LE BOUDDHISME

DE L'ECOLE FUJI

 

Dernière mise à jour

le

04/01/2010 10:04

 

Me contacter

ICI

Ichinen Sanzen Hômon

Accueil Nichiren Daishônin Nichinyo Shônin Nikken Shônin Nichiren Shôshû Foi, Pratique, Etude Shingyoji La Revue

 

La doctrine d’Une pensée trois mille

 

Pourquoi le Sutra de la Fleur du Dharma est-il supérieur aux autres sutra ? Parce que ce sutra contient les doctrines de la triple contemplation des trois vérités - Une pensée trois mille.                                            

Le bodhisattva Roi des remèdes, apparu en Chine sous le nom du grand maître du Tendai, s’éveilla à ce principe. Toutefois, bien qu’il prêcha de nombreuses doctrines : les dix fascicules du Sens obscur, les dix fascicules des Mots et phrases, la concentration pour s’éveiller au cœur (du Bouddha)[1], le petit arrêt et examen[2], les commentaires sur le nom pur[3], les quatre fixations de l’attention[4], la doctrine de la concentration progressive[5], il ne discourut pas d’Une pensée trois mille. Il n’évoqua que cent mondes, mille ainsi.

Au mois d’avril du printemps de ses cinquante-sept ans, dans le temple appelé Yuquan si[6], dans la province de Jing, il enseigna un livre en dix fascicules, appelé Arrêt et examen, à son disciple, le grand maître Zhangan.

Là, encore, au cours des quatre premiers rouleaux, il tut (cette doctrine), enseignant uniquement les six identités et les quatre sortes de concentrations[7]. Parvenu au cinquième fascicule, il établit les dix objets[8], les dix méthodes[9] et, enfin, une pensée trois mille et dit : « Cela est présent dans un cœur ».

Deux cents ans plus tard, le grand maître Miaole disait : « Il faut le savoir : le corps et la terre sont trois mille (manifestations de) Une pensée. Aussi, au moment de la réalisation de la voie, conformément à ce principe fondamental, le corps et la pensée remplissent le monde des dharma ».

La doctrine de Une pensée trois mille, triple contemplation du cœur provient des dix ainsi exposés dans le premier fascicule du Sutra de la fleur du Dharma. Le sens de ces phrases est cent mondes, mille ainsi, trois mille domaines.

En ce qui concerne la triple vision du cœur, les autres écoles se contentent de « ainsi est »  (Nyoze), ce qui constitue une hérésie. En effet, deux significations manquent. Parce que ces écoles ne connaissent pas les doctrines de Zhiyi et de Huisi. Ainsi, dans mon école, comme le commente le Tendai, la triple lecture (des dix ainsi) permutée augmente les œuvres et vertus.

Premièrement, « l’aspect est ainsi » (ze sô nyo), où l’aspect (sô), la nature (shô), la substance (tai), l’énergie (riki) et les autres éléments des dix ainsi, sont « ainsi » (Nyo). L’ainsité exprimant la vacuité, en les lisant et contemplant de la sorte, notre corps devient alors le corps de rétribution de l’Ainsi-venant. On l’appelle également quatre vingt quatre mille, ou encore la sagesse.

Deuxièmement, « ainsi est l’aspect » (nyoze sô), aspect par lequel se manifestent la couleur et la forme de notre corps, tous deux conditionnels. L’aspect, la nature, la substance, l’énergie et les autres éléments des dix ainsi, indiquent que tous les dix mondes sont conditionnels, ce qui exprime donc la vérité de la conditionnalité. En les lisant et contemplant de la sorte, notre corps devient alors le corps de communication de l’Ainsi-venant. On l’appelle également émancipation.

Troisièmement « l’aspect ainsi est » (sô nyoze) indique la voie du milieu, forme du corps du Dharma. En les lisant et contemplant de la sorte, notre corps devient le corps de Dharma de l’Ainsi-venant. On l’appelle également voie du milieu, nature du Dharma, Extinction suprême (Nirvana), Extinction sereine (jakumetsu).

Ces trois sont appelés aussi bien trois corps (Dharma, sagesse et communication), que trois vérités (vacuité, conditionnalité et médianité), et trois vertus (corps de Dharma, sagesse et émancipation).

Ces trois corps de l’Ainsi-venant ne se situent absolument pas à l’extérieur. Notre corps est la substance ultime des trois vertus et les trois corps sont le Bouddha à l’éveil originel en un corps.

Celui qui le sait est appelé Ainsi-venant, Saint ou éveil. Celui qui l’ignore est appelé homme ordinaire, être, illusion. Les êtres dans les dix mondes possèdent mutuellement dix mondes qui, réunis, donnent cent mondes. Chacun des cent mondes possédant dix ainsi, nous obtenons mille ainsi. Chacun de ces mille ainsi possédant le domaine des êtres, le domaine du territoire et le domaine des cinq agrégats : le résultat est trois mille (domaines).

La couleur et la forme manifestées par les cent mondes étant conditionnels, elles représentent toutes la vérité de la conditionnalité. Les mille ainsi, exprimant la signification de la vacuité, représentent la vérité de la vacuité. Les trois mille domaines, étant tous le corps de Dharma, représentent la voie du milieu.

Bien que les doctrines soient nombreuses, elles expriment uniquement trois vérités. Ces trois vérités sont également appelées le triple corps de l’Ainsi-venant ou, encore, trois vertus ultimes.

Les trois ainsi du début représentent l’Ainsi-venant à l’éveil originel. Les sept ainsi de la fin forment un seul corps. Ils ne sont ni séparables, ni particuliers. Dès lors, il y a égalité ultime du début et de la fin.

Le début, c’est la nature du Bouddha. La fin c’est le Bouddha non encore révélé. C’est le nom des neuf mondes. Ce qu’on appelle égalité ultime est l’égalité parfaite entre l’Ainsi-venant à l’éveil merveilleux ultime et nous, hommes ordinaires, au degré de l’identité de dénomination. Telle est l’égalité parfaite, appelée également Sutra de la Fleur du Dharma à la grande sagesse égale.

Les trois ainsi du début représentent l’Ainsi-venant à l’éveil originel. Lorsqu’il s’agit du Bouddha à l’éveil merveilleux, faisant émerger l’éveil de l’Ainsi-venant à l’éveil originel, nous sommes le père et la mère de l’éveil merveilleux et le Bouddha est le fils auquel nous donnons naissance. Dans le premier fascicule de l’Arrêt, il est dit : « L’arrêt est la mère de l’Eveillé, la contemplation est son père ».

Supposons dix hommes. Chacun possède des greniers, dans lesquels s’accumulent des trésors. Or, ils n ‘ont pas connaissance de ces  trésors. Aussi, meurent-ils de faim, meurent-ils de froid sans les utiliser. Admettons que l’un d’entre eux, un homme intelligent s’éveille alors. Les neuf autres, jusqu’à la fin, demeurent malgré tout dans l’ignorance. Toutefois, si l’éveillé leur enseigne comment  manger,  ou encore, s’il leur introduit lui-même  (la nourriture dans la bouche), ils mangent quand même.

Le premier volume de la Diffusion indique que les deux caractères « arrêt et examen » montrent clairement la substance de l’écoute. L’égalité ultime du début et de la fin de celui qui n’écoute pas est également vaine.

Souvent, les enfants surpassent les parents. Ainsi, Zhonghua[10] respecta son père borné et obtint le qualificatif de sage. Même une fois devenu empereur, le duc Pei vénéra son père. Le père respecté ne fut pas appelé souverain. Le fils respectueux, quant à lui, fut respecté en tant que souverain.

Bien que l’Eveillé soit l’enfant, sa sagesse est supérieure et il manifeste l’éveil. Les hommes ordinaires sont ses parents. Stupides, ils ne se sont simplement pas encore éveillés.

Les hommes ne possédant pas une connaissance précise des doctrines médisent en foulant au pied le sommet du crâne de Vairocana[11]. C’est une grave erreur.

Quant à la triple contemplation en un cœur, il existe la triple contemplation successive et la triple contemplation non successive. Je ne préciserai cependant pas davantage ce point.

Réaliser l’obtention de la triple vision en son cœur est appelé « les trois mondes sont simplement un cœur » dans le Sutra de l’Ornementation fleurie.

La nature principielle de l’Eveillé et de tous les êtres est unique, sans différence entre eux. Ce principe est appelé « grande sagesse de l’égalité ». On écrit « égalité », mais on lit « universel ».

La doctrine de la triple contemplation en un cœur, une pensée trois mille, est absente des autres sutras. Comment alors, devenir Bouddha sans rencontrer le Sutra du Lotus ? Les autres sutras éclaircissent six mondes, huit mondes, dix mondes. Ils ne révèlent toutefois pas leur présence mutuelle.

Si, par le Sutra du Lotus, on contemple la triple vision, une pensée trois mille en son cœur, alors, on s’éveille au fait que son propre  corps est l’Ainsi-venant à l’éveil originel. A cet instant même, les nuages de l’ignorance se dissipent, dévoilant la lune de la nature du Dharma ; les rêves illusoires s’évaporent, remplacés par la pleine lune de l’éveil originel. Alors, le corps physique des parents procréateurs, entravé par les mauvaises passions,  devient l’Ainsi-venant existant à l’origine et présent en permanence. C’est ce que l’on nomme devenir Bouddha dès ce corps, identité des mauvaises passions et de la boddhéité, identité des vies et morts et du nirvana. A ce moment, les mondes des dharmas, éclairés, apparaissent. Chacun d’entre eux,  montre le principe unique de la voie du milieu, dans lequel l’Eveillé et les êtres forment un (corps). Ce principe est commenté dans le Tendai par l’expression : « Même une couleur, même une senteur sont la voie du milieu ». A ce moment, les mondes dans les dix directions sont la terre pure de la lumière sereine. Lesquels, alors, sont-ils qualifiés de terre pure d’Amida ou de Maître des remèdes ? Fort de ce principe, le Sutra du Lotus enseigne : « ces dharma  demeurent en l’état du Dharma[12], l’aspect du monde est permanent ».

Si l’on se pose la question : « Même sans lire le Sutra du Lotus, peut-on devenir Bouddha, uniquement en contemplant son cœur ? », que ce soit la contemplation d’Une pensée trois mile ou la contemplation de la triple vérité en son cœur, toutes deux sont contenues dans les cinq idéogrammes de Myôhôrengekyô. Ces derniers sont eux-mêmes contenus dans notre cœur.

Les commentaires effectués par le Tendai établissent : « Myôhôrengekyô est la corbeille profonde de la nature essentielle, attestation obtenue par les Ainsi-venants des trois phases ».

Ainsi, au moment où l’on récite Myôhôrengekyô, apparaît alors le Bouddha à l’éveil originel contenu dans notre cœur. Notre corps et notre esprit sont symbolisés par le grenier, le mot Myô est, lui, exprimé par le sceau[13].

Les commentaires du Tendai indiquent : « ouvrir le grenier profond secret est appelé Myô. Indiquer l’archétype correct du provisoire et du véritable[14] est appelé Dharma (Hô). Désigner l’effet originel du passé lointain est appelé Lotus (Ren). Rencontrer la voie parfaite de la non dualité est symbolisé par la fleur (Ge). La voix faisant l’œuvre du Bouddha  est appelée Kyô (sutra) ».

Ils disent encore : « Myô gratifie le Dharma inconcevable. Myô est le Dharma des dix mondes, dix Ainsi, (non dualité) du provisoire et du véritable[15] ».

Il est difficile de comprendre que la récitation du Titre (Daimoku) du Sutra est identique à la contemplation de la pensée. Les sots doivent cependant réfléchir à cette affirmation. Ainsi, le deuxième fascicule de l’Arrêt parle de « prêche et de silence ». Le prêche se rapporte au sutra, le silence à la contemplation de la pensée.

La doctrine des quatre enseignements[16] indique : « Non seulement leurs mérites ne seront pas perdus ni vains, mais, de plus, ils constitueront l’essentiel répondant au principe ».

Le grand maître du Tendai était le bodhisattva Roi des remèdes. Ce grand maître élucida « le discours et la contemplation[17] ». Fondamentalement, Zhiyi développa une quadruple exégèse[18] : selon les causes et conditions[19], selon les enseignements[20], selon l’originel et l’éphémère[21] et selon la contemplation du cœur[22]. Ceux qui ignorent cette quadruple exégèse, et n’en voient seulement qu’une,  considèrent uniquement l’originel et l’éphémère, ou prônent uniquement la contemplation du cœur.

Dans le Sutra de la Fleur du Dharma, il existe le Dharma, la parabole et la cause condition[23]. Parvenant à la phase de l’exposition du Dharma, les Bouddhas déterminent la voie directe pour l’obtention de la boddhéité par tous les êtres, but unique de leur venue en ce monde.

Le Daimoku est ce qui détermine la cause et la condition pour que, non seulement moi, mais tous les êtres parviennent directement au lieu de la voie[24] .

Ainsi, dans le premier fascicule du Sens Mystérieux de Zhiyi, nous lisons : « Les êtres, par l’intermédiaire de leurs pratiques mineures, prennent refuge dans l’immense véhicule unique ». Immense signifie que tous, sans exception, sont attirés et guidés.

Par exemple, même si, seul, le vénéré Shakya révéla l’objet unique de sa venue en ce monde, les (êtres) inférieurs à l’éveil égal[25] devaient croire ce sutra et le vénérer, à plus forte raison, s’agissant du but de la venue en ce monde de tous les Bouddhas.

Les écoles du Zen vénèrent la contemplation du cœur comme le but ultime de la venue en ce monde. Or, il s’agit là d’une seule facette de la quadruple exégèse[26].

Seule la contemplation du cœur de Une pensée trois mille, triple contemplation en son cœur, représente l’essentiel du Sutra de la Fleur du Dharma. Il n’y a pas de raison de placer Myôhôrengekyô sur le Daimoku, là où il convient de placer les dix ainsi sur le Daimoku.

Les écoles contemporaines du zen prétendent que la transmission s’est effectuée de manière particulière, en dehors même des enseignements. Aussi, bien qu’elles citent les phrases du Sutra de l’éveil parfait[27] que pourtant elles rejettent, elles ne parviennent pas à l’éclat du sutra véritable.

Les sages doivent associer la contemplation du cœur à la lecture et à la récitation. Les sots, même s’ils ne récitent que le Daimoku, rencontrent eux aussi le principe.

Ce sutra Myôhôrengekyô est le nom du lotus blanc à huit pétales[28] de la nature de notre cœur et, dans son acception générale, de la nature du cœur de tous les êtres. Ce sont les paroles du Bouddha enseignant ce principe.

Depuis le sans commencement, l’errance de mon cœur, à l’intérieur de mon corps, m’a amené à tourner inlassablement dans le cycle des vies et des morts. A présent, ayant rencontré ce sutra, j’apparais comme celui qui récite l’Ainsi-venant à l’éveil originel au triple corps en un. Attester intérieurement de l’éveil dans cette vie s’appelle devenir Bouddha dès ce corps.

En mourant, émettre une lueur s’appelle la fonction extérieure de l’éveil. C’est obtenir de devenir Bouddha dans la vie suivante.

Selon le principe de « invoquant, en abrégé, le titre du sutra, mystérieusement, on reçoit le sutra entier[29] », une récitation équivaut au sutra entier. Lorsque l’on récite Myôhôrengekyô, l’Ainsi-venant de la nature de notre cœur se révèle alors. Ceux qui l’entendent voient s’effacer leurs crimes, commis pendant une infinité d’éons incalculables. Lorsque, même notre une pensée se réjouit en conséquence, c’est devenir Bouddha dès ce corps.

Même sans y croire, cela devient graine, qui mûrit progressivement. Grâce à cette attitude, infailliblement, on devient cependant Bouddha. Le grand maître Miaole disait : « qu’on l’accepte ou qu’on le rejette, cela devient la condition, par l’intermédiaire des oreilles. Que l’on s’y conforme ou que l’on s’en détourne, finalement, c’est la cause de la récolte ». Moi, Nichiren, dis que la formule “qu’on l’accepte ou qu’on le rejette, que l’on s’y conforme ou que l’on s’en détourne” exprime des paroles que l’on doit graver dans son cœur. Le Sutra du Lotus enseigne cela par : « s’il en est qui entendent le Dharma[30] ».

Il est dit « ceux qui ont entendu ». Si l’on devenait Bouddha uniquement par la contemplation du cœur, il serait dit : « ceux qui contemplent le Dharma ».

Dans l’idée de Zhiyi, les dix ainsi sont les dix mondes. Ces dix mondes proviennent de Une pensée, les êtres des dix mondes aussi. Ces dix ainsi sont insérés dans le Sutra du Lotus.

Ce monde de l’endurance est le pays où l’on obtient la voie par la racine de l’ouïe. Comme je l’ai dit auparavant, « il faut le savoir, le corps et la terre… [31]».

Eclaircissant le fait que cent mondes, mille ainsi, trois mille domaines sont présents dans le corps de tous les êtres, tous les êtres entendant ce principe reçoivent des œuvre et vertus.

Lorsqu’on dit tous les êtres, même les herbes, les arbres, les cailloux et le sable, font partie des êtres (sensitifs et non sensitifs). En fait, que sont les herbes et les arbres ? Dans le Traité sur la lame adamantine[32], il est dit : « une herbe, un arbre, un grain de sable, une poussière, tous possèdent la nature du Bouddha, tous possèdent une causalité, de manière parfaite et accomplie ».

Au début du chapitre « Maîtres du Dharma », il est écrit : « les innombrables deva, nāga, yakşa, gandharva, asura, garuda, kimnara, mahoraga[33], humains et non humains, ainsi que les moines et nonnes, pieux laïcs et laïcs pieuses entendant un mot, une phrase du Sutra de la Fleur du Lotus du Dharma merveilleux et qui, en une pensée, s’en réjouissent en conséquence, je leur donne à tous l’annonciation qu’ils obtiendront l’éveil complet et parfait sans supérieur ».

Les êtres « non humains » font référence à l’ensemble du monde des êtres sensitifs possédant un cœur, en dehors du monde des hommes. (Si ceux-là deviennent Bouddhas), à plus forte raison, le monde des hommes. Si les pratiquants du Sutra du Lotus pratiquent l’ascèse selon l’enseignement proposé, infailliblement, tous, sans exception, deviendront Bouddha au cours de cette vie. Ainsi, même si les rizières sont ensemencées tôt ou tard au printemps ou en été, la récolte a lieu immanquablement au cours de l’année.

Même si les pratiquants du Sutra du Lotus appartiennent aux racines supérieure, médiane ou inférieure, infailliblement, ils obtiendront l’attestation au cours de cette vie. Dans le premier fascicule du Mystère[34], il est dit : « les racines supérieure, moyenne et inférieure, toutes reçurent l’annonciation du nom ».

Ceux qui pensent devenir Bouddha uniquement par la contemplation du cœur sont des hommes auxquels il manque un aspect. A plus forte raison, ceux qui s’adonnent à la concentration assise[35] de la transmission particulière en dehors des enseignements. Dans le chapitre des « Maîtres du Dharma », il est dit :

« Roi des Remèdes, de nombreuses personnes, laïques ou ayant quitté la demeure, pratiquent la voie des bodhisattvas. Si elles sont incapables de voir ou d’entendre, de lire ou de réciter, d’écrire ou de garder et de faire l’offrande à ce Sutra de la fleur du lotus, il faut le savoir, ces personnes ne maîtrisent pas encore la pratique de la voie des bodhisattvas. Si elles obtiennent d’entendre ce sutra, alors, elles pratiquent correctement la voie des bodhisattvas ». Si l’on devenait Bouddha uniquement par la contemplation du cœur, pourquoi, alors, serait-il écrit « voir, entendre, lire et réciter » ? L’essentiel de ce sutra réside principalement dans l’écoute.

Ce sutra ne discrimine ni les mauvais hommes, ni les femmes, ni les deux véhicules ni les icchantika. Pour cette raison, il représente vraiment la voie de la boddhéité proposée à tous. Pour cette raison encore, on qualifie ce sutra de grande sagesse égalitaire.

Entendre la non dualité du bien et du mal, l’ainsité de l’hérésie et de la rectitude, fait qu’un jour enfin, on atteste intérieurement de la réalisation de la boddhéité. Pour cette raison, on dit « devenir Bouddha dès ce corps ». Obtenant cette attestation en une vie, on évoque alors l’éveil merveilleux en une vie.

Même ignorant la doctrine, celui qui récite, les Eveillés et seulement les Eveillés se réjouissent. Il est bien dit : « provoquera mon allégresse et celle des Eveillés[36] ».

C’est comme si l’on possédait un remède composé de cent, de mille (ingrédients). Si on ne le boit pas, il ne peut soulager la maladie. Même en possédant un trésor dans son grenier, si on ne sait pas en ouvrir la porte, on meurt de faim. C’est comme si l’on possédait un remède dans sa poche mais que, faute de connaître sa posologie, on choisisse de ne pas le prendre et de mourir.

Les vertus de ce sutra sont semblables au joyau appelé cintā maņi[37], évoqué au chapitre « Cinq cents disciples » et vont sans dire, si on associe la contemplation du cœur à la lecture.

Même sans contempler sa pensée, lorsqu’on lit, comme je l’ai dit au début : « tous les dharmas sont ainsi l’aspect de la vérité[38] », la vérité (Nyo) représentant le principe de la vacuité, notre aspect (sô), notre nature (shô), notre substance (tai), notre énergie (riki), fruits de notre karma du passé, dotés des quatre vingt huit sbires des égarements de la vue[39] et des quatre vingt un égarements de la pensée[40], par cette vacuité deviennent le corps de Dharma de l’Ainsi-venant.

Lorsqu’on lit « tous les dharmas sont ainsi l’aspect[41] », il s’agit alors du principe de la conditionnalité. Aussi, notre aspect, notre nature, notre substance, notre énergie, reçus en fonction de notre karma du passé, dotés des égarements des poussières, deviennent entièrement tous le corps de communication de l’Ainsi-venant dès ce corps.

Lorsqu’on lit « tous les dharmas ainsi sont[42] », cela correspond au principe de la voie du milieu. Aussi, notre aspect, notre nature, notre substance, notre énergie, reçus en fonction de notre karma du passé, obéissant aux égarements de l’obscurité, ceux-ci s’effacent et notre cœur s’ouvre au corps de rétribution de l’Ainsi-venant dès ce corps.

La triple lecture des dix ainsi représente le principe du triple corps en un corps, d’un corps en trois corps. Bien que répartis en trois, il n’y en a qu’un. Bien qu’il n’y en ait qu’un, il y en a trois.

 


 

horizontal rule

[1] Concentration pour s’éveiller au cœur (du Bouddha) : (j. kakui zanmai -覚意三昧) : synonyme de l’une des quatre samadhi (concentration) établies par Zhiyi, la samadhi sans marcher ni s’asseoir, elle consiste à méditer sur les pensées produites par les six consciences et obtenir l’éveil par leur cognition correcte.

[2] Petit arrêt et examen (c xiao zhiguan, j. shô shikan -小止観) : ouvrage en un volume écrit par Zhiyi à l’attention de son frère aîné laïc, Chen Zhen. Le Grand arrêt et examen étant trop ardu à comprendre pour un débutant, Zhiyi enseigna diverses méthodes de concentrations et les attitudes spirituelles permettant de les aborder dans les meilleures conditions.

[3] Commentaires sur le nom pur (c. jinming shu, j. jômyô sho -浄名疏) : compilation de deux livres commentaires faits par Zhiyi sur le Sutra du Nom pur : Commentaires sur le mystère du Sutra  Vimalakirti (6 volumes) et Commentaires sur les phrases du Sutra Vimalakirti (28 volumes).

[4] Les quatre fixations de l’attention (j. shi nenjo -四念処) : 1) La fixation du corps (shin nenjo – 身念処) : contempler son corps comme impur , 2) La fixation des sensations (ju nenjo – 受念処) : contempler ses sensations comme douloureuses : même si elles sont agréables, les sensations sont trompeuses, de sorte qu’il n’y a pas de réel plaisir en ce monde, 3) La fixation du cœur (shin nenjo – 心念処) : contempler son esprit en perpétuel changement et 4) La fixation des dharmas (hô nenjo – 法念処) : contempler les phénomènes étant dénués d’entités fixes. Ces quatre fixations peuvent porter sur les caractère particuliers (j. bessô nenjo – 別相念処) ou sur les caractères généraux (sôsô nenjo – 総相念処).

[5] Doctrine de la concentration progressive (c. cidi chanmen, j. shidai zenmon - 次第禅門) : ouvrage de Zhiyi en dix fascicules, dont le titre entier est : Commentaires sur la doctrine progressive de la perfection de la concentration (c. shichan boluomi cidi famen, j. shakuzen haramitsu shidai hômon -釈禅波羅蜜次第法門) : composé de dix chapitres, ce texte traite de l’arrêt et examen graduel, l’une des trois formes d’arrêts et examens établis par l’école du Tendai.

[6] Yuquan si (j. Gyokusen ji - 玉泉寺) : temple situé sur le mont Yuquan, dans la province de Jing (actuelle province de Hubei), fondé en 592 par Zhiyi sur sa terre natale. En avril 593, Zhiyi y enseigna le Sens obscur du Lotus. A partir d’avril de l’année suivante, il y enseigna le Grand arrêt et examen.

[7] Quatre sortes de concentrations (j. shishu zanmai - 四種三昧) : quatre sortes de samadhi établies par l’école du Tendai : 1) La concentration assis en permanence (jôza zanmai) : le pratiquant entre en méditation pour une période de 90 jours, 2) La concentration marchant en permanence (j. jôgyô zanmai : elle consiste en une méditation en marchant autour d’une statue du Bouddha Amida pendant une période de 90 jours, tout en invoquant son nom et en évoquant son image), 3) la concentration mi-marchée, mi assise (hangyô, hanza zanmai) : le pratiquant marche autour d’une statue du Bouddha tout en récitant un sutra et, également, médite sur la réalité des choses en posture assise, les jambes croisées et 4) la concentration ni marchée ni assise, consistant en une méditation sur la réalité, dans une posture et pendant une période de temps non spécifiées.

[8] Dix objets (j. jikkyô) : dix catégories d’objets de la pratique de l’arrêt et de la contemplation précisés dans le cinquième volume du Grand arrêt et examen. Il est dit : “Si l’on ouvre l’arrêt et la contemplation, on trouve dix (objets). Le premier est constitué des ombres, des mondes et des entrées, le deuxième est les mauvaises passions, le troisième est la maladie, le quatrième est les expériences karmiques, le cinquième est l’œuvre du démon, le sixième est la concentration, le septième est les vues, le huitième est l’outrecuidance, le neuvième est les deux véhicules et le dixième est les bodhisattva”. La pratique de l’observation des dix objets est appelée “dix méthodes de contemplation” (voir infra). 1) L’objet composé des ombres, des mondes et des entrées (j. on kai nyû kyô) : abréviation de “cinq ombres, dix-huit mondes (six racines, six objets et six consciences) et douze entrées (douze champs sensoriels composés des six racines et de leurs six objets). Ces objets apparaissent sans cesse au quotidien. Toutefois, si parmi eux nous choisissons notre propre cœur, c’est-à-dire l’ombre de la conscience pour en faire la contemplation, c’est alors “la contemplation de l’objet inconcevable”. L’objet composé des ombres, des dix-huit mondes et des douze entrées est la base des dix autres objets. 2) Objet constitué des mauvaises passions (j. bon’nô kyô) : les mauvaises passions étant à la base des aspects actuels des ombres, des mondes et des entrées, les mauvaises passions constituent un objet de la contemplation. 3) Objet constitué de la maladie (j. byôgen kyô) : faire des maladies physiques et mentales, l’objet de la contemplation. 4) Objet constitué des expériences karmiques (j. gôsô kyô) : faire de l’apparition des actes (karma), bons ou mauvais, l’objet de la contemplation. 5) Objet constitué de l’œuvre du démon (j. maji kyô) : faire des différents obstacles l’objet de la contemplation. 6) Objet constitué de la concentration (j. zenjô kyô) : faire des diverses concentrations l’objet de la contemplation afin d'approfondir sa vision. 7) Objet constitué des vues (j. shoken kyô) : faire des vues erronées et des vues extrêmes l’objet de la contemplation. 8) Objet constitué de l’outrecuidance (j. zôjôman kyô) : faire de l’orgueil l’objet de la contemplation. 9) Objet constitué des deux véhicules (j. nijô kyô) : faire du cœur des deux véhicules (auditeurs et Bouddha pour soi) l’objet de la contemplation et 10) Objet constitué des bodhisattva (j. bosatsu kyô) : faire du cœur des bodhisattva sur la voie des moyens l’objet de sa contemplation.

[9] Dix méthodes : abréviation : dix méthodes de contemplation (j. jûjô kanpô) : méthode de contemplation enseignée par Zhiyi dans le Grand arrêt et examen, dans la perspective de pratiquer l’arrêt et examen parfait et soudain (j. endon shikan) : les dix objets (voir supra) constituent l’objet de l’examen dans la pratique principale de l’arrêt et examen. Dans le cinquième volume du Grand arrêt et examen, il est écrit : “La contemplation du cœur contient dix portes : la première est la contemplation de l’objet inconcevable, la deuxième est l’apparition du cœur de rigueur et de compassion, la troisième est l’arrêt et examen habiles, la quatrième est la destruction de tous les dharma, la cinquième est la distinction de ce qui guide et de ce qui obture, la sixième est la sélection des pratiques appropriées, la septième est l’élimination des fautes pour arrêter toutes pensées malsaines, la huitième est la connaissance du degré, la neuvième est la capacité d’être calme et patient et la dixième est le non attachement à l’achèvement spirituel”. 1) Contemplation de l’objet inconcevable (j. kan fushigi kyô) : cette pratique est la base des neuf autres. Elle consiste à voir que la Une pensée des êtres contient parfaitement trois mille dharma. 2) Apparition du cœur de rigueur et de compassion (j. ki jihi shin) : on l’appelle également “ouverture véritable du cœur à l’éveil”. Il s’agit de la pratique de la rigueur et de la compassion avec les quatre grands vœux pour critères. 3) Arrêt et examen habiles (j. gyôan shikan) : moyen permettant de stabiliser son esprit dans la nature du Dharma et de demeurer sereinement dans le principe de Une pensée trois mille. 4) Destruction de tous les dharma (j. hahôhen) : se départir de tous les attachements. 5) Distinction de ce qui guide et de ce qui obture (j. shiki tsûsoku) : c’est être capable de faire la distinction entre la voie qui mène à l’accomplissement du véritable aspect et la voie qui entrave cette quête. 6) Sélection des pratiques appropriées (j. shûdô bon) : vérifier le niveau de réalisation de l’arrêt et examen au moyen des trente-sept pratiques pour obtenir l’éveil. 7) Elimination des fautes pour arrêter toutes pensées malsaines (j. taiji jôkai) : rejeter les pratiques auxiliaires, faciles, mais qui constituent une entrave à l’éveil. 8) Connaissance du degré (j. chi ji i) : connaître son niveau dans la pratique, afin d’éviter de tomber dans l’orgueil. 9) Capacité d’être calme et patient (j. nô an nin) : rendre son cœur serein afin de ne pas s’attacher aux diverses conditions (en). 10) Non attachement aux enseignements (j. muhôai) : c’est se débarrasser des attachements aux enseignements inférieurs pour pénétrer dans le degré de la véritable nature du Dharma (éveil).

 

[10] Voir « Glossaire chronologique des références historiques dans le Bouddhisme de Nichiren Daishônin » : BEF n° 87 page 17.

[11] Fouler au pied le sommet du crâne de Vairocana (j. biru no chôjô wo fumu -毘盧の頂上をふむ) : phrase du Recueil des rochers bleus (c. biyen lu, j. hekigan roku), ouvrage en dix volumes consistant en une compilation annotée de cent kôan (récits allégoriques caractéristiques du Zen, sur lesquels le pratiquant médite et tente de dévoiler sa sagesse intérieure) sélectionnés par Xuedu, prêtre de la dynastie des Sung, parmi mille sept cent kôan. Le Recueil des rochers bleus commença à devenir populaire après la dynastie des Yüan et est toujours très utilisé dans l’école Zen Rinzai. La phrase citée ici par Nichiren Daishônin est extraite du dixième fascicule : “L’empereur Sùzong (…) demande au maître national : Que faire pour harmoniser les dix corps ? Le maître répond : Que les bienfaiteurs foulent le sommet du crâne de Vairocana”. Autrement dit, pour obtenir les dix corps, il ne faut même pas s’attacher à l’aspect du Bouddha, ce qui implique que nous sommes nous-mêmes Bouddha.

[12] L’état du Dharma (j. hô-i -法位) : Phrase du chapitre des « Moyens » du Sutra du Lotus. Elle signifie que les phénomènes se situent à l’origine dans la nature du Dharma, dans la véritable ainsité.

[13] Le sceau (j. in -) : représente ici l’éveil attesté par le Bouddha.

[14] L’archétype correct du provisoire et du véritable : le Sutra du Lotus est le critère éclaircissant la relation entre le provisoire et le véritable.

[15] Myô est le Dharma des dix mondes, dix Ainsi, (non dualité) du provisoire et du véritable : le Sutra du Lotus révèle le véritable aspect des dharma (phénomènes) : les dix mondes, traduits en dix ainsi, où le provisoire est indissociable du véritable. Le véritable aspect de chaque monde contient les dix ainsi. Les dix ainsi des neuf premiers mondes (états) sont l’illusion (provisoire), alors que les dix ainsi du monde du Bouddha sont l’éveil (la vérité). Dès lors, il y a identité des neuf mondes et du monde du Bouddha, non dualité de l’illusion et de l’éveil, unicité de l’homme ordinaire et de l’Eveillé.

[16] Doctrine des quatre enseignements (j. shikyô gi - 四教義) : œuvre en 6 volumes de Zhiyi, dans laquelle il développe en sept niveaux son jugement sur les quatre doctrines : corbeille, communs, particuliers et parfaits

[17] Discours et contemplation  (j. setsu ni kan ni -説而観而) : le discours représente la lecture du sutra et la contemplation se rapporte à l’observation du cœur.  Pour chacune de trois des quatre méditations enseignées dans le deuxième fascicule du Grand Arrêt et examen : méditation toujours assise, méditation toujours marchée, et la méditation mi-assise mi-marchée, Zhiyi préconise la parole et le silence. Ainsi, dans l’ascèse du Tendai, la pratique vocale et la méditation s’effectuent simultanément.

[18] Quadruple exégèse (j shiju shaku -四種釈) : analyse des mots et des phrases d’un sutra pour en obtenir quatre formes de doctrines.

[19] Exégèse selon les causes et les conditions (j. innen jaku -因縁釈) : elle explique la relation, la causalité entre le Bouddha et les êtres par le biais des quatre manières de prêcher.

[20] Exégèse selon les enseignements (j. yakkyô shaku -約教釈) : elle décèle quatre forme d’enseignements sur la base des quatre méthodes d’enseignements.

[21] Exégèse selon l’originel et l’éphémère (j. honjaku shaku -本迹釈) : elle analyse deux formes d’enseignements selon la nature originelle du Bouddha ou sa trace éphémère (aspect provisoire).

[22] Exégèse selon la contemplation du cœur (j. kanjin shaku -観心釈) : contempler les phrases du sutra en tant que Dharma de son propre cœur.

[23] Dharma, parabole et cause condition : il s’agit là des trois degrés d’exposition du Dharma (j. sanshû no seppô三の法説周) : ces trois sortes de sermons se déroulent au long des huit chapitres de l’idée principale de la doctrine éphémère. Il s’agit de l’exposé du Dharma (j. hôsesshû - 法説周), de l’exposé de paraboles (j. hisesshû - 譬説周) et de l’exposé des causes et des conditions (j. innensesshû -因縁説周). Le Bouddha donne aux auditeurs qui, dans les enseignements antérieurs étaient considérés comme ne pouvant pas devenir Bouddha, un enseignement approprié à leurs prédispositions. Grâce à cet enseignement, la boddhéité leur est accessible. Pour commencer, le Bouddha enseigne la doctrine de l’aspect véritable des dharma dans le chapitre des “Moyens”, ouvrant ainsi les trois véhicules (auditeurs, Bouddha pour soi et bodhisattva) pour révéler le véhicule unique (Bouddha). Cet enseignement qui permit à l’auditeur de racine supérieure, Shariputra, d’obtenir l’éveil, est appelé “exposé du Dharma”. Ensuite, pour ceux qui n’avaient pas compris, le Bouddha exposa des paraboles : celle des trois chariots et de la maison en feu (chapitre “Parabole”), celle du bourgeois et de son fils prodigue (chapitre “Foi et compréhension”), celle des trois herbes et des deux arbres (chapitre des “Plantes médicinales”) et ainsi de suite, jusqu’au chapitre “Attribution du nom”. Cet enseignement qui permit aux auditeurs de racine moyenne, Kasyapa, Maudgalyayana, Katyayana et Subbhuti, d’obtenir l’éveil est appelé “exposé des paraboles”. Enfin, pour ceux qui n’avaient toujours pas compris, le Bouddha enseigna les causes et conditions accumulées en tant que maître et disciples depuis le passé des trois mille grains de poussière, ceci dans le chapitre du « Château transitoire ». Cet enseignement qui permit aux auditeurs de racine inférieure, Ananda, Furuna et d’autres, d’obtenir l’éveil est appelé “exposé des causes et des conditions”.

[24] Parvenir directement au lieu de la voie (j. Jikishi dôjô - 直至道場) : phrase du troisième chapitre du Sutra du Lotus « Parabole », exprimant l’obtention immédiate de la vision correcte, l’éveil dès ce corps. Dans le sutra, il est dit : « Montés sur ce véhicule précieux, ils parviennent directement au lieu de la voie ».

[25] Eveil égal (j. tôkaku -等覚) : cinquante et unième des cinquante deux degrés des pratiques des boddhisattva.

[26] Quadruple exégèse (j. shiju shaku -四種釈) : parallèlement au quintuple sens Mystérieux, Zhiyi développe dans le Sens Mystérieux du Lotus une autre exégèse, plus littérale, appelée « quadruple exégèse.  Il s’agit de l’exégèse selon les causes et conditions, de l’exégèse selon les enseignements, de l’exégèse selon l’originel et l’éphémère et de l’exégèse selon la contemplation du cœur :

     exégèse selon les causes et conditions (j. innen shaku - 因縁釈) : explication de la relation, de la causalité entre le Bouddha et les êtres, par le biais des quatre dons universels.

     exégèse selon les enseignements (j. yakkyô shaku - 約教釈) : exégèse fondée sur les quatre méthodes d’enseignements.

     exégèse selon l’originel et l’éphémère (j. honjaku shaku - 本迹釈) : exégèse réalisée sur la base de la nature originelle du Bouddha et sa trace descendue (aspect éphémère).

     exégèse selon la contemplation du cœur (j. kanjin shaku - 観心釈) : contempler les phrases du sutra dans son cœur, comme le dharma de son cœur.

[27] Sutra de l’éveil parfait (j. engaku kyô - 円覚経) : 1 fascicule traduit en chinois par Buddhatāra, dans lequel l’Eveillé expose à 12 bodhisattvas les principes de l’éveil parfait et les ascèse pour y parvenir.

[28] Lotus à huit pétales (j. hachiyô no renge - 八葉の蓮華) : les commentaires du Sutra Dainichi expliquent que, d’après leur forme, le cœur, entouré des deux poumons, ressemble aux huit pétales d’une fleur de lotus.

[29] Phrase de Miaole.

[30] Phrase du chapitre des « Moyens ». Cette phrase se poursuit par : « pas un ne manque de devenir Bouddha ».

[31] La phrase complète est : « il faut le savoir, le corps et la terre sont une pensée trois mille ». Dans le Traité sur le Honzon, Nichiren Daishônin ajoute : « C’est pourquoi, au moment de réaliser la voie, on nomme ce principe fondamental, disant que le corps et la pensée emplissent le monde des dharmas ».

[32] Traité sur la lame adamantine (c. Jingangpi lun, j. kongôbei ron -金剛錍論) : ouvrage de Zhanran (Miaole) en 1 volume, dans lequel il explique comment les êtres non sensitifs parviennent à l’éveil.

[33] Les huit catégories d’êtres (j. hachibu shu -八部衆) : dieux et demi-dieux apparaissant dans le Sutra du Lotus et protégeant le bouddhisme. Deva (j. ten -) : dieux où êtres célestes vivant dans les cieux, nāga (j. ryû -) : animaux vivants au fond des mers et des lacs, yakşa (j. yasha - 夜叉) : sorte de dieux - ogre, gandharva (j. Kendatsuba -乾闥婆) : dieux céleste de la musique, asura (j. ashura -阿修羅) : demi-dieux vivant au fond de l’océan situé aux pieds du mont Suméru, garua (j. karura -迦樓羅) : oiseau se nourrissant de dragons. Sa tête et ses ailes sont de couleur dorée,   kimnara (j. kinnara -緊那羅) : Dieu de la musique céleste, jouant d’instruments et mahoraga (j. magoraga -摩喉羅迦) : dieu python à corps d’homme et tête de serpent.

[34] Mystère (c. xuan j. gen -) : abréviation de : Sens mystérieux de la fleur du lotus de Zhiyi.

[35] Concentration assise : j. zazen -坐禅.

[36] Provoquera mon allégresse et celle des Eveillés : phrase du chapitre « Vision du stupa précieux » : la phrase entière est : « Garder ce livre est difficile : qui le gardera, ne serait-ce qu’un moment, provoquera mon allégresse et celle des Eveillés ». Nichiu Shônin commente : « Le Sutra de la fleur du lotus du Dharma merveilleux est le maître de tous les Bouddhas et Ainsi-venants. Aussi, celui qui le reçoit et le garde, répond à l’éveil intérieur de tous les Bouddhas et Ainsi-venants. C’est pourquoi, dans le chapitre Vision du stupa précieux, il est dit : “ Provoquera mon allégresse et celle des Eveillés” ».

[37] cintā maņi (j. nyo-i hôju -如意宝珠) : joyau qui exauce les voeux. Le chapitre « Annonciation du nom à cinq cents disciples », expose la métaphore de l’homme pauvre rendant visite à un riche ami. Ce dernier l’invite à un somptueux repas. Pendant son sommeil, il coud un joyau inestimable, qui exauce les vœux dans la doublure du manteau de l’ami pauvre et s’en va à l’étranger. A son réveil, le pauvre part à son tour et erre pendant fort longtemps en quête de vêtements et de nourriture, ignorant qu’en réalité il est très riche. Plus tard, il rencontre de nouveau son riche ami, étonné de le voir dans un état aussi délabré. Il lui révèle alors la présence du joyau dans son manteau. Le pauvre, comprenant qu’il était riche sans le savoir exulte de joie. Cette parabole enseigne que, sans cesse, depuis la nuit des temps, l’Eveillé cherche toujours à nous convertir pour nous sauver et nous, nous nous apercevons de rien.

[38] Tous les dharmas sont ainsi l’aspect de la vérité (j. shoi shohô nyoze sô nyô - 所謂諸法如是相如).

[39] Voir tableau n° 5 Page 18.

[40] Quatre-vingt un égarements de la pensée (j. hachijû ippon no shiwaku – 八十一品の思惑) évoqués, entre autre, dans le vingt-troisième volume du Kosa. Lorsqu’ils sont annihilés par l’ascèse, la pensée est alors libérée de ses mauvaises passions. Ils se situent dans les cinq terres des influences au sein du monde des désirs, dans les quatre terres de la concentration du monde de la forme et des quatre lieux de la vacuité du monde de l’absence de forme et se répartissent en neuf degrés pour chacune de ces terres : supérieur – supérieur, supérieur – moyen, supérieur – inférieur, moyen – supérieur, moyen – moyen, moyen – inférieur, inférieur – supérieur, nférieur – moyen et inférieur – inférieur.

[41] Tous les dharmas sont ainsi l’aspect (j. shoi shohô nyoze sô - 所謂諸法如是相).

[42] Tous les dharmas ainsi sont (shoi shohô nyoze - 所謂諸法如是).

 

[Accueil] [Nichiren Daishônin] [Nichinyo Shônin] [Nikken Shônin] [Nichiren Shôshû] [Foi, Pratique, Etude] [Shingyoji] [La Revue]