot Pali "parināma". A l’origine, ce mot signifiait : "vicissitude" ou "développement". Il fut traduit par l’expression "tourner et diriger vers" (j. eten shukô), réduit ensuite à "ekô" "transfert".

Il existe trois sortes de transferts :

La première est le "transfert vers la bouddhéité" (j. bodai ekô). On retourne ses propres œuvres et vertus et les dirige vers la bouddhéité (voie de l’éveil).

Dans le chapitre « Parabole » du Sutra du Lotus, nous lisons :

"Je t’ai attiré et guidé à l’aide de moyens. Pour cette raison tu est né dans le Dharma".

Alors que Shariputra, à qui s’adresse l’Eveillé, pensait parvenir à l’extinction du Petit véhicule (entrer dans la vacuité et le néant par la réduction en cendres de son corps et l’extinction de sa sagesse), grâce aux divers sermons du Bouddha, eut honte du Petit véhicule et s’éprit du Grand véhicule. Ainsi, son cœur se tourna vers le Grand véhicule et il se dirigea vers le Sutra du Lotus, le Grand véhicule ultime.

La deuxième sorte de transfert est le "transfert vers les êtres".

Dans le chapitre « Parabole du château transitoire » du Sutra du Lotus, il est dit :

"Notre vœu est que, par ces œuvres et vertus atteignant universellement tout, nous et les êtres, tous ensemble, réalisions la voie du Bouddha".

Il s’agit là de faire don des œuvres et vertus obtenues à tous les êtres et leur faire ainsi réaliser la grande œuvre de la bouddhéité.

La troisième catégorie de transfert est le "transfert effectif".

Dans le chapitre « Devadatta » du Sutra du lotus, il est dit :

"Dans sa recherche diligente, il conquit le Dharma et, finalement, parvint à obtenir de devenir Bouddha".

Les œuvres et vertus inhérentes à notre propre ascèse du Sutra du Lotus nous permettent de réaliser directement l’éveil du Bouddha.

Le point commun de ses trois sortes de transferts est l’importance d’accumuler des œuvres et vertus ainsi que des bonnes racines.

Nichiren Daishônin écrit dans le Traité sur le Honzon :

"Les deux lois des pratiques causales et des effets de vertus du vénéré Shakya sont présentes dans les cinq caractères de Myôhôrengekyô. Si nous recevons et gardons ces cinq idéogrammes, naturellement, les œuvres et vertus de ses causes et effets nous serons transmises et accordées".

Nichiren Daishônin a révélé Nam Myôhôrengekyô enfoui au profond des phrases du chapitre « Durée de la vie » de la doctrine originelle du Sutra du Lotus, sous la forme du Gohonzon pour les hommes d’aujourd’hui.

Lire à voix haute le Sutra et réciter le Daimoku au Gohonzon sans être pris par le doute et, en outre pratiquer shakubuku représente le véritable transfert des œuvres et vertus et la voie de l’obtention du véritable bienfait de réaliser l’éveil dès ce corps, soi-même et autrui.

Le service au Gohonzon

Le service au Gohonzon s’effectue du fond du coeur

Le Gohonzon est l’objet de notre foi, indispensable à l’obtention de la bouddhéité. Dans la Réponse à Dame Kyô-ô, Nichiren Daishônin écrit :

"Nichiren l’a écrit en teintant de sa vie intérieure l’encre sumi. Il faut y croire".

Le Mandala Gohonzon est donc la vie intérieure, l’esprit de Nichiren Daishônin.

L’attitude spirituelle souhaitée lors du service au Gohonzon est la même que celle qu’adopta Nikkô Shônin, servant Nichiren Daishônin en le suivant comme l’ombre suit le corps, en considérant que le Gohonzon est Nichiren Daishônin. Il est dès lors nécessaire de servir quotidiennement le Gohonzon en ayant à l’esprit que Nichiren Daishônin lui-même est présent chez nous.

Nichikô Shônin, cinquante-neuvième Grand Patriarche de notre école, écrivait :

"L’essence de la pratique, commence par puiser l’eau, cueillir des fleur et des légumes, couper des bûches et par les autres tâches de la vie quotidienne. Dans notre école, la pratique est essentielle. Il existe bien l’ordre : foi, pratique, étude. Toutefois, sans la pratique, il n’existe pas de sens à la manifestation de sa foi et l’accumulation de cours d’étude est elle aussi dénuée d’intérêt. Toutefois, nous avons tendance à nous adonner à l’étude dans la perspective de la diffusion de l’enseignement et, pour cette raison, négliger la pratique du service au Gohonzon, expression de notre reconnaissance, la lecture du Sutra et l’arrangement des feuillages".

Chaque matin, le nettoyage de l’autel, l’offrande d’eau et de riz, le changement de l’eau des feuillages et, lors du Gongyô, allumer les bougies et faire brûler l’encens, font partie de l’ascèse de la voie du Bouddha et représentent tous le service au Gohonzon. Il faut dès lors prendre soin de ne pas négliger ces rites, combien même nous soyons très occupés.

Les trois ustensiles

Trois ustensiles (encensoir, feuillages et bougies), voire cinq ustensiles (encensoir, deux feuillages et deux bougies), sont utilisés pour décorer l’autel du Bouddha.

Les trois ustensiles représentent les trois corps du Bouddha (Dharma, rétribution et communication) et les trois vérités (vacuité, conditionnalité et milieu).

A droite, en regardant le Gohonzon, nous plaçons le bougeoir. Ce dernier symbolise le feu de la sagesse, autrement dit, le corps de rétribution et la vérité de la vacuité. L’encensoir, placé au centre, représente le principe auquel s’est éveillé le Bouddha. Il symbolise le corps de Dharma du Bouddha et la vérité du milieu.

Le feuillage, placé à gauche, symbolise l’action de rigueur et de compassion du Bouddha. Il représente donc le corps de communication du Bouddha et la vérité de la conditionnalité.

L’eau

L’inde, pays natal du bouddhisme est une terre aride où l’eau est importante en raison de sa valeur. En langue sanskrite, l’eau se dit : "Aka". Ce terme est traduit par oeuvre et vertu, eau bienfaitrice. Offrir de l’eau au Bouddha ou devant une tombe est une habitude courante.

Dans notre école, nous respectons la tradition issue du « Traité sur les rites » du neuvième Grand Patriarche Nichiu Shônin, dans lequel nous lisons :

"Il ne faut pas offrir du thé (au Gohonzon), car il s’agit là d’un procédé utilisé en Chine".

Ainsi, nous offrons de l’eau pure et non du thé au Gohonzon.

Au temple principal, chaque jour, à l’aube, l’eau offerte au Gohonzon avant le Gongyô, est la première eau puisée de la journée. Les moines chargés ce jour là de l’offrande, offrent cette eau pure aux Gohonzon de chaque bâtiment.

Chez les pratiquants, la première eau de la journée et offerte au Gohonzon avant le Gongyô et est retirée le soir avant le Gongyô. L’extrémité (environ un tiers) d’une feuille de shikimi est plongée dans l’eau.

Text Box: Gohonzon
Text Box: Eau
Text Box: Encens
Text Box: Bougie
Text Box: Bougie
Text Box: Feuillage
Text Box: Feuillage
Text Box: Formule à 5 ustensiles

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 Text Box: Gohonzon
Text Box: Eau
Text Box: Feuillage
Text Box: Encens
Text Box: Bougie
Text Box: La vie
Vérité de la conditionnalité
Corps de communication
Text Box: Voie du milieu
Corps de Dharma
En
Fusion parfaite du sujet et de son objet
Text Box: La mort
Vérité de la vacuité
Corps de rétribution
Text Box: Formule à 3 ustensiles

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 Le shikimi

La décoration de l’autel du Bouddha est indiquée de la manière suivante dans le chapitre « Moyens » du Sutra du Lotus :

"Santal et végétaux submergés, badiane et autres essences".

La Badiane désigne l’Illicium japonicum autrement dit, le shikimi. Notre école n’utilise pas de fleurs. En effet, les fleurs sont jolies à la vue, mais une fois épanouies, elles se fanent et perdent leurs pétales. Du point de vue du bouddhisme, ce phénomène est considéré comme l’expression de l’impermanence des choses et rend les fleurs impropres à l’offrande au Bouddha originel, unique et absolu, qui protège et guide les êtres de l’éternité de la Fin du Dharma vers le salut.

Le végétal digne de décorer l’autel du Gohonzon permanent et indestructible, vénérable au plus haut point, doit lui aussi exprimer à la fois la permanence et la pureté sans tache. Le shikimi est une essence à feuillage persistant exprimant une grande force vitale et qui, en outre, exhale un parfum particulier. Notre école utilise le shikimi car son parfum chasse les esprits malveillants et purifie l’autel du Bouddha.

Dans les régions du monde où le shikimi ne pousse pas ou ne se vend pas, on utilise un arbre à feuillage persistant équivalent.

Encens et bougies

Le chapitre des « Maîtres du Dharma » comme d’autres chapitres du Sutra du Lotus, enseigne l’utilisation de "poudre d’encens", "d’huile d’encens" et de "brûlage d’encens" pour orner l’autel du Bouddha. Il s’agit en fait de fumigations offertes au Bouddha pour purifier son environnement.

Selon le grand maître du Tendai :

"Il n’est pas une couleur, pas une odeur qui ne soit dans la voie de la médianité".

Tout les êtres et phénomènes possèdent la vérité de la voie du milieu. On peut donc interpréter la phrase de Zhiyi par l’expression de la présence des œuvres et vertus de la voie médiane dans le brûlage d’encens.

Aujourd’hui, les bâtons d’encens, dont la fabrication a commencée au cours de la période d’Edo sont largement utilisés. L’esprit de l’offrande d’encens, toutefois, est identique.

On pose trois (ou un seul) bâtons d’encens horizontalement dans l’encensoir. La signification de la fumigation étant la sérénité, les bâtons sont couchés latéralement et non plantés verticalement.

Les bougies, quant à elles, ornent l’autel du Bouddha en offrant de la lumière au Gohonzon. Le Sutra du Lotus et de nombreux autres sutras évoquent les profondes et vastes œuvres et vertus inhérentes à l’offrande de la lumière.

Le riz offert au Bouddha

Le riz offert au Bouddha est disposé en forme de boule dans le récipient prévu à cet usage, dès la fin de la cuisson et posé devant le Gohonzon. Après la récitation de trois Daimoku, on formule intérieurement la méditation suivante : "En offrande à titre de gratitude envers la bienfaisance des trois trésors en qui je prends refuge, Nam Myôhôrengekyô". On frappe alors le gong à trois reprises, puis on récite de nouveau trois fois Daimoku. Après ce rituel, on retire immédiatement le riz. On voit parfois des foyers où le riz reste offert toute la journée. Cependant, le rite exact demande à ce que le riz soit retiré immédiatement.

Avec les Gongyô quotidiens

Le service au Gohonzon étant un rituel quotidien, il finit parfois par devenir routinier. Il convient dès lors d’en comprendre la signification et de l’accomplir avec l’esprit de gratitude envers la bienfaisance du Gohonzon.

Dans Devenir Bouddha en cette vie, Nichiren Daishônin écrit :

"Réciter le nom du Bouddha, lire les rouleaux du sutra, disposer des fleurs et même prendre une pincée d'encens, toutes ces actions sont les racines bénéfiques des œuvres et vertus contenues dans notre Une pensée".

Le service au Gohonzon se transforme en racines bénéfiques de nos œuvres et vertus. Aussi, doit-il être effectué chaque jour avec le Gongyô.


L’entrée dans la foi

Nettoyer les offenses au Dharma

Lorsqu’on prend la foi dans la Nichiren Shôshû, il convient de se débarrasser des objets de cultes, statues de Bouddha et autres amulettes des autres religions en notre possession. Ce rite s’appelle « nettoyer les offenses au Dharma », hôbô barai (謗法払い) en japonais.

La raison pour laquelle le nettoyage des offenses au Dharma doit être effectué est que les objets de cultes des autres religions, outre n’avoir aucune capacité à sauver les êtres, ont la fonction démoniaque de perturber la pratique du bon Dharma et de mener au malheur. Si l’on pratique en mêlant des religions erronées au bon Dharma, on efface les œuvres et vertus de ce dernier et accumule les fautes karmiques.

A ce sujet, Nichiren Daishônin écrivait :

"Certains pratiquants du Sutra du Lotus récitent parfois Nam Myôhôrengekyô et parfois Namu Amida Butsu. C’est comme mêler des excréments ou du sable et des cailloux à la nourriture" (Lettre à Akimoto).

Il écrivait également :

"Combien même vous avez foi dans le Sutra de la fleur du Dharma, si vous commettez l’offense au Dharma, vous tomberez irrémédiablement en enfer" (Réponse à Messire Soya).

Même en gardant le bon Dharma, la présence, même infime, de l’offense au Dharma efface non seulement les œuvres et vertus, elle fait en outre tomber en enfer.

Le grand bienfait de devenir Bouddha est possible à partir du moment où l’on ne mêle aucune autre pratique au Dharma de la Nichiren Shôshû et que l’on a une foi pure et absolue dans le Gohonzon.

La remise du précepte (Gojukai – 御授戒)

Après avoir effectué le nettoyage des offenses au Dharma, le nouveau pratiquant reçoit le précepte dans un temple de la Nichiren Shôshû. Du point de vue du nouveau pratiquant, ce dernier « reçoit le précepte ». Du point de vue du moine dirigeant cette cérémonie, celui-ci « remet » le précepte.

La remise du précepte dans notre école est un rite suprême à travers lequel on promet et s’engage à abandonner toutes les offenses au Dharma, à croire en l’enseignement de Nichiren Daishônin, à recevoir et pratiquer le Gohonzon des trois grands Dharmas ésotériques. Le récipiendaire se rend au temple où, devant le Gohonzon, après avoir lu le sutra et récité le Daimoku, il reçoit les phrases du précepte, auxquelles il répond par la promesse de garder le bon Dharma au cours des deux phases du présent et du futur.

Dans le Traité sur l’enseignement, la pratique et l’attestation, Nichiren Daishônin écrit :

"Myôhôrengekyô, cœur essentiel de la doctrine originelle du sutra de la fleur du Dharma représente les œuvres et vertus de l’infinité des pratiques et infinité de bonnes actions des Bouddha des trois phase enfermées dans cinq caractères. Dès lors, les œuvres et vertus de l’infinité des préceptes ne sont-elles pas non plus enfermées dans ces cinq caractères ? Or, après avoir reçu une fois ce précepte merveilleux, même si le pratiquant cherche à le rejeter, il ne peut le détruire. C’est ce que l’on nomme le précepte du calice de diamant".

Recevoir et garder le Dharma merveilleux permet, d’obtenir instantanément l’infinité des œuvres et vertus obtenues par le biais de longues ascèses par tous les Bouddha au cours des trois phases du passé, du présent et du futur.

En outre, une fois reçu, le précepte de Myôhôrengekyô, appelé « le précepte du calice de diamant », est éternellement indestructible et demeure continuellement dans la vie de celui qui l’a reçu. Aussi, même s’il arrête la pratique et tombe dans les mauvaises voies, grâce aux œuvres et vertus du précepte, il nouera de nouveau le lien avec le Dharma merveilleux et réalisera la bouddhéité.

Au moment de la remise du précepte, le nouveau pratiquant possède déjà un juzu et un livret de pratique. Le juzu est un "ustensile du Dharma" dont la fonction et de nous faire progresser dans l’ascèse de la foi.  Il est enseigné que l’on doit toujours avoir sur soi le juzu et le traiter comme on le ferait du Bouddha. Nous devons également toujours lire le sutra lors de la pratique, de manière à prononcer sans erreur le sutra doté d’une profonde signification.

Cérémonie de recommandation au précepte (Kankai shiki – 勧誡戒)

Lorsque des personnes ayant pris la foi dans la Nichiren Shôshû ont abandonné par la suite cette pratique, mais souhaitent pratiquer de nouveaux, elles reçoivent alors la « recommandation au précepte », dans un temple de notre école.

Lors de la cérémonie de Kankai, elles promettent de ne plus commettre d’offenses au Dharma et de progresser avec dévotion dans la foi et la pratique.

Remise du Gohonzon

Le Gohonzon est l’objet de notre foi et de notre pratique. Il est la source des œuvres et vertus, il est indispensable à la réalisation de la bouddhéité.

Le Gohonzon est remis au pratiquant ultérieurement à la remise du précepte, au moment où la personne concernée est apte à le protéger et à l’enchâsser.

Nichiren Daishônin écrivait :

"Je l’ai inscrit en teintant de ma vie intérieure l’encre sumi. Il faut y croire".

Ainsi, le Gohonzon est la vie intérieure, la substance du Bouddha originel Nichiren Daishônin. Pour cette raison, enchâsser le Gohonzon est revient à accueillir chez soi Nichiren Daishônin lui-même. Il convient donc de le servir avec toute notre sincérité.

Lors de l’enchâssement du Gohonzon, le moine dirige la « cérémonie d’entrée du Bouddha ». Lorsque le moine ne peut se déplacer lui-même, il délègue un membre du Hokkekô qui officiera à sa place, selon ses directives.

Autant que faire se peut, le butsudan doit être installé à la meilleure place de la maison et de manière à ce que le Gohonzon soit situé légèrement au dessus de nos yeux lorsqu’on pratique le Gongyô.

On ne pose pas d’objets ou de photos au dessus du butsudan et son environnement doit être toujours bien rangé et propre.

Ayant reçu et gardant le Gohonzon, objet suprême de vénération, il convient de progresser dans l’ascèse de la foi, avec l’esprit de gratitude envers sa bienfaisance et en ayant conscience de notre chance.

 

[1] Ici, "les" désigne les bodhisattvas qui, après l’extinction du Bouddha garderont le Sutra du Lotus et attireront les êtres dans l’ignorance vers cet enseignement.

[2] Terre de la lumière sereine (j. jakkô do寂光土) : le Tendai définit cette terre comme étant celle du Bouddha au corps de Dharma. Le 16e chapitre du Sutra du Lotus, « Durée de la vie de l’Ainsi-venant » révèle que le monde de l’endurance (le monde des hommes ordinaires) est la terre de la lumière sereine (j. shaba sekai soku jakkô 娑婆世界即寂光土).

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Les tobas

Les œuvres et vertus inhérentes aux tôbas

Vénérable Daitô-in Nichimyô

Le 28 avril 1949

(Extrait du BOUDDHISME DE L’ECOLE FUJI n° 59)

 

Ce mois-ci, chacun fait ériger des tôbas, afin de faire l'offrande du bien aux défunts ou à l'occasion d'offices. Quel est le sens de ces tôbas ? J'aimerais l’expliquer ici.

Le mot tôba (塔婆) est la contraction du mot sotoba (卒塔婆), lui-même translittération phonétique du mot sanskrit stupa. Le mot stupa signifie "tertre funéraire circulaire", "jardin d'un cimetière", ou "accumulation d’œuvres et vertus". On y enterre les cendres des défunts ou les sutra. Il peut s'agir de constructions à trois ou cinq toits superposés, appelées pagodes et servant à manifester la présence d'un cimetière ou embellir un temple. C'est ce qu'on appelle les pagodes à cinq étages. Il peut s'agir également de tôbas sous forme de plaquettes en bois. Telles sont les définitions que l'on peut trouver dans un dictionnaire bouddhique.

Les tôbas érigés sur votre demande à l'occasion de higan[1], sont apparus au Japon. Ils n'en existe pas de semblables ni Inde ni en Chine. En Inde, les tôbas sont des constructions en pierre. Le grand stupa de pierre de Bouddha-gaya est célèbre dans le monde entier. Ce genre de tôbas semble éloigné de ceux que nous connaissons au Japon. Cependant, le concept est le même. Que ce soit pour enterrer les reliques du Bouddha, pour y enterrer des sutras ou même si on n'y enterre rien, les tôbas ou stupas sont errigés dans le but de louer les vertus du Bouddha. Tous sont des tôbas. Toutefois, lorsque dans la Nichiren Shôshû nous parlons de tôba, il s'agit de lattes en bois, inscrites pour faire l’offrande du bien à nos encêtres.

La raison pour laquelle le fait de demander l’inscription d’un tôba représente l'offrande aux défunts est que la planche de bois est découpée de cinq cercles représentant les cinq éléments[2] sur lesquels est inscrit Nam Myôhôrengekyô.

Dans les écrits de Nichiren Daishonin on peut lire :

"Si l'on érige un sotoba et qu'on représente sur sa face les sept caractères de Nam Myôhôrengekyô, lorsque le vent du nord souffle, les poissons des mers du sud, à son contact, quittent les souffrances de l'océan ; lorsque le vent d'est souffle et effleure leur corps, les oiseaux et biches des montagnes de l'ouest échapent à la voie des animaux, pour renaître dans le palais intérieur du ciel de Tusita. A plus forte raison, les êtres humains qui se réjouissent de ce sotoba, le touchent de leurs mains et le voient de leurs yeux (en sentent-ils les bienfaits)".

(Lettre au Seigneur retiré dans les ordres Nakaoki - Nakaoki nyûdô goshôsoku - 中興入道御消息)

Nichiren Daishônin nous dit que, le seul fait de toucher, de regarder un tôba, contient des œuvres  et vertus. A plus forte raison, ne faut-il pas douter des bienfaits d'ériger un tôba dans l'esprit de piété filiale pour ses parents défunts déjà sur l'autre rive. Nichiren Daishônin décrit ces bienfaits de la manière suivante :

"Vivre cent vingt ans en ce monde et retrouver ses parents sur la terre pure du mont sacré dans la vie suivante".

(Idem supra)

Selon les paroles de Nichiren Daishônin, on comprend que les bienfaits d'ériger un tôba sont de diverses natures.

1.   Œuvres et vertus inhérentes à la louange des vertus du Bouddha en érigeant le stupa précieux de Nam Myôhôrengekyô.

2.   Œuvres et vertus de la compassion et du don permettant, sans s'en rendre compte, de sauver jusqu'aux malheureux animaux, poissons des océans, oiseaux et mammifères avec qui nous ne pensons pas avoir de lien, grâce au fait d'ériger un tôba, stupa précieux.

3.   Cela va sans dire, œuvres et vertus de faire l'offrande aux mânes de nos ancêtres.

4.   Bienfaits d'accumuler les vertus cachées pour nous-mêmes, nous permettant, comme le dit Nichiren Daishônin, de vivre jusqu' à cent vingt ans, alors qu'on pensait l'offrande du tôba destinée uniquement aux défunts.

5.   Bienfaits pour la vie future, permettant à ceux qui ont fait ériger un tôba, de parvenir au mont sacré dans la vie suivante.

Nous trouvons, par ailleurs, de nombreuses histoires intéressantes autour des tôba, contées dans les Légendes mythologiques, dans la partie consacrée au Japon, mais je les réserve pour une intervention ultérieure.


[1] Higan (彼岸) : littéralement "l'autre rive" ; il s'agit de l'autre rive du courant des transmigrations, c'est-à-dire le nirvana, par opposition à "cette rive" (shigan 此岸) qui est celle des illusions. Higan fait également référence à higan-e où commémoration de higan, services dédiés aux défunts deux fois par ans aux équinoxes, périodes où les défunts sont sensés atteindre l'autre rive.

[2] Les cinq éléments (j. godai -  五大) : éléments considérés comme constitutifs de toutes choses en ce monde ; 1) l'élément terre (j: chidai - 地大), 2) l'élément eau (j. suidai - 水大), 3) l'élément feu (j. kadai - 火大), 4) l'élément vent (j. fûdai -風大] et 5) l'élément espace (j: kûdai - 空大).

Dans le bouddhisme ésotérique, ces éléments sont montrés en terme de formes et de couleurs. L'élément terre est carré et jaune, l'élément eau est rond et blanc, l'élément feu est triangulaire et rouge, l'élément vent est en forme de croissant et noir et l'élément espace est en forme de pierre précieuse et bleu.

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Pour surmonter les obstacles et les démons des difficultés

Nisshi Obayashi, moine Supérieur de la Nichiren Shôshû

 

Introduction

Nombreux sont ceux qui, bien que devenus croyants de la Nichiren Shôshû, et tout en protégeant le Gohonzon de Nichiren Daishônin, conçoivent un jour ou l’autre du doute, à cause de la maladie, des critiques ou des oppositions familiales et qui finissent par tomber dans un état de sommeil, sans aller jusqu'à l'arrêt de la pratique. Par exemple des personnes qui ont à charge une famille malade, ou qui souffrent de l'obscurité d'une famille en disharmonie, ou encore qui connaissent l'angoisse d'une mauvaise situation financière.

Alors qu’ils ont adhéré au Dharma et à la doctrine corrects, pourquoi ont-ils à affronter de telles difficultés ?

Je pense que dans une longue vie de pratiquant, chacun de nous a pu vivre de tels doutes ou éprouver de telles inquiétudes.

C’est pour ceux qui connaissent ces doutes, ainsi que pour ceux qui luttent contre le démon de la maladie ou qui sont torturés par les souffrances de leurs actes (Karma), que je souhaite parler de la cause de ces souffrances et des manières d'y faire face.

Ces dernières années, j'ai moi-même expérimenté le long combat contre la maladie. Aujourd’hui, je peux dire combien je suis reconnaissant, et quel bonheur cela représente pour moi, d'être en bonne santé.

C'est pourquoi, je peux concevoir vos doutes et vos souffrances présents comme m'étant familiers.

Considérant vos souffrances comme miennes et afin de vous apporter un aliment qui vous permette de surmonter les obstacles et les démons, j'aimerais partager avec vous ma réflexion, à la lumière du bouddhisme concernant :

  • «l’action démoniaque» de la maladie et de la mort,
  • le Karma déterminé et non déterminé,
  • la manière correcte de pratiquer
  • la raison pour laquelle la pratique est nécessaire.

Si ce petit traité sert, d’une manière ou d’une autre, à vous soutenir dans votre combat contre la souffrance et à vous donner, ne serait-ce qu'un peu, du courage, ce sera pour moi le plus grand des bonheurs.

1. Les causes de maladies selon le bouddhisme

Selon l'«Arrêt et examen» (Maka Shikan) de Zhiyi, ou la «Réponse au seigneur entré dans la voie Ota» de Nichiren Daishônin, nous trouvons six causes à la maladie.

1) Souffrance provenant du désordre des quatre éléments.

C'est-à-dire la disharmonie entre les éléments terre, eau, feu et  vent qui constituent le corps humain :

a) La disharmonie de l'élément terre se manifeste sous la forme des maladies des ligaments, des nerfs, de l'ossature, des cheveux, des vaisseaux, de la peau, des dents etc …

b) La disharmonie de l'élément eau se manifeste sous la forme des maladies sanguines, hormonales, des sécrétions d'enzymes sudatoires, de l'appareil digestif etc …

c) L'élément feu apparaît sous la forme de fièvre, de tension artérielle, ou d'inflammations.

d) La disharmonie du vent provoque les maladies des appareils respiratoire et circulatoire. On peut également dire qu'elle concerne les maladies provoquées par le froid ou les gaz d'échappement.

Dans son traité «Sur la différence dans la guérison des maladies selon le grand et le petit véhicules et les enseignements provisoires et véritable» (Jibyo Daisho Gonjitsu Imoku), Nichiren Daishônin écrit, au sujet des maladies provoquées par la disharmonie des quatre éléments :

"En premier lieu, il y a les maladies physiques. Ce sont les cent quatre maladies de l'élément terre, les cent quatre maladies de l'élément eau, les cent quatre maladies de l'élément feu et les cent quatre maladies de l'élément vent. Ce qui fait quatre fois cent quatre maladies".

Nichiren Daishônin précise donc à son époque qu'il y quatre cent seize maladies, mais de nos jours, dans les grandes villes, ce nombre est sans doute en croissance constante, en raison de la pollution atmosphérique ou des nuages photochimiques.

2) Maladies provoquées par l'immodération dans la nourriture ou la boisson.

Le fait de ne pas respecter une certaine modération dans son alimentation quotidienne provoque des brûlures d'estomac, des maladies du foie, la malnutrition, l'asthénie etc... Concrètement parlant, ce sont les maladies provoquées par :

  • l'absorption, en quantités exagérées, de boissons glacées, d'alcool, de cola, de café et de médicaments,
  • l'excès quotidien de nourriture, ou au contraire le manque de calories, le manque de vitamines,
  • l'absorption de nourriture avariée,
  • une alimentation mal équilibrée,
  • l’absorption de tabac et de drogue.

3) Souffrance provenant du désordre dans la méditation (il ne s'agit pas là de la méditation Zen).

Il s'agit des maladies issues de la paresse de l'esprit, provoquées par :

  • une vie irrégulière,
  • une mauvaise attitude : le manque d'exercice, le manque de sommeil, ou l'excès de travail.
  • et également le relâchement de l’esprit qui peut entraîner certains accidents de la route, imprévisibles, ou des blessures.

D’une part les maladies provenant de ces trois sortes de causes font partie des maladies bénignes, dont l'ampleur peut encore diminuer si l'on fait suffisamment attention.

D'autre part, médicalement, leur traitement est en grande partie connu. Ce sont des maladies qui, à l'aide d'un traitement approprié, de techniques connues, du pouvoir des médicaments, peuvent être guéries facilement.

Toutefois, dans cette lutte contre la maladie, l'état d'esprit du malade lui-même est important mais aussi un bon personnel traitant.

 

On ne peut imaginer les blessures morales que peuvent infliger aux malades des paroles dénuées de compassion venant des médecins, infirmières et autres aides malades.

Le vingt sixième Grand Patriarche de la Nichiren Shôshû, Nichikan Shônin, distinguait les cinq vertus suivantes comme étant l'apanage de ceux ayant la charge de soigner des malades.

a) Savoir ce que le malade peut et ne peut pas manger.

b) Ne pas être dégoûté par les urines, les selles, les crachats et les vomissures et ne pas laisser apparaître ses répulsions.

c) Soigner les malades avec un esprit de compassion. Ne pas rechercher l'argent ou les récompenses.

d) Avoir une connaissance correcte des infusions.

e) Enseigner le Dharma aux malades et leur redonner du courage.

 Cependant, parmi les catégories de maladies qu'enseigne le bouddhisme, les trois qui suivent nécessitent une attention encore plus approfondie que la vision globale portée sur la vie par la médecine moderne.

4) Maladies provoquées par l'intrusion des esprits affamés.

Il s'agit, en fait, des maladies générées par des bactéries ou virus contagieux, telles les grippes à caractère viral, les épidémies etc...

Ces dernières nécessitent bien sûr un traitement adapté ou à base d'antibiotiques, mais surtout un accroissement de la force vitale, de la force de résistance du malade lui-même. Nichikan Shônin enseigne qu'il faut se surpasser dans la force de la foi et solliciter l'auguste protection quand on subit ce genre d’infections.

5) Maladies provoquées par l'oeuvre du démon.

Selon le bouddhisme, ce genre de maladie détruit l'observation de l'esprit du pratiquant, détruit sa sagesse, et le dépouille des œuvres et vertus (Kudoku). Lors de l'apparition de ce genre de maladie, celui qui garde la foi commence à douter et finit par rejeter sa croyance (sagesse). Il n'éprouve plus le désir de réciter le Daimoku. Cela également fait partie de l'oeuvre du démon. Médicalement parlant, ce sont les souffrances de l'esprit, telles les maladies psychiques, nerveuses, ou encore les désirs insatiables ou les colères stupides qui provoquent les guerres, entraînant la mort d’un un grand nombre d'êtres humains.

Toujours dans le traité «Sur la différence dans la guérison des maladies», Nichiren Daishônin dit :

"En second lieu, il y a les maladies de l'esprit. Ce sont les souffrances provoquées par les trois poisons ; elles sont au nombre de quatre vingt quatre mille. Les deux cieux[1], les trois ermites[2] et les six maîtres[3] peuvent difficilement guérir ces maladies. A plus forte raison, de quelle utilité seraient les potions de l'empereur Shinno[4]?"

Cette phrase signifie qu'il est impossible d'obtenir une guérison fondamentale de ce genre de maladies par le pouvoir de la médecine.

6) Maladies provoquées par le Karma.

Ce sont des maladies provenant des actes (Karma) accumulés dans les vies passées. La sagesse humaine est impuissante face à ces maladies. On peut sans doute citer les maladies héréditaires, les anomalies congénitales, les constitutions malingres, la cécité, la surdi-mutité ou encore le vieillissement.

Ces souffrances sont inguérissables par le pouvoir de la médecine actuelle. En fait, il n'y a aucune autre solution quand on en est atteint, que de modifier les actes accumulés dans le passé et de purifier sa vie, par la pratique correcte du Dharma correct.

Voici donc les causes de maladies telles que le bouddhisme l'enseigne. Je pense que vous saisissez la profondeur avec laquelle le bouddhisme, les observant du point de vue de la vie, a pénétré les souffrances humaines, dépassant dans ce sens, la médecine.

Cependant, dans la réalité, ce ne sont pas plusieurs causes différentes qui, agissant séparément, se déclarent tour à tour sous forme de maladies diverses, mais plusieurs causes qui s'enchevêtrent mutuellement et qui, une fois combinées, se déclarent sous forme de maladies en chaîne. Par exemple, des causes provoquent une maladie du poumon. En même temps, le poumon malade devient cause de souffrance pour l'esprit, puis de souffrance pour tout le corps.

Ainsi, face à la maladie, je pense qu'un simple traitement de la souffrance ne suffit pas. En définitive, à la fois ceux qui s'occupent du traitement et leurs patients doivent adopter l'attitude correcte de la pratique correcte, faisant ainsi jaillir une force vitale florissante, tout en suivant le traitement d'un bon médecin et en menant une vie régulière. Plus qu'un combat contre la maladie, c'est le changement de la vie, couvrant à la fois le corps et l'esprit qui est nécessaire.

Lorsqu'on réfléchit à la vie d'un être humain, on constate que, de sa naissance jusqu'à ce qu'il devienne adulte, ce sont ses parents qui s'inquiètent de sa santé. Toutefois, à partir du moment où il devient adulte, commence le vieillissement et c'est à lui de prendre soin de sa santé, et ceci, pour le restant de sa vie. Car les dangers d'accidents ou de maladies sont continuellement possibles.

Lorsque nous téléphonons ou écrivons, nous nous demandons mutuellement comment ça va, ou nous nous souhaitons une bonne santé. Ceci ne représente pas simplement des formules de politesse. C'est lorsque nous sommes en bonne santé que nous devons prendre le plus grand soin de nous même. En mangeant, en étudiant, en faisant du sport, nous désirons progresser, et il est alors nécessaire de régler sérieusement sa vie quotidienne.

Comment peut-on être utile à la Vaste propagation, si l'on néglige sa propre vie ? C'est sur quoi je désire attirer votre attention. Et c'est également sur quoi j'effectue un retour sur moi-même.

2 A ceux qui souffrent de maladie

Le Sutra du Lotus est la meilleure voie pour sauver non seulement les personnes malades, mais également tous les hommes. Dans le chapitre "Durée de la vie", il est dit :

"Je pose ici cette bonne potion. Vous devez la prendre et la boire. Ne soyez pas inquiets de ne pas guérir".

Ou encore, dans le chapitre "Vie antérieure du Bodhisattva Roi médecin", il est dit :

"Ce sutra est la bonne médecine pour les souffrances des hommes de Janbudvipa. Si un homme malade écoute ce sutra, sa maladie s'effacera et il ne vieillira, ni ne mourra".

Le pouvoir du dharma merveilleux (Myôhô) est commenté par Tendai dans le Grand arrêt et examen (Maka Shikan) de la façon suivante :

"Le Lotus guérit parfaitement ; c'est également pourquoi on le nomme merveilleux (Myo)".

Myao-Lo rajoute :

"C'est parce qu'il guérit parfaitement ce qui est difficile à guérir qu'il est merveilleux".

Innombrables sont les personnes qui, par les œuvres et vertus obtenues en protégeant et gardant le grand dharma de Myôhôrengekyô, ont guéri de manière quasi miraculeuse, dépassant l'entendement des médecins, et ont pu reprendre leur activité normale dans la société.

Dans le «Traité sur le Titre du Sutra du Lotus[5]», Nichiren Daishônin déclare :

"Merveilleux signifie ressusciter ; ressusciter signifie revenir à la vie".

Que peut donc signifier "La maladie est identique à l'effacement"? Selon Nichikan Shônin[6], grâce à la force de Myôhôrengekyô :

1) On peut rencontrer le bon médecin, du fait de la relation avec le Bouddha.

2) Le médicament est parfaitement approprié à la maladie et le traitement réussit. C'est-à-dire qu'un traitement possède une, deux ou trois fonctions.

3) Des maladies considérées comme longues sont accélérées et rapidement guéries.

Cela signifie que pour celui qui garde le dharma merveilleux, la force d'un seul traitement est améliorée.

D'autre part, "Ne pas vieillir" signifie que les croyants du dharma merveilleux ne deviennent jamais séniles en prenant de l'âge. Au contraire, ils restent toujours jeunes et frais, pleins de force vitale et possèdent un état de vie leur permettant de jouir de l'existence.

Ensuite, "Ne pas mourir" signifie que celui qui pratique le dharma merveilleux, accumulant par là de la bonne fortune, ne meurt pas de mort non naturelle. Pour donner des exemples concrets de morts non naturelles :

1) Perdre la vie sans avoir commis de faute.

2) Mourir de faim ou de froid.

3) Bien que l'on doive encore vivre, mourir d'erreur médicale, telle une erreur dans une intervention chirurgicale ou dans le dosage des médications.

4) Mourir suite à une médication qui ne convient pas au traitement de la maladie.

5) Mourir prématurément et esseulé, sans personne pour prendre soin de soi.

De telles tristes morts, dues à la malchance, ne peuvent absolument pas arriver à un croyant du dharma merveilleux. Nous devons avoir conscience que les croyants du dharma merveilleux sont protégés. Par conséquent, nous devons éveiller une grande force de croyance et, plus que tout, avoir la conviction d'être protégés par le Dai Gohonzon. Se plaindre d'être malade, d'avoir mal, d'être triste, n'apporte aucune solution. Au contraire, c'est précisément parce que l'on souffre, qu'il faut éveiller un grand esprit pour rechercher la voie et qu'il faut éveiller la foi. J'aimerais que vous vous rappeliez cette phrase du «Traité qui ouvre les yeux» :

"Moi, ainsi que mes disciples sommes en proie à des difficultés. Mais si nous n'avons pas de doute en notre esprit, nous parviendrons naturellement au monde du Bouddha. Ne doutez pas de la protection des (divinités bénéfiques des multiples) cieux ni ne vous lamentez si le présent n'est pas paisible. J'ai instruit mes disciples du matin au soir et, cependant, ils semblent abandonner. L'habitude des insensés est d'oublier, au moment opportun, les promesses qu'ils ont faites".

C'est le moment où l'on souffre, celui où l'on a mal, qui est le plus important. C'est là où il y a une foi ravivée, où l'on récite le Daimoku, que la force de la foi fait redoubler la force vitale. Cette force de la foi nous permet de recevoir les faveurs des cieux et, combinée avec la force de la médecine, donne à cette dernière encore plus d'efficacité.

Cependant, aussi immense que soit la force du dharma merveilleux, ceux qui sollicitent des miracles ou quelques forces surnaturelles pour guérir immédiatement avec une dose de médicament, sont dans la voie de l'hérésie.

Il faut graver dans son esprit que la vie humaine n'est pas quelque chose de si peu de valeur.

Dans une «Réponse au seigneur Shijô Kingo», Nichiren Daishônin écrit :

"L'arcane capable de mettre un terme aux difficultés de la forme et de l'esprit de tous les êtres humains n'est que Nam Myôhôrengekyô".

Nichikan Shônin disait : "Parmi tous les médicaments, Nam Myôhôrengekyô est la meilleure médecine".

Il est important d'avoir la conviction qu'il n'y a aucune médecine supérieure au dharma merveilleux.

En fait, par la foi, nous pouvons dépasser les limites de la médecine moderne qui se contente de traiter les symptômes, et, dans le combat qui nous oppose à la maladie, grandir humainement et améliorer notre vie, aussi bien du point de vue de l'esprit que de celui du corps.

C'est là que réside la valeur du bouddhisme vivant.

Dans le chapitre des “Paraboles” du Sutra du Lotus il est dit :

"Si l'on soigne les maladies selon la méthode apprise par la voie de la médecine, on augmente les autres maux ou encore, on peut aller jusqu'à faire mourir. Si l'on ne désire pas sauver celui qui est malade, même si on lui administre des bonnes potions, on aggravera son malheur".

Les médecins ou les infirmières, chargés de soigner la maladie et jouissant de la renomée, devraient être des personnes désirant appliquer une médecine cultivant le respect de la vie humaine et, pour cela, pratiquer le bouddhisme.

Les médecins eux-mêmes, lorsqu'ils sont malades, ne sont rien d'autre que des patients. A ce moment, plus que tout, ils doivent accumuler de la bonne fortune, par le dharma merveilleux, et polir leur qualité d'homme, pour se sauver eux-mêmes, puis, sauver les patients.

3 A ceux qui doutent pour être tombés malades malgré leur foi.

Certaines personnes s'illusionnent en pensant qu'avec la pratique, on ne peut tomber malade, de la même manière qu'elles se méprendraient en croyant qu'on ne meurt pas. Ce sont ces personnes qui doutent dès qu'elles ne guérissent pas de leur maladie, alors qu'on leur avait affirmé le contraire ou lorsque, malgré leurs efforts assidus elles sont tombées malades.

En réalité, ce que le bouddhisme nomme "démon de la maladie" (Biôma), est ce qui, par le fait de la maladie du corps ou de l'esprit, provoque une perturbation de la foi. Ce n'est donc pas la maladie en elle-même.

Par conséquent, le doute et l'offense à la Loi qui surgissent de nos cinq ombres (Go On), c'est-à-dire la forme, la perception, la conceptualisation, la volition et la conscience, du fait de la maladie, sont appelés "démon de la maladie", ou encore "démon des ombres" (On Ma). Il faut savoir que les personnes qui souffrent moralement d'être tombées malades, alors qu'elles pratiquent, sont toutes en proie au démon des ombres.

Comme je l'ai dit précédemment, celui qui garde une foi correcte verra briller la chance et les bienfaits, guérira de ses maladies et améliorera sa personnalité. Il pourra ouvrir sa vie d'une manière remarquable.

Cependant, ceci ne signifie pas que les personnes qui pratiquent sont absolument à l'abri de la malchance. De même que chacun possède une tête différente, même en ayant une foi identique, chacun est doté d'une sagesse ou de talents différents. Il y a également des riches et des pauvres, comme il y a des gens malades et d'autres en bonne santé. En définitive, ceci représente la rétribution de l'accumulation des actes du passé.

A ce sujet, Nichiren Daishônin dit dans la Lettre de Sado.

"A plus forte raison, pourquoi les offenses à la Loi du passé n'auraient-elles pas imprégné notre esprit? Lorsqu'on lit les sutra, on comprend que la noirceur du corbeau comme la blancheur de l'aigrette proviennent de la profonde empreinte de leurs actes passés".

Ce passage nous enseigne que tout provient de l'accumulation des actes du passé.

Cependant, ce n'est pas pour cela qu'il faut sans arrêt se lamenter. Dans le chapitre “Sortie de terre” du Sutra du Lotus, il est dit :

"L'Ainsi-venant, dans la quiétude, a un peu de maladies et un peu de souffrances".

Dans la “Transmission orale de la doctrine”, Nichiren Daishônin indique :

"La maladie est l'expression des illusions dues aux trois poisons. Même le Bouddha et les bodhisattva en sont pourvus".

Comme l'indiquent ces passages, même des Bouddha comme Shakyamuni ou Nichiren Daishônin, même les nombreux bodhisattva, et même, bien sur, tous les personnages remarquables, sont voués à la maladie. Il n'y a pas que vous.

Au sujet des souffrances que doit endurer le pratiquant du Sutra du Lotus dans ce monde, le «Sutra du Nirvana» mentionne :

"Injustement frappé par le malheur de la mort, réprimandé et attaqué, insulté et humilié, fouetté et bâtonné, emprisonné et enchaîné, pressé par la faim et supportant des épreuves, il évite, par ces rétributions légères, de tomber en enfer".

Dans le «Sutra Parinirvana» il est écrit :

"Qu'il encourt les rétributions douloureuses des autres hommes et qu'il les reçoive légèrement, provient des œuvres et vertus d'avoir protégé le dharma".

A la lumière de ces phrases, nous devons comprendre que c'est pour transformer le poison en élixir et pour changer le lourd pour le recevoir léger, que tous nos obstacles d'offenses du passé se manifestent sous la forme de petites maladies et souffrances, au lieu de constituer de grandes souffrances dans le futur.

C'est maintenant que nous avons le choix entre éviter le grand malheur de tomber dans l'enfer aux souffrances infinies dans le futur, en raison de nos offenses passées, par la pratique du dharma correct, ou, au contraire, aggraver l'offense à la Loi que constitue l'incroyance et, de ce fait, voir nos souffrances s'accumuler et faire boule de neige.

Le bouddhisme enseigne cette importante doctrine de la transformation du lourd pour le recevoir léger. Dans un Gosho traitant de ce sujet, Nichiren Daishônin écrit :

"Dans le Sutra du Nirvana, il est enseigné l'importante doctrine de la transformation du lourd pour le recevoir léger. Celui dont la lourdeur des actes du passé ne s'est pas complètement résorbée dans cette vie, devra, dans le futur, subir les souffrances de l'enfer. Cependant, si dans cette vie il subit de lourdes peines, les souffrances de l'enfer s'effaceront aussitôt".

Dans la «Lettre aux frères» il écrit :

"Celui qui, dans le passé, a commis l'offense d'entraver la pratique des hommes devra, dans le futur, tomber en enfer. Cependant, s'il accumule les œuvres et vertu de la pratique du dharma correct dans cette vie, les souffrances qu'il aurait dû subir dans le futur s'effaceront, faisant place à de légères peines".

A l'époque du Daishônin, nombreux étaient ceux qui perdirent la vie en raison des épidémies, des famines ou des grands tremblements de terre. Presque aucun des fidèles ne fut atteint par ces fléaux. Nichiren Daishônin écrit dans le traité Sur la différence dans la guérison des maladies selon le grand et le petit véhicules et les enseignements provisoires et véritable7 :

"Comment peut-t-il se faire que vous souffriez moins que les autres et que vous subissiez moins de décès? Sachez que cela fait partie de l'inconcevable. Est-ce parce que vous êtes peu nombreux? Ou bien en raison de votre forte croyance ?"

Même si vous souffrez de maladies ou des peines qu'endurent les hommes, j'aimerais que vous compreniez qu'elles sont, de bien loin, plus légères et moins nombreuses que celles des autres, et que vous en soyez convaincus.

Au contraire, si l'on se réfère à ce qu'enseigne le Sutra du Lotus, au sujet de l'offense d'incroyance8, on peut voir, concernant celui qui s'en rend coupable :

"Il souffrira de nombreuses maladies, maigrira, dépérira et n'aura nulle part où s'adresser".

Par contre, les quelques petites maladies et peines que nous endurons au cours de cette vie, signe des crimes commis dans notre passé et assurance de notre sombre état de vie futur, deviendront la force motrice de l'épanouissement intérieur du monde de Bouddha, élan vital de notre existence.

Ce n'est pas avec des lamentations qu'une maladie cesse. Il n'y a pas d'attitude plus stupide que celle qui consiste à accumuler les offenses à la Loi en doutant du dharma correct, en se plaignant de la paille pour oublier la poutre. En d'autres termes, se plaindre d'être tombé malade, ou bien de ne pas guérir, malgré la pratique, en oubliant les crimes et incroyances du passé.

Essayez d'abord d'éveiller une grande force de foi et continuez la récitation du Titre, face au Vénéré fondamental, sans concevoir de doute sur le dharma absolu (Myôhô) ; priez pour voir le Bouddha avec un esprit unique, de vous-mêmes, sans vous attacher ni à votre corps, ni à votre vie10 ; et priez pour Kosen Rufu, travaillez pour Kosen Rufu.

C'est par cette force de la foi que, nécessairement, viendra le jour où vous en expérimenterez, vous-mêmes, le bénéfice.

4 Le bienfait de surmonter les souffrances de la maladie

Seules les personnes ayant goûté aux épreuves de la maladie peuvent comprendre ce que représente le désespoir et la douleur d'être terrassé par cette infortune.

D'un autre côté, elles seules, également, peuvent ressentir cette grande joie sans égale, qui ne peut être achetée avec de l'argent, cette résurrection que représente la guérison.

De tous temps, l'homme utilise l'expression "la maladie sauve du mal". Les gens qui souffrent de maladie prenant plus soin de leur santé que les bien-portants, vivent plus longtemps.

De même, les végétaux élevés en serre ou en milieu asseptisé, crèvent dés qu'on les sort de leur environnement.

C'est dans la lutte contre la souffrance, dans l'essoufflement dans la douleur, que l'on peut entretenir la force de vivre ainsi qu'une force vitale florissante, et non pas en étant élevé dans la nonchalance, sans problèmes.

Récemment, on a montré à la télévision un rapport d'expériences effectuées sur des peupliers, au laboratoire de biologie de l'université de mie. La première expérience consistait à couper les branches de peupliers et à élever ces derniers dans une serre chauffée à vingt cinq degrés.

a) Arbre extrait en juillet, . . . . . Bourgeonne.

b) Arbre extrait en octobre, . . . Ne bourgeonne pas.

c) Arbre extrait en décembre, . . . . . Bourgeonne.

Par cette expérience, on a compris que le développement des végétaux se produit jusqu'à la fin du mois de septembre. Octobre et novembre représentent leur saison d'hibernation. Les nouveaux bourgeons de l'année suivante apparaissent en décembre.

Ce qui signifie que si l'on réfléchit avec notre logique, on imagine que l'hibernation des végétaux se produit au cours des mois hivernaux, décembre, janvier et février. Cependant, en réalité, l'hiver est déjà le début du nouveau printemps. De cela, on comprend que la lutte contre les difficultés ne représente pas une souffrance, mais le départ vers un nouveau bonheur.

Dans la seconde expérience on prend des peupliers en pot et on observe leur éveil à la fin de l'hiver.

a) Arbres placés en serre pendant l'hiver. . . Ne bourgeonnent pas, même en avril.

b) Arbres exposés pendant dix jours au froid extérieur. . . Bourgeonnent à une température de 25°.

c) Arbres exposés pendant un mois à la froidure extérieure. . . Bourgeonnent à une température de 20°.

d) Arbres exposés pendant deux mois à la froidure extérieure. . . Bourgeonnent à une température de 16°.

Cette expérience a permis de révéler que les végétaux que l'on n'a pas placé dans le froid ne bourgeonnent pas. D'autre part, plus ceux qui sont restés au contact de l'air glacé hivernal le sont restés longtemps, plus ils bourgeonnent à une température basse et rapidement. Si l'on adapte cette expérience à l'être humain, quelle leçon peut-on en tirer?

J'aimerais dire que l'homme qui n'a pas eu à faire face à la tempête des souffrances, ne peut pas voir fleurir les bourgeons du véritable bonheur. Plus la durée de sa souffrance à été longue, plus il est protégé par une force vitale vigoureuse et puissante.

Dans une réponse au seigneur de Ueno, Nichiren Daishônin écrit :

"Même si vos peines durent, finalement, vous vous en réjouirez".

Ne devons-nous pas montrer du courage et, s'il faut se battre avec le démon de la maladie, que ce soit bravement, comme un stratège du dharma inconcevable, luttant sans laisser de place au regret?

Dans un sens, je pense que la maladie n'est pas forcément une mauvaise chose.

C'est parce qu'on a été malade, que l'on connaît la valeur de la santé et la respectabilité de la vie. On peut également éprouver de la compassion pour le malheur d'autrui et traiter avec ménagement la douleur des autres.

Les bien-portants ont tendance à penser qu'il est normal de vivre tranquillement. Il leur est difficile d'avoir des pensées pour ceux qui sont alités en raison de la maladie. Cependant, ceux qui ont contracté une fois une grave maladie sont peut-être moins robustes sur le plan physique que les autres, mais leur esprit d'humanisme est sans doute plus développé, car ils ménagent leur vie, en prennent soin, et sont attentifs au malheur d'autrui. Je crois fortement que la maladie forme le caractère des hommes.

Dans la Réponse à la nonne Myôshin, Nichiren Daishônin écrit :

"C'est par la maladie que l'esprit à rechercher la voie apparaît".

C'est à cause de la maladie, en raison de la souffrance, que l'on a pu commencer à pratiquer et à cultiver sa foi. C'est parce qu'il y avait une souffrance que le désir sincère de réciter le Titre (Daimoku) apparaît. C'est à ce moment là que l'on abandonne les attitudes superficielles et que l'on pratique sérieusement.

Lorsque l'homme est trop longtemps en bonne santé, il oublie combien cela est appréciable et il finit par relâcher sa vigilance, jusqu'à en perdre la santé. Il peut alors être victime d'un accident de montagne ou d'un naufrage en mer, à la suite d'une conduite insensée.

Du point de vue de la mission originelle de l'être humain, celui qui, même s'il est en bonne santé, ne connaît pas le respect de la vie et accumule les crimes d'offense au dharma, est bien plus malheureux et à plaindre que celui qui lutte contre la maladie.

Par bonheur, nous possédons la bonne médecine du dharma inconcevable, qui dépasse le pouvoir de la médecine. Beaucoup de disciples chaleureux de ce dharma inconcevable prennent soin de nous et nous encouragent.

N'est-ce pas là quelque chose d'extrêmement fort? Non seulement nous pouvons vaincre le démon de la maladie et recouvrer la santé, mais de plus, nous pouvons effacer toutes nos offenses au dharma perpétrées dans nos vies passées et connaître l'art de prolonger notre existence au cours de cette vie et recevoir la rétribution de renaître dans un lieu favorable dans la prochaine. Ceci est une grande joie.

Dans la Réponse au seigneur entré dans la voie Ota, Nichiren Daishônin écrit :

"Dans un premier temps, je pleure votre douleur. Ensuite, je m'en réjouis".

J'aimerais que vous n’oubliiez pas que nous ne cherchons pas à guérir nos maladies en elles-mêmes. Nous luttons contre la maladie par la pratique du Dharma inconcevable et entreprenons l'amélioration de notre vie, aussi bien mentale que physique.

Dans la Réponse à Kyô-ô Dono, Nichiren Daishônin écrit :

"Vous devez croire très fort en ce Mandala. Nam Myôhôrengekyô est comme le rugissement du lion. Quelle maladie pourrait lui faire obstacle ?"

Il écrit plus loin :

"Même le malheur doit se transformer en bonheur. Attention! Faites jaillir votre foi et priez ce Vénéré fondamental. Quelle réalisation ne pourriez-vous pas accomplir ?".

Faites appel à la force d'une foi solide et dressons-nous ensemble avec courage.

Il est également important de ne jamais oublier l'émotion profonde du bienfait et du bonheur qui nous a été accordé. Exprimons notre gratitude par l'action de shakubuku et poursuivons dans notre foi.

5 Une expérience

A présent, j'aimerais vous parler de la tendance qu'a la médecine moderne de négliger la vie humaine, et en même temps du caractère inconcevable du bienfait du Dharma merveilleux, à travers le drame que vécut ma nièce, Obayashi Noriko.

Noriko est née le 2 juin 1970 à l'hôpital communal de Nishikawa, dans la préfecture de Hyogo.

Pour cette enfant, ses jeunes parents et sa grand mère, la joie fut de courte durée. En effet, deux jours après la naissance, on se rendit compte qu'en raison d'une déchirure du palais, elle ne pouvait pas boire son lait de manière satisfaisante, mais surtout, une microcéphalie fut diagnostiquée. Le 6 juin, son père et sa grand-mère furent appelés par le médecin chef qui leur déclara qu'il n'y avait aucun espoir pour que l'enfant ait une croissance normale. Aussi, bien que cela fut cruel, il leur proposa de faire comme si l'enfant n'était pas née, c'est-à-dire que, pour l'enfant elle-même et pour sa famille, il valait mieux lui donner une mort paisible à l'aide d'une piqûre.

Etait-ce en raison des médicaments ou des aliments que sa maman avait pris au cours de sa grossesse ; était-ce en raison de l'accumulation des actes du passé? Le fait est que, récemment, les naissances d'enfants porteurs d'anomalies congénitales ont augmenté et qu'il n'est pas rare qu'on s'en débarrasse en leur faisant subir une fin cruelle.

Cependant, quel que soit le malheur qu'il porte en lui, personne ne peut émettre le désir de tuer son propre enfant, et de le faire délibérément. Au moins en tant que fidèles de la Nichiren Shôshû, ils ne purent se résigner à faire une chose aussi cruelle.

Le médecin dit alors que, s'ils désiraient absolument laisser vivre cette enfant, il ne pouvait plus en assumer la responsabilité et il demanda aux parents que Noriko quitte l'hôpital.

A partir de ce jour, la grand mère se rendit chaque matin au temple de la Nichiren Shôshû le Genryuji, situé à Ikeda, pour y faire le Gongyô, avec le désir de sauver Noriko, que les médecins avaient abandonnée. Si elle ne pouvait être sauvée, qui donc pourrait l'être? L'après-midi, elle prit un travail de femme de ménage pour se procurer un peu d'argent pour les frais médicaux de Noriko.

Le 17 juin, elle passa un examen à l'hôpital Balmore de Kobe. Mais le même diagnostique fut établit. Ce fut ensuite au centre des maladies infantiles d'Osaka qu'elle fut soignée. Ce fut une terrible épreuve pour cette mère qui, chaque jour, étreignant son bébé qui n'était né que depuis moins d'un mois et dont la vie était déjà pitoyable, se rendait à Osaka.

Un mois se passa ainsi, au bout duquel l'enfant fut admise au service de pédiatrie de l'Hôpital Momoyama d'Osaka.

Ne pouvant d'elle même boire le lait ou des jus de fruits, c'est à l'aide d'un tuyau introduit dans le nez qu'on lui instilla sa nourriture.

Naturellement, elle ne pouvait ni rire, ni babiller, ni, surtout, dormir paisiblement. Aucune amélioration ne se faisait sentir.

Or, est-ce la volonté du Bouddha, est ce du fait d'un fort lien avec celui-ci, sur la recommandation pressante d'une infirmière itinérante de Ishikawa, Noriko quitta l'hôpital Momoyama pour entrer, le 1er mars 1971, à l'hôpital départemental des enfants malades de Kobe, nouvellement achevé.

C'est là que le professeur Kimura pratiqua l'opération du palais de Noriko. Le résultat de cette opération fut remarquable. Le professeur lui-même, étonné, déclara que jamais, au cours de sa carrière, il n'avait réussi aussi merveilleusement une opération. Il n'en revenait pas.

Et puis, le retard mental, ainsi que la petitesse de la taille se résorbèrent progressivement. "Soyez rassurés". Pour la première fois, ils entendaient des paroles qui leur faisaient chaud au coeur, de la part d'un médecin.

Ainsi, grâce à la protection du Dai Gohonzon, l'opération de Noriko fut un succès, ce qui lui permit de boire par elle même son lait, et de trouver la force de vivre.

Enfin, le sourire revint sur les visages de toute la famille, en particulier sur celui de la grand mère.

Cependant, le bienfait de la pratique ne s'arrêta pas ici. En résistant jusqu'au bout sur cette longue route, le jeune couple put se rendre compte avec son propre corps combien était importante la pratique du Dharma merveilleux et combien était immense le pouvoir du Grand Vénéré fondamental.

En même temps que la sortie de l'hôpital de Noriko, ils purent acheter un terrain pour bâtir une maison dans un quartier tranquille de la banlieue d'Ikeda, lieu propice à la croissance d'un petit enfant encore faible et qui est sur la voie de guérir de divers handicap.

Ils comprirent que l'ouverture du coeur absolue au Dharma merveilleux fit apparaître l'espoir au fond de la douleur. Elle fit porter leurs fruits à la bonne volonté, aux efforts et à la solidarité sans limite de nombreuses personnes. Elle se transforma en force dépassant le cadre de la sagesse humaine, en protection invisible et finalement apparut sous la forme de bonne fortune.

Comme les deux enfants Jôzô et Jôgen, dont l'histoire est relatée dans le chapitre du Roi Splendeur merveilleuse du Sutra du Lotus2, ce touchant nourrisson enseigna à ses jeunes parents la véritable foi et prouva le bienfait du Dharma merveilleux.

Cinq ans plus tard, en avril 1975, elle entra avec ses petits camarades au jardin d'enfant. Après la condamnation à mort par la médecine, cinq longues années s'étaient écoulées pendant lesquelles Noriko fit d'immenses progrès. A présent elle est tout à fait heureuse. Chaque jour, toute la famille est remplie de reconnaissance.

Dans la Réponse à la nonne toki3, Nichiren Daishônin écrit :

"Même s'il s'agit d'une maladie résultant de vos actes passés, ayez confiance dans le Sutra du Lotus".

Dans la Réponse à Kyô-ô dono, il dit également :

"Même le malheur se transforme en bonheur. Appliquez-vous ; faites apparaître votre foi et priez ce Vénéré fondamental. Qu'est-ce qui ne pourrait pas s'accomplir ?"

Cette histoire ne représente qu'un modeste exemple. Cependant, une telle expérience, celle de l'amélioration de l'être, du retour à la vie, est vécue à présent par les familles de croyants de la Nichiren Shôshû à l'échelle mondiale.

Dans le Traité sur la prière, Nichiren Daishônin écrit :

"Même si, en visant la terre on la manquait, même si quelqu'un parvenait à enchaîner le ciel, même si les marées disparaissaient, même si le soleil se levait à l'ouest, il ne peut se faire que les prières du croyant du Sutra du Lotus ne soient exaucées".

Il n'y a aucune raison pour que les prières pures des croyants du Sutra du Lotus n'obtiennent pas une rétribution sans égale.

Cependant, ce qui est extrêmement important, à ce moment là, est de ne pas oublier, même dans ses rêves, ce bonheur et cette émotion du bienfait résultant de la force du Bouddha et de la force du Dharma, influence du Grand Vénéré fondamental, alliées à la force de notre propre foi et de notre propre pratique.

Qu'il est triste que l'être humain soit enclin à oublier les jours de peines et l'immense protection du Bouddha.

Dans le Traité qui ouvre les yeux, Nichiren Daishônin écrit :

"Que ce soit pour le bien ou que ce soit pour le mal, rejeter le Sutra du Lotus est un acte qui conduit en enfer"

La vie de Noriko et de sa famille va encore durer longtemps. Quelles souffrances les attendent dans le futur? Rien n'est plus effrayant que l'indolence et l'inertie.

Dans la Lettre à Niike, il est dit :

"Le bienfait obtenu par l'offrande faite pendant cinq ans, dix ans ou tout au long d'une vie, peut difficilement être évalué, même par la sagesse du Bouddha".

Si vous poursuivez la foi dans le Dharma correct, pendant dix ans, vingt ans, le bienfait incommensurable du Dharma merveilleux fleurira d'une manière que même la sagesse du Bouddha ne peut mesurer.

"Mes disciples, pratiquez comme il est indiqué dans le Sutra du Lotus, sans ménager votre vie et, cette fois, essayez le Dharma du Bouddha".

(Sur la sélection du temps)

"Pensez résolument que votre foi est comme la pleine lune, qu'elle est comme la marée haute ; quelle maladie pourrait vous faire perdre la vie? Sachez le par votre corps et ne vous plaignez pas dans votre coeur".

(Réponse à la nonne Toki)

Et bien! Inscrivons dans nos esprits ces phrases du Vénéré fondamental Nichiren Daishônin, augmentons notre récitation du Titre et encourageons nous mutuellement. Quelles que soient nos richesses, il est un trésor que personne ne peut acheter. C'est celui du Stupa précieux de notre vie, que nous devons construire fort et robuste.

Devenez forts! Triomphez de votre propre faiblesse! Triomphez de votre maladie! Triomphez à votre travail! Triomphez dans votre vie! Polissez vos sentiments humains!

J'aimerais vous dire que c'est pour cela que le bouddhisme existe.

Y a-t-il une raison pour tergiverser?

6 Au sujet de la quiétude dans cette vie

Dans le chapitre Encouragements du bodhisattva Dignité universelle1 du Sutra du Lotus il est dit :

"Celui qui reçoit et garde ce Sutra, qui le lit et le mémorise, ne manquera pas de vêtement, ni de lit, ni du boire et du manger, ni d'argent. Ces voeux ne seront pas vains. Il obtiendra cette rétribution heureuse dans cette vie".

"Celui qui fait l'offrande et qui loue ce Sutra, en recevra assurément la rétribution dans cette vie".

Ce que, dans le Dharma inconcevable, on appelle rétributions heureuses, ou encore oeœuvres et vertus, ne sont pas de l'ordre de ces bienfaits suspects ou de ces faux semblants proposés par les pratiques faisant appel à des forces extérieures (telles celles du Nenbutsu), à des pouvoirs supra normaux de bas étage, aux maîtres prieurs, ou proposés par toutes ces nouvelles religions qui fleurissent de partout.

Par la pratique du Dharma inconcevable, nous éveillons la nature du Bouddha, présente au fond de notre vie, afin de faire éclore l'état de vie du Bouddha dans nos poitrines. De sorte que, quelles que soient les difficultés que nous rencontrions, nous essayons de construire, dans notre foi et notre volonté, un soi inébranlable et un bonheur immuable, par le pouvoir de ce grand Dharma.

Notre bouddhisme n'enseigne pas des sortilèges, la fuite ou le rejet des souffrances, ni ne mène au désespoir. Au contraire, il apprend qu'il faut considérer les difficultés comme le moteur d'un nouvel essor et indique la voie royale vers un être humain plus fort, plus résolu et plus honnête.

Cependant, il est triste que certains éprouvent du ressentiment. Car, comme ils disent, bien qu'ils aient rejeté la religion de leurs ancêtres et soient entrés dans la Nichiren Shôshû, ils sont tourmentés par la maladie ou les souffrances et sont tombés dans le malheur. Certains se mettent à boire et déchargent leur colère sur leur femme ou les autres pratiquants et finissent parfois par déchirer le Vénéré fondamental.

C'est exactement ce qui est révélé dans le chapitre Exhortation à garder du Sutra du Lotus :

"Le mauvais esprit pénètrera son corps, le fera médire de moi et le poussera à me détruire".

Il est dit, également, dans le chapitre Durée de la vie3 :

"Le poison est entré profondément et leur a fait perdre leur esprit originel4 ".

Quant à lui, Nichiren Daishônin écrit dans le Niike Gosho5 :

"Même le moine Ryokan, qui observe les deux cent cinquante préceptes, s'il me rencontre, se met en colère et ses yeux jettent des regards furieux. Cela n'est pas un fait anodin. Le démon a pénétré le corps du sage. Par exemple, même un homme de bonne nature, s'il est enivré par l'alcool, fait apparaître un coeur mauvais. Pour autrui, il passe alors pour être un mauvais homme".

Lorsqu'il s'agit de ce bouddhisme, un homme vertueux, possédant un rang social honorable et la renommée, dont on dit de lui qu'il est équilibré, peut se transformer, le cas échéant, en une sorte de démon, commettre de mauvaises actions et médire,

"Des hommes bâtissent des routes et d'autres se perdent sur ces routes. Est-ce là la faute de ceux qui les construisent ?".

Ce passage du Traité sur la sélection du temps6 nous enseigne que, bien que des gens se fourvoient et errent d'eux-mêmes sur les routes, ils en font porter la responsabilité aux pionniers qui ont creusé les montagnes, jeté des ponts pour construire ces routes et conçoivent du ressentiment à leur égard.

Dans le neuvième volume de Notes sur les phrases et mots du Sutra du Lotus, myao-lo dit :

"Le progrès et la régression sont tous deux inhérent à l'homme. En quoi cela concerne-t-il les saints principes ?"

Il nous enseigne, ainsi, que l'obscurité des hommes est sans rapport avec les saints principes du bouddhisme.

L'illusion et l'erreur sont inhérentes à l'homme. Seul, le fait de rejeter la responsabilité de sa propre ignorance et de son obscurité sur les saints principes du bouddhisme est éminemment détestable.

A présent, nous sommes torturés par la souffrance de la maladie, ou de nombreuses difficultés nous font plonger dans la mélancolie. Si l'on en considère les sources selon le principe de notre propre causalité, nous devons savoir que nous sommes nés en fonction de l'accumulation de nos actes depuis un passé lointain et que le fait d'être né dans telle ou telle situation, de s'être marié avec cette personne plutôt qu'une autre, d'avoir des enfants tels que les nôtres, ou encore d'avoir à rencontrer de telles difficultés, en constitue la juste rétribution.

Ensuite, dans un passé proche, nous avons planté nos propres graines dans notre vie quotidienne.

Par conséquent, ce qui nous arrive n'est pas la faute de quelqu'un, ni celle de la société. Maudire ses parents également n'amène aucune solution.

Même si certains événements semblent se produire en raison d'une mauvaise politique, à cause de la pollution, par la faute de son époux ou de sa femme, si on en cherche l'origine, finalement, il faut savoir que c'est nous-mêmes qui avons établi de telles causes dans notre vie.

C'est pourquoi, même en ce qui concerne la maladie, bien entendu, le pouvoir de la médecine et les médicaments sont nécessaires pour surmonter et vaincre le démon de la maladie. Toutefois, ce qui est fondamentalement plus important, est l'attitude à avoir face à la souffrance. En l'occurrence, tous les membres de la famille doivent unir leur coeur et leurs forces afin de s'insuffler mutuellement l'énergie de la vie contenue dans notre corps et de reconstruire, élever et protéger notre vie.

Ce n'est pas pour la forme si je vous dis qu'il est lamentable de ne pas se dresser maintenant pour transformer, par le Dharma inconcevable, votre vie, y compris l'accumulation de vos actes du passé ; mais c'est bien pour faire appel à votre conscience.

C'est pourquoi, en citant le Sutra du Lotus, intention originelle de l'apparition du Vénéré Shakya en ce monde, en indiquant les attestations scripturaires du grand guide de la période de déclin du Dharma, Nichiren Daishônin, et à l'aide des exemples concrets de la reviviscence de la vie humaine, je souhaite qu'ensemble nous glorifions la dignité, l'épanouissement et la richesse de la vie, ainsi que la joie de vivre.

Y a-t-il donc un sutra qui enseigne les principes de l'éveil des êtres ordinaires, ou de la salvation et de la transformation radicale de l'homme, par la récitation des poèmes du Shingon, ou par l'invocation du Nenbutsu, ou encore par l'accomplissement de la méditation du Zen?

Où se trouvent, en ce monde, la raison et l'attestation scripturaire qu'en priant une croix, ou en pratiquant les danses du Tenri, ou en adorant le renard ou les divinités, ou en priant les statues des Bouddha Amida ou Yakushi, l'on puisse faire jaillir le monde du Bouddha, solution, par essence, à un bonheur indestructible à travers les trois phases de la vie ?

C'est dans l'intention originelle du Bouddha, dans le principe ultime, unique vérité, dans les attestations scripturaires vérifiées et les attestations manifestées claires qu'il faut avoir foi. C'est en suivant la doctrine du maître et du Dharma corrects que l'on peut établir une personnalité capable de vaincre les obstacles et démons des difficultés.

Dans le Sutra du Lotus, on peut lire la formule "La quiétude dans cette vie et un lieu favorable dans la prochaine". La quiétude dans cette vie ne signifie pas vivre dans une douceur mielleuse, sans qu'il ne se passe jamais rien. Cela est plus positif et plus actif. Quelles que soient les souffrances venant nous attaquer, c'est se dresser bravement au milieu de la tempête, inébranlable, avec détermination et conviction, en faisant briller la force de la foi.

Il n'y a qu'à voir. Les fleurs des jardins floraux ou des serres, élevées dans un environnement protecteur et bien soignées, paraissent éclatantes. Mais leur vie est brève, fugitive et elle n'ont rien qui vienne frapper le coeur.

Par contre, une fleur qui a poussé toute seule sur un vieux rocher isolé au sommet d'une montagne, émeut notre coeur par sa beauté acquise à résister au vent et à la neige.

Les lacs et les rivières sont peu profonds. Leurs vagues sont calmes. Cependant, elles sont incapables, comme le font les grandes vagues des océans, de voler d'un continent à l'autre.

Que les courants qui s'y jettent soient chauds ou froids, que les vagues soient sauvages ou calmes, la mer reçoit l'eau de toutes les rivières et de toutes les pluies. Vaste et profonde, ses ressources sont infinies.

Si vous vous laissez entraîner par les vagues, que vous pleurez dans la tempête et que vous vous plaigniez d'être vaincus par toutes les difficultés, c'est que vous ne comprenez pas encore l'essence des obstacles et démons des difficultés.

Ce sont les épreuves, l'adversité, le mugissement de la tempête, qui polissent, forment et rendent l'homme robuste. Il faut posséder un état de vie dans lequel on comprend que ces phénomènes sont des amis de bien qui nous permettent de nous transformer.

Dans la Réponse au seigneur Hyoe no Sakan, Nichiren Daishônin écrit :

"Lorsque la mer se retire, ou lorsque la marée monte, lorsque la lune apparaît ou qu'elle se cache et lorsque l'été fait place à l'automne ou l'hiver au printemps, des augures ne manquent de se produire. Il en va de même lorsque l'être ordinaire va devenir le Bouddha. Immanquablement, quand une opposition nommée trois obstacles et quatre démons apparaît, le sage se réjouit et le sot bat en retraite".

Dans la Missive à la nonne Myo-ichi8, il dit encore :

«L'homme qui a foi dans le Sutra du Lotus est semblable à l'hiver ; l'hiver devient immanquablement le printemps. Depuis le passé, on n'a ni entendu ni vu l'hiver se transformer en automne. On n'a jamais entendu dire que l'homme qui a foi dans le Sutra du Lotus devienne un être ordinaire. Il est enseigné dans les phrases du Sutra "Aucun de ceux qui entendent le Dharma ne devient pas le Bouddha»".

Un proverbe énonce : "Le diable nous guette lorsqu'on est favorisé par la fortune". Un autre dit : "l'homme est un apprenti, la douleur est son maître".

A plus forte raison, je souhaite que les disciples et bienfaiteurs de Nichiren Daishônin lisent avec leur coeur et pratiquent avec leur corps le Gosho, ainsi que le sens ultime du Sutra.

7 Au sujet du démon de la mort

Parmi les trois obstacles et quatre démons qu'enseigne le bouddhisme, l'un est dénommé "démon de la mort". Simplement exprimé, il s'agit de la perte de la vie à la suite d'une mort naturelle, d'un accident ou d'un désastre imprévu ; ou bien aussi de la stupidité qui consiste à concevoir du doute en raison de cet accident ou de cette mort et étouffer le germe de la boddhéité.

Il est certain que perdre la vie dans un accident de la circulation ou une catastrophe imprévue constitue un évènement des plus tristes. Il n'existe pas de mots pour consoler l'entourage.

Cependant, que cela provoque la perte de la foi et fasse tomber dans l'hérésie est encore plus atterrant. Si l'on se réfère au Sutra du Nirvana, on détruit alors d'innombrables corps de bien, bonnes pensées et coeurs purs et on tombe dans l'enfer sans intermittence.

En fait, quelles sont les causes qui provoquent ces morts tragiques ? En premier lieu, on peut évoquer l'imprudence et l'inattention.

Dans notre société moderne où le danger est partout présent, tout un chacun a eu une ou deux fois au moins fois l'occasion de se trouver face à une situation qui lui a donné des frissons dans le dos. Ceux qui ont l'habitude de conduire une voiture seraient tentés de dire qu'avec tous les dangers que cela implique, c'est le fait d'être encore vivant qui tient du miracle. Nichiren Daishônin, lui-même, dans la Lettre à Nanjo Hyoe no Shichiro écrit : "Que je sois resté en vie jusqu'à présent est surprenant".

Cependant, ce n'est pas parce qu'on pratique et qu'on garde le Sutra qu'on peut agir de manière irrationnelle et faire n'importe quoi. Il semblerait que certains se bercent de telles illusions. Si c'était le cas, il serait bon de rectifier ce genre de pensée superficielle. C'est justement parce que l'on est des disciples de Nichiren Daishônin, des fidèles de la Nichiren Shôshû, qu'il faut être attentif à la vie quotidienne et se débarrasser de l'inertie et de l'inattention.

Une foi pure et une attention minutieuse constituent la meilleure protection contre les catastrophes imprévues. Nichiren Daishônin écrivait au seigneur Shijô Kingo :

"C'est en raison de votre prudence coutumière, ou encore de votre bravoure, ou bien de votre forte foi dans le Sutra du Lotus que vous avez pu, sans difficulté, rester vivant ; que c'est heureux, que c'est heureux".

La deuxième raison à la mort tragique est le châtiment visible de l'offense au Dharma correct.

Dans le Sutra du Lotus, au chapitre Maître du Dharma, il est dit :

"Si quelqu'un, à l'aide d'une mauvaise parole, calomnie le moine ou le laïc qui lit et récite le Sutra du Lotus, il commet alors une faute très lourde"

A force d'accumuler les offenses au Dharma correct, la jalousie et la rancoeur à l'égard de ses disciples et bienfaiteurs et de commettre la faute d'incroyance, petit à petit, on perd sa bonne fortune et le châtiment s'accumule, imperceptiblement, d'une manière intérieure. Puis, un jour, le châtiment particulier apparaît à l'extérieur sous la forme de maladie, de blessure ou de catastrophe. Si cela se généralise à la dimension d'un pays, le coeur des homme se dévaste et le châtiment général apparaît sous la forme de faillite économique ou d'invasion du territoire.

Dans la Réponse à Nichinyo Gozen, Nichiren Daishônin écrit :

"Même parmi ceux qui gardent le Sutra du Lotus comme il est dit dans ce sutra, certains détestent le pratiquant du Sutra du Lotus, en raison de leur cupidité, de leur colère et de leur sottise, ou bien en raison des choses de ce monde, ou encore en raison de ses diverses actions. Ces gens ont foi dans le Sutra du Lotus, cependant n'en reçoivent pas les bienfaits de la croyance. Au contraire, ils exhalent l'odeur du châtiment".

Cette phrase nous enseigne combien il est horrible, même en étant un pratiquant du Dharma excellent, de se détourner du Bouddha en laissant libre cours à ses Bonno, de tromper et de jalouser son maître.

La troisième raison à la mort tragique est, comme je l'ai déjà citée précédemment, "la transformation du lourd pour le recevoir léger" (Tenju Kyoju). Dans le Sutra du Nirvana il est dit :

"Rencontrer la mort d'une façon violente, être attaqué verbalement, insulté et humilié, frappé par le fouet et le bâton, enfermé et enchaîné, souffrir de famine ; en recevant ces rétributions légères dans la vie présente, cela permet de ne pas tomber en enfer".

Quand on regarde notre monde avec les yeux du Bouddha, cela donne la phrase suivante, tirée du chapitre Paraboles du Sutra du Lotus.

"En observant les êtres, je les vois brûler, se lamenter et s'attrister dans les souffrances de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort".

Plus loin, il est dit :

"Les épreuves de l'extrême cupidité, la souffrance de la séparation d'avec ce que l'on aime, la souffrance de la réunion avec ce que l'on n'aime pas ; telles sont les diverses souffrances".

De plus, tous les êtres y sont décrits de la manière suivante :

"Vivant noyés (dans les souffrances), ils s'y complaisent et s'y amusent. Ils ne se souviennent de rien, ne savent rien, ne s'étonnent de rien et n'ont peur de rien. Ils ne désirent pas s'en écarter et ne recherchent pas la libération".

Bien qu'il existe un joyau, le meilleur et d'une valeur inestimable, qui permette de vaincre la souffrance de la maladie et la mort tragique, ils ne le prennent pas, sous prétexte que le sac qui le contient est sale. Même en entendant le Dharma correct, ils ont peur et doutent. Ils n'essaient pas de connaître le principe véritable. Telle est la situation des hommes ordinaires. De sorte qu'ils ne peuvent alléger les catastrophes.

Selon l'enseignement du Bouddha, les souffrances que l'être humain doit supporter dans sa vie quotidienne, c'est-à-dire :

1) La souffrance de la naissance et de la vie,

2) La souffrance de la maladie,

3) La souffrance du vieillissement de son propre corps, de son esprit, ainsi que celui de son environnement et enfin

4) La peine à l'instant de la mort, ne sont que des épreuves légères, comparées aux terribles tourments de l'enfer sans intermittence.

Parmi les souffrances qu'endure l'homme, nous pouvons rajouter les quatre suivantes qui sont :

5) La séparation d'avec ce que l'on aime (souffrance provoquée par la séparation d'avec, ses biens, sa famille ou ses proches).

6) La réunion avec ce que l'on n'aime pas (souffrance provoquée par la rencontre avec ce qu'on déteste ; les rétributions extrêmement mauvaises et l'effroi sans limite).

7) Ne pas obtenir ce que l'on recherche (souffrance provoquée par le fait de ne pas pouvoir se départir des mauvais dharma, des évènements pénibles et des rétributions douloureuses, même en le désirant ; de ne pas obtenir de bons dharma, de bienfaits, d'effets agréables, même en les recherchant).

8) Les cinq ombres d'attachement (souffrances perçues par les cinq éléments qui sont le corps, les sens, la pensée, l'action et la conscience).

Même ces souffrances qu'endure l'être humain à longueur de temps, ne sont que des rétributions bénignes, comparées à l'enfer aux souffrances incessantes dans lequel tombe celui qui commet l'offense au Dharma et l'incroyance.

Il n'y a pas que les accidents ou les incendies dramatiques qui sont à redouter. Bien plus à craindre est le fait de concevoir du doute, à la suite de tels évènements et de se détourner du dharma correct pour suivre des pensées, philosophies et religions erronées.

A ce sujet, le Sutra du Nirvana indique :

"Ne concevez pas de crainte à l'égard des éléphants vicieux, mais craignez les mauvais amis. Pourqoi cela? Parce qu'un éléphant vicieux ne peut détruire que le corps et non l'esprit, alors qu'un mauvais ami peut détruire les deux".

A la réflexion, même si dans la réalité le pratiquant du Dharma correct rencontre des accidents imprévus, cela est dû, en fait, au pouvoir du Dharma correct. Dès lors,

1) Il ne recevra pas de rétribution dans l'existence suivante.

2) La lourde rétribution de l'enfer aux souffrances incessantes se transforme en rétribution légère.

3) Ce qu'il aurait dû subir dans le monde de l'enfer, il le reçoit de manière légère dans cette vie. Il faut avoir conscience que c'est maintenant que les fautes du passé et les souffrances du futur sont transmuées et que s'opère la grande transformation de la vie.

D'autre part, il n'y a pas d'autre moyen, hormis le Dharma correct qu'est Myôhôrengekyô, pour faire devenir Bouddha sans changer d'apparence, apporter l'éveil sans égal et effectuer la véritable réorientation de nos propres bienfaits à ceux qui sont décédés dans un accident.

D'autant plus triste est sa fin, d'autant plus éprouvons nous de la commisération envers une personne; nous devons lui faire atteindre l'éveil en réorientant nos propres racines de bien, par le moyen du Dharma correct.

Les offenses au Dharma et les écoles hérétiques sont nombreuses ; cependant la voie directe vers l'éveil est unique. Il s'agit du grand Dharma de Myôhôrengekyô.

Dans la Réponse à la nonne veuve du seigneur de Ueno, Nichiren Daishônin écrit :

"Même si l'on pratique pendant d'innombrables kalpa les enseignements provisoires, si on se sépare du Sutra du Lotus, cela n'apportera que l'enfer".

J'aimerais que chacun grave cette phrase dans son esprit.

Le Daishônin écrit dans le Traité sur la rétribution de la gratitude :

"La pratique pendant cent ans sur la terre pure ne vaut pas une journée de pratique sur la terre impure".

Même si notre vie sur cette terre est brève, le bienfait accumulé pendant une journée en gardant le Dharma excellent et en récitant Nam Myôhôrengekyô dépasse de loin la pratique pendant cent ans sur la terre de félicité.

Il dit encore, dans le Traite sur la protection de la nation :

"Même à l'instant de sa mort, s'il n'invoque pas le Bouddha dans son coeur, ne récite le Sutra ni ne pénètre dans le lieu de la voie, celui qui croit au Sutra du Lotus reçoit la vertu d'éclairer le monde de dharma sans y penser, de réciter tous les sutra sans émettre de son et d'embrasser les huit rouleaux du Sutra du Lotus sans les prendre".

Comprenez à quel point garder le Dharma excellent est important. Il n'existe que pour ceux qui désirent vivre d'une manière plus large, plus grande, plus forte, pour ceux qui souffrent, qui sont malades et qui sont malheureux,

"Le souhaitable est de discerner l'erroné du correct dans les dharma de la voie et de ce monde, puis, suivre le Dharma correct et prier pour la vie suivante. Que faire si, par la suite, vous perdez le corps d'homme et tombez dans les trois mauvaises voies, même si vous en concevez du regret?"

Méditez ce passage du Traité sur la protection de la nation.

Dans le même temps, il est nécessaire d'avoir le sentiment, la détermination de sa mission de propager le Dharma excellent sans ménager sa vie, dans la perspective continuelle d'avoir la pensée correcte à l'instant ultime.

Dans le Traité sur la relation sanguine essentielle à travers vie et mort, Nichiren Daishônin écrit :

"Attention! Eveillez un puissant pouvoir de la foi et priez pour avoir la pensée correcte à l'instant ultime en récitant Nam Myôhôrengekyô".

Dans la Réponse au seigneur de Ueno, il exhorte :

"De toute façon, la mort est inéluctable. Même devant une semblable fatalité, abandonnez votre vie pour le Sutra du Lotus".

Avec la détermination d'avoir la pensée correcte à l'instant de la mort , de désirer voir le Bouddha dans son coeur et pour cela, ne ménager ni son corps ni sa vie , de vivre pour le Dharma excellent, de pratiquer le Dharma correct et de consacrer sa vie à la propagation du Dharma excellent, il n'y a aucune raison d'être défait par l'illusion, par les obstacles ou les jalousies. On ne peut que vivre chaque jour d'une manière imperturbable.

Dans son écrit intitulé Le sac de riz blanc Nichiren Daishônin dit :

"Nam est une expression indienne. En Chine et au Japon, on dit Kimyo. Kimyo signifie faire don de sa vie au Bouddha".

Confucius disait :

"On peut demander son chemin le matin et mourir le soir".

Au lieu de concevoir du doute ou d'être ébranlé par la mort, encrez dans votre esprit les paroles de Nichiren Daishônin :

"Pensez qu'il est étrange d'avoir vécu jusqu'à présent".

Comme l'indiquent ces paroles d'or, plutôt que de se plaindre, il faut être heureux d'avoir pu vivre jusqu'à aujourd'hui et, qui plus est, d'avoir pu, avant les autres, rencontrer le Dharma excellent. Réfléchissez profondément à cela.

Dans le chapitre Durée de la vie du Sutra du Lotus, nous trouvons l'expression "Accordez-nous de vivre encore" (Kyoshi Jumyo). Chaque matin, lorsque nous ouvrons les yeux, pensons qu'aujourd'hui, le Bouddha nous a accordé une nouvelle vie. Vivons pleinement chaque jour avec le sentiment de renaître chaque jour.

Aujourd'hui est un jour qui ne reviendra jamais.

Une vie dure de soixante dix à quatre vingt années. C'est pourquoi, on a tendance à penser qu'une journée est une quantité négligeable. En fait, il est important de vivre cette journée de manière à ne pas éprouver de regret.

Lorsqu'on vit sa mission avec une telle détermination, quelles que soient les triste réalités qui viennent à nous, l'enseignement fait fleurir la nature de boddhéité qui est en nous pour nous faire pénétrer dans le monde du Bouddha et nous donne la sagesse nécessaire à surmonter toutes les situations.

Le plus important dans la vie n'est pas de savoir comment réussir, mais comment surmonter les durs, les tristes, les douloureux obstacles et démons des difficultés. Sachez que ce qui vient nourrir cette force en notre poitrine est la véritable nature de Bouddha.

 8 Le Karma déterminé et le Karma indéterminé

On entend souvent les gens dire "Je n'ai pas de chance. Quoi que je fasse, ça ne marche pas".

D'un autre côté, certaines personnes qui n'ont pas particulièrement produit d'efforts se voient devenir vedette consacrée, ou réussir dans les affaires.

Lorsqu'on a le sentiment d'être bien entouré on ne se plaint pas, mais il suffit de tomber dans des états malheureux pour aussitôt concevoir de la rancoeur envers les autres et les exécrer, jugeant ses propres paresse et incroyance avec complaisance. On arrive finalement à juger des événements de manière impulsive et à être ébranlé par le qu'en-dira-t-on et les rumeurs non fondées.

Toutefois, en bouddhisme, comme je l'ai déjà évoqué précédemment, pour ce qui est de la transformation du lourd pour le recevoir légèrement, même "le dénuement et la chère pauvre", même le fait de "naître dans une famille démunie et médiocre qui recherche la fortune sans obtenir de profit", ou encore le fait de "rencontrer les rétributions de la souffrance humaines", comme cela est expliqué dans la Lettre aux frères :

"Les œuvres et vertus immenses résultant de la pratique du Dharma correct en cette vie permettent, en rencontrant de petites souffrances, de prévenir des grandes souffrances du futur".

Cette orientation signifie que nous devons comprendre que les effroyables souffrances de l'enfer à venir sont reçues transformées dans le présent, en tant que rétributions légères. Dans le Sutra de la contemplation de la terre du coeur il est dit :

"Si vous désirez connaître la cause du passé, regardez l'effet présent ; si vous désirez connaître l'effet à venir, regardez la cause présente".

Eclairé par le principe de la causalité traversant les trois phases passée, présente et à venir, on peut dire une telle chose lorsqu'on regarde la graine de boddhéité, la bonne fortune et la sagesse, ainsi que la pratique de l'homme.

Dans le cinquième volume de l'Arrêt et examen, le grand maître Tendai dit :

"Nos actes des vies passées sont confiés à notre père et à notre mère et nous recevons ce corps".

Dans le Traité qui ouvre les yeux, Nichiren Daishônin écrit :

"Le miroir du bouddhisme révèle les causes karmiques du passé".

En tant que pratiquant du Sutra du Lotus, Nichiren Daishônin a enduré avec son corps les persécutions de Ito, Tatsunokuchi, Sado, Komatsubara. Commentant celles-ci, il dit dans la Transmission orale de la doctrine :

"Considérant cela en ouvrant les yeux de la sagesse de la durée de la vie de la doctrine originelle, il est clair qu'il s'agit des maladies et souffrances présentes à l'origine. Par conséquent, c'est la sagesse du corps de rétribution qui reçoit et utilise librement".

Dans Diverses actions, il dit aussi, révélant sa conscience intérieure d'être le Bouddha originel :

"Nichiren le dit avec joie, je sais cela à l'origine".

Par conséquent, nous devons prendre conscience que toutes nos souffrances proviennent de nos causes karmiques du passé et que le fait de pratiquer la doctrine correcte du maître correct fera briller notre présent et notre futur.

Mais de quoi peuvent donc bien dépendre le karma déterminé, le karma indéterminé, le karma léger et le karma lourd ? Si l'on s'en réfère au neuvième volume du Traité des terres des maîtres du yoga1, le karma déterminé dépend de :

(1) La satisfaction des désirs

Il s'agit des actes forts occasionnant les offenses au Dharma, perpétrés pour obtenir renommée et gloire ou fondés sur les illusions et passions (Bonno).

(2) Les actes répétés

Il s'agit du karma lourd constitué par l'accumulation pendant une longue période des offenses incessantes au Dharma et l'exhortation à autrui à les commettre.

(3) Le "champ"

Il s'agit de la création du karma lourd par ceux qui, sous prétexte de reconnaissance envers leur père et mère, se détournent des trois trésors et, ainsi, perdent leur bonne fortune.

Un seul de ces trois types d'actes suffit pour établir un karma déterminé lourd. En dehors de cela, le karma léger relève du karma indéterminé.

Le quinzième volume du Kosa2 indique également les causes du karma déterminé :

(1) La grande impureté

Ce sont les offenses au Dharma perpétrées sur la base d'un fort Bonno.

Cela indique également "la profonde réflexion fondée sur un coeur pur". Il s'agit là des personnes qui, ne connaissant pas encore le Dharma correct, croient en un enseignement erroné et y consacrent une profonde réflexion, offensant ainsi de plus en plus le Dharma. Même si l'intention est pure, lorsque l'on pratique une mauvaise loi, les petits biens se transforment en grand mal.

(2) Les actes répétés

Ce sont les offenses au Dharma perpétrées sur la base des habitudes transmises depuis nos ancêtres.

(3) Les actes commis dans le champ de bienfaits

Il s'agit des fautes commises envers les trois trésors, détenteurs des oeœuvres et vertus, autrement dit, de l'offense envers le Dharma correct.

(4) Les actes commis envers ses parents

Le karma déterminé lourd est la rétribution de ceux qui font souffrir et pleurer leurs parents, envers qui ils ont une grande dette. De même, sous prétexte de piété filiale, ne pas corriger les doctrines erronées de ses parents ou de son maître, entraîne le karma déterminé.

Tels sont les mauvais actes qui provoquent le karma déterminé. En dehors de ceux-là, il s'agit, en principe, du karma indéterminé.

Les deux traités précités expliquent la rétribution en termes de karma déterminé ou indéterminé, lourd ou léger. Mais dans le 4ème volume de l'Abhidharma Vibhasa3 il est question des karma déterminé et indéterminé, dépendants du temps :

(1) Rétribution dans le présent

Il s'agit du cas où les causes karmiques sont produites dans la vie présente et dont la rétribution sera reçue au cours de cette vie.

Dans le chapitre Encouragements4 du Sutra du Lotus il est dit :

"Si, encore, voyant celui qui essaye de recevoir et de garder ce Sutra, certains évoquent ses erreurs, que cela soit vrai, ou bien que cela soit faux, ceux là seront frappés de lèpre blanche au cours de cette vie".

Tendai dit :

"Le Lotus est la synthèse de tous les sutra. Celui qui ne cesse de le mépriser aura des ulcérations sur la langue".

(2) Rétribution dans la vie suivante

Il s'agit du cas où les causes karmiques sont produites dans la vie présente et dont la rétribution ne sera pas reçue au cours de cette vie, mais dans la suivante.

Dans le chapitre Parabole5 il est indiqué :

"Si un homme, refusant de croire en ce sutra, lui porte offense, il supprime alors les graines de Bouddha de tous les mondes".

"Une fois sa vie terminée, il entrera dans l'enfer sans intervalle".

Dans le Traité qui ouvre les yeux, Nichiren Daishônin écrit :

"Finalement, celui qui devient un icchantika6 extrême, tombera immanquablement dans l'enfer sans intervalle dans la vie suivante. C'est pourquoi il ne reçoit pas de châtiment apparent".

Ceux qui accumulent les offenses au Dharma semblent, à première vue, être heureux et ne pas recevoir de châtiment. C'est parce qu'ils recevront cette rétribution dans la vie suivante, ou celle d'après,

(3) Rétribution ultérieure

Il s'agit du cas où les causes karmiques sont produites dans la vie présente et dont la rétribution sera reçue après plus de trois vies.

Dans le troisième volume des Tablettes explicatives7, myaolo écrit :

"Les souffrances dues aux crimes d'offense au Dharma s'écoulent pendant de longs éons".

Dans le Traité qui ouvre les yeux, Nichiren Daishônin écrit :

"Dans les quatre vingt quinze sortes de lois des voies extérieures, il n'est pas un homme, que sa conduite ait été bonne ou mauvaise, qui ait quitté vies et morts successives. En suivant un bon maître, on tombait pendant deux ou trois vies dans les mauvaises voies ; en suivant un mauvais maître, on y tombait dans toutes les vies successives".

Cette phrase révèle que si l'on ne se fonde pas sur le Dharma merveilleux, qu'on fasse le mal ou le bien, il faudra, un jour ou l'autre, endurer les souffrances dues à l'offense au Dharma.

Par conséquent, il est sans doute possible, avec des efforts, ou grâce à la médecine, de solutionner les souffrances humaines -celles de la vie quotidienne ou celles du démon de la maladie- si elles relèvent du karma indéterminé, donc léger, Par contre, pour ces mêmes souffrances, si elles relèvent du karma déterminé, tout effort sera vain et toute science restera inefficace. Au contraire, le monde de la souffrance envahira de plus en plus notre vie. Si on ne se fonde pas sur le Dharma merveilleux, capable de transformer le karma déterminé, aucune véritable salvation ne peut être possible.

Dans la Réponse au seigneur Shijô Kingo, on lit :

"L'homme au karma déterminé change l'élixir en poison. Le Sutra du Lotus change le poison en élixir".

Je souhaite que vous graviez ces paroles de Nichiren Daishônin dans votre coeur.

Ainsi, les personnes au karma déterminé, ne connaissant pas le Dharma merveilleux, devront en recevoir la rétribution, soit dans cette vie, soit dans la suivante, ou à partir de la troisième vie consécutive.

En ce qui concerne le karma indéterminé, le Sutra du Nirvana indique :

"Indéterminé signifie que, s'il y a rencontre avec le lien, alors on reçoit. S'il n'y a pas de rencontre avec le lien, on ne reçoit pas".

Cette phrase enseigne l'importance de ne pas nouer de lien avec une mauvais maître, un mauvais dharma ou une mauvaise doctrine.

Dans le Traité sur le sens de la corporéité, Nichiren Daishônin précise:

"La rencontre avec le mauvais lien entraîne l'égarement ; la rencontre avec le bon lien entraîne l'éveil".

Ceci nous enseigne l'importance de ne pas nouer de mauvais liens et de ne pas suivre les mauvaises connaissances, mais de suivre les bonnes connaissances, de nouer le lien avec le dharma et la doctrine corrects, afin de pouvoir marcher fermement sur la grande voie de la vie.

De plus, si l'on se réfère au Sutra du Nirvana, celui qui commet l'offense d'incroyance :

(1) transforme le karma indéterminé en karma déterminé;

(2) reçoit la rétribution de cette vie dans la vie suivante ;

(3) reçoit une rétribution lourde au lieu d'une rétribution légère ;

(4) ce qu'il doit recevoir dans cette vie d'homme, il le recevra plus fortement en enfer.

A première vue, les offenseurs du Dharma ne reçoivent pas de mauvaise rétribution et vivent une vie paisible. En fait, la rétribution qu'ils auraient dû recevoir au cours de leur vie, ils la recevront dans la suivante, en enfer, et elle se manifestera d'une manière beaucoup plus douloureuse.

Dans la Lettre à Hôren, Nichiren Daishônin écrit :

"Par exemple, si un homme condamné à mort commet d'autres mauvaises actions en prison, il n'encourra pas de peine supplémentaire".

Ici, les offenseurs du Dharma sont comparés à un condamné à mort qui, même s'il commet d'autres exactions en prison, ne recevra pas d'autre punition, jusqu'à l'exécution de la sentence.

En bouddhisme, on enseigne les "cinq déchéances des hommes du ciel". Un homme aura beau avoir atteint les limites de la gloire et de la splendeur, détenir le pouvoir sur la terre entière, être devenu une star, ceci ne peut durer, en tout et pour tout que cinq ou dix ans. Ce n'est qu'un château de sable, rien d'autre que le rêve d'un instant.

Au sujet des cinq déchéances des hommes du ciel, le Sutra du Nirvana indique :

(1) Détérioration des vêtements

Tout vêtement, aussi beau soit-il, se salit, se tâche et finit par se déchirer, ne pouvant garder indéfiniment sa beauté. Même si l'on possède de nombreux vêtements, on ne peut, en fait, qu'en porter un à la fois. De sorte que, même si l'on possède des vêtements coûteux, cela ne peut apporter le bonheur.

(2) Flétrissure des fleurs

Toute fleur, aussi belle soit-elle, un jour se fane. Il en va de même de la jeunesse et de ses capacités intellectuelles. Le cerveau vieillit, le corps et l'esprit tombent malade. Il n'y a pas d'autre cause, pour rester éternellement jeune, que de renforcer sa force vitale par la foi et la pratique du Dharma correct.

(3) Odeurs et souillures corporelles

Lorsque les trois poisons que sont l'avarice, la colère et la stupidité sont prospères, ou que l'on est affligé de maladie du karma, on souffre de l'odeur et de la souillure de notre corps.

(4) Sueurs froides sous les aisselles

Lorsqu'on est stupéfait par un évènement, qu'on a peur de catastrophes, on transpire des aisselles. Autrement dit, la joie du ciel s'efface et disparaît immédiatement.

(5) Ne pas se réjouir dans sa condition

Les activités de la vie en son état originel sont profondément joyeuses. Aussi, cette cinquième décadence concerne ceux qui ne se réjouissent pas de leur condition familiale, professionnelle ou sociale, et ne sont pas capables d'accomplir librement leur mission. Lorsqu'ils sont à leur travail, ils sont mécontents de leurs supérieurs hiérarchiques et de leurs collègues. Lorsqu'ils sont chez eux, ils pensent encore à leur travail et ne peuvent se détendre. Ils ne peuvent savourer pleinement la joie de vivre qui jaillit du fond de leur être. Cet état est celui où l'on ne se réjouit pas dans sa condition.

Ainsi, lorsqu'on ne se fonde pas sur le Dharma correct du maître correct, on ne peut faire éclore dans notre poitrine le monde de Bouddha, indestructible comme le diamant. Tous les plaisirs et toutes les joies, finalement, ne durent que le temps d'un mirage, s'évanouissant en même temps qu'ils apparaissent. On ne peut donc pas parler de bonheur, ou de gloire véritables.

Par contre, celui qui vit avec le Dharma correct, peut faire de son centre d'activités la terre de la lumière paisible éternelle9 et ouvrir un état de vie dans lequel il jouit pleinement de sa mission.

De plus, quelles que soient les souffrances karmiques du passé qui tenteraient de le torturer, il a la possibilité de :

(1) transformer le karma déterminé en karma indéterminé.

(2) recevoir dans cette vie les rétributions des vies suivantes, comme cela est indiqué dans la Lettre aux frères10 :

"Lorsqu'on parle de cette doctrine, le démon, immanquablement apparaît. Si le démon ne venait pas nous défier, nous ne pourrions savoir qu'il s'agit du Dharma correct".

(3) transformer les rétributions lourdes en rétributions légères.

(4) recevoir légèrement dans cette vie, ce qu'il aurait dû recevoir lourdement dans le futur en enfer.

Toujours dans la Lettre aux frères, Nichiren Daishônin écrit :

"Dans le passé, nous avons été les ennemis de celui qui pratiquait le Dharma correct. A présent, au contraire, nous croyons et recevons. Aussi, bien que le crime d'avoir été un obstacle dans le passé devait être la cause de notre chute en enfer dans l'avenir, par les œuvres et vertus puissantes de notre pratique du Dharma correct dans cette vie, nous évitons les grandes souffrances futures en rencontrant de petites".

En se fondant sur la force des et vertus, qui découle du Dharma merveilleux, nous transformons le lourd pour le recevoir léger. C'est de cette manière que nous pourrons réaliser le véritable et inébranlable bonheur.

Dans Possibilité de retarder le karma déterminé Nichiren Daishônin dit :

"Même le karma déterminé, si l'on pratique correctement le repentir, immanquablement s'effacera ; à plus forte raison le karma indéterminé".

"En priant pour sa tendre mère, Nichiren a non seulement guéri la maladie de son corps, mais a rallongé sa vie de quatre années".

Indiquant, par le témoignage de la guérison de sa mère, la force des œuvres et vertus de la Loi merveilleuse, Nichiren Daishônin encourage l'épouse de Toki Jonin à se fonder sur cette force.

Dans le «Dialogue du sage et de l'ignorant», il dit également :

"En récitant uniquement Nam Myôhôrengekyô, pourrait-il y avoir de crime ineffacé, pourrait-il y avoir de bonheur qui ne se produise pas? Ceci est la vérité. Ceci est extrêmement profond ; il faut y croire".

Si vous recevez et gardez le Dai Gohonzon et que vous récitez Nam Myôhôrengekyô, vous pourrez réaliser physiquement le monde indestructible du Bouddha. Alors, qu'il soit déterminé, ou indéterminé, le karma ne doit plus vous effrayer.

Au contraire, je pense que les souffrances dues au karma permettent de polir notre vie, d'approfondir notre foi et d'accroître la luminescence de notre bonheur.

Le grand maître Miaolo, dans son commentaire du «Maka Shikan» indique les quatre raisons de la transformation du karma déterminé :

"Ici, nous trouvons quatre raisons. C'est pourquoi, il n'y a pas de maladie qui ne trouve de guérison. 1) La force de la voie, 2) La protection, 3) Le thérapeutique, 4) Ne pas ménager son corps ni sa vie".

Dans «Discussion sur la maladie identique à l'effacement dans le chapitre "Roi médecin"», le 26ème Grand Patriarche, Nichikan Shônin précise :

"La force de la voie signifie la force de la foi. C'est-à-dire la foi dans les paroles d'or du maître de l'enseignement de la durée de la vie de la doctrine originelle. La protection est celle faite par tous les Bouddha lorsque la foi est forte. La protection dépend de la foi citée au-dessus. La thérapeutique est la récitation de Nam Myôhôrengekyô sans concevoir de doute dans le Dharma merveilleux de la durée de la vie de la docrine originelle. Réciter le Dharma merveilleux équivaut à utiliser un bon remède. Ne pas ménager son corps ni sa vie c'est faire traverser vers l'éveil, de tout son coeur, sans ménager son corps ni sa vie, le jour, la nuit, le matin et le soir, sans relâche ne serait-ce qu'un court instant".

1) La foi, 2) La protection, 3) La récitation du Daimoku, 4) Faire traverser les êtres vers la bodhéité, sans ménager son corps ni sa vie. Autrement dit, désirer Kosen Rufu, travailler pour l'enseignement à autrui qu'est shakubuku, constituent la voie unique pour effacer tous les karma lourds et déterminés.


[1] Les deux cieux : Mahesvara et Vishnu.

[2] Les trois ermites : Kapila, fondateur du Shuron, pensée err­onée aux yeux du bouddhisme selon laquelle l’effet existe dans la cause ; Ukuka, fondateur du Shoron, pensée erronée aux yeux du bouddhisme selon laquelle l’effet existe hors de la cause ; et Rsabha, préconisant les mortifications et propagateur de la pensée erronée aux yeux du bouddhisme selon laquelle l’effet est à la fois dans et hors de la cause.

[3] Les six maîtres : il s’agit des maîtres brahmanes, respectés à l’époque de Shakyamuni.

[4] L’empereur Shinno : empereur mythique chinois. On dit, entre autre, que chaque jour, il goûtait cent plantes pour en faire des potions médicinales.

[5] Le Traité sur le Titre du Sutra du Lotus : Hokekyo Daimoku Sho ; écrit en janvier 1266 par Nichiren Daishônin âgé alors de 44 ans.

[6] Nichikan Shônin : 1665-1726 ; 26ème Grand Patriarche de la Nichiren Shôshû, considéré avec Nichiu Shônin, le 9ème Grand Patriarche, comme Réformateur de l’Ecole.

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Obon

Au sujet de "Obon" (Cérémonie pour les défunts)

Extrait des "Paroles de Daitô-in Nichimyô Zôshônin"

(Publiées dans LE BOUDDHISME DE L’ECOLE FUJI n° 68)

 Cette année, alors que le printemps ne s'est pas vraiment montré printanier, la saison de "Obon" est arrivée.

Obon a lieu tous les ans. Mais, au fait, que signifie "Obon" ?

Certains disent : "C'est parce qu'on fait des offrandes au Bouddha en les apportant sur un plateau" (En japonais, plateau se dit aussi "obon" - NdT), mais cette explication est erronée.

En fait, Obon est la contraction du mot "Urabon". Urabon est la translittération phonétique du mot indien "ullambana".

Il en est de même pour le mot "tôba", qui est la translittération phonétique du mot indien "stupa". Ullambana signifie "être pendu par les pieds". Cette notion symbolise la souffrance des esprits affamés dont la douleur vive est semblable à celle qu'on ressent à être pendu par les pieds. "Bana", qui correspond à "Bon", signifie plus précisément "sauver". Autrement dit, "Urabon" signifie : "sauver de la souffrance ceux qui sont pendus par les pieds".

L'origine de ce rite remonte à l'époque de Shakyamuni. Maudgalyāyana (j. Mokuren), dis­ciple de Shakyamuni, ayant obtenu des pouvoirs transcendantaux, vit l'état de sa mère défunte. Il découvrit ainsi qu'elle souffrait parmi les esprits affamés. Pris de compassion, il demanda à Shakyamuni que faire pour la sauver. Le Bouddha lui répondit de rassembler cent mille moines le quinze juillet et de préparer un repas aux cent saveurs. Maudgalyāyana suivit les conseils du Bouddha et la souffrance de sa mère fut apaisée.

Cette histoire est extraite du Sutra de Urabon et est reprise par Nichiren Daishônin dans le Urabon gosho.

Selon le Nippon shoki (le plus ancien livre d'histoire du Japon - NdT), le pre­mier rituel de Urabon au Japon aurait eu lieu au mois de juillet de la troisième année du règne de l'Impératrice Saimei (657), à l'ouest du temple Asukadera, où un mont Sumeru fut érigé. Une autre thèse situe ce premier rite en 733, sous le règne de l'Empereur Shômu.

La tradition populaire d'acheter du riz d'Inde le douze juillet pour décorer l'autel bouddhique, de cuire des tourteaux de soja au crépuscule du trei­ze et d'allumer un feu pour accueillir l'esprit des morts s'est instaurée à l'époque des Tokugawa (à partir de 1600).

Dans le sutra appelé Sutra de la rétribution de la bienfaisance, il est indiqué l'heure à laquelle le Bouddha arrive. Ce serait le quatorzième jour du septième mois, à l'heure du lièvre (six heures du matin). Il repart le seize à l'heure du cheval (midi). Certaines personnes prétendent que la Nichiren Shôshû, ne célèbre pas Urabon ; c'est une erreur. Nichiren Daishônin a écrit le Urabon Gosho. Dans cet écrit, il cite le vénérable Maudgalyāyana, évoqué dans le Sutra de Urabon. Même après avoir observé les deux cent cinquante préceptes et avoir obtenu les pouvoirs transcendantaux, il ne put sauver sa mère. C'est en fait, parce qu'il pratiquait le Petit véhicule. Sans devenir Bouddha lui-même, il ne pouvait sauver ses parents.

"Le dénommé Vénérable Maudgalyāyana, dans le Sutra du Lotus, rejetant honnêtement les moyens et abandonnant les deux cent cinquante préceptes du Petit véhicule, récita Nam Myôhôrengekyô. Par la suite, il devint le Bouddha dont le nom était l'Eveillé Parfum de Tamala et de Santal. C'est à ce moment qu'il put sauver ses parents".

Selon ce Gosho, le rite de Urabon n'a aucune signification si on ne le célèbre pas par le Sutra du Lotus. Si on ne récite pas le bon Dharma Nam Myôhôrengekyô, le rite de Urabon n’a aucune signification.

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Revised: 08/28/10.